Ayesha Oren'hill [Fiche Validée]

[ Nom ] : Oren’hill
[ Prénom ] : Ayesha

[ Race ] : Ansurien
[ Classe ] : Carrière de voleur, troisième rang, corbeau
[ Elément ] : Eau

[ Âge ] : 25 ans
[ Sexe ] : masculin

[ Taille ] : 1m74
[ Poids ] : 68 kg

[ Lieu de Naissance ] : Village de Nomelia, Plaines de Rathke

[ Votre Ville Principale ] Mélandre


[ Physique ] : Sa peau légèrement mate peut très vite foncer si il s’expose au soleil, ce qu’il déteste, car « ça donne un air paysan ». Ses pommettes hautes et saillantes et ses yeux en amande bridés donnent une certaine force à sa physionomie. Une maigre barbe accompagne sa mince moustache toujours impeccablement taillée sauf cas de force majeure. Ses cheveux noirs, longs et hérissés sur le devant et le dessus de son crâne sont courts sur les côtés et l’arrière, à l’exception de deux queues enroulées dans du tissu. Contrairement à ce que semblent exiger ses fonctions, monsieur ne passe pas inaperçu. Il rayonne d’un éclat captivant et trompeur, un charisme naturel qui tend à attirer l’attention sur lui. Son physique n’est pas déplaisant, et lui vaut un certain succès auprès de la gente féminine, pour laquelle il n’a par ailleurs aucun égard… Son côté « aimant » ne tient en fait pas qu’à son physique, bien sûr il est excellent orateur, mais il peut aussi se rendre insignifiant par sa simple volonté…
Il peut être intéressant de noter qu'il porte toujours des gants...


[Caractère]: Avide, de richesses, de pouvoir, de réussite. Et manipulateur, s’amusant des destins des autres et du sien comme d’un jeu. Il possède à la fois un goût pour l’ivresse du risque et une prudence calculatrice. Intelligent et habile orateur, il peut faire avaler des couleuvres à n’importe qui, pour servir ses intérêts propres. Il ne considère les autres que comme des instruments ou des obstacles.

A son versant ambitieux s’ajoute une terreur de perdre ce qu’il pense avoir acquis. Pour lui ce qui fait sa valeur n’est autre que ce qu’il possède comme biens, relations et autorité. Le reste n’est rien, le reste est factice, simulacre. Perdre ce qu’il a amassé en même temps que son statut social reviendrait à contempler le côté misérable et solitaire de son existence, chose qu’il veut éviter à tout prix…

Revenons à ses personnages qui lui servent de façade : il a un goût prononcé pour jouer artistes et artisans, ceux qui créent ou transforment. Il faut dire qu’il est plutôt doué dans ces domaines. Bien sûr, il fait semblant, s’invente émotions et sentiments pour les besoins du moment, et un caractère particulier. Mais dans quelle mesure affirmer que ceux-ci ne font pas partie de lui ? Il n’est pas capable d’agir uniquement en suivant sa froide raison, et de séparer ce qu’il est de ce qu’il fait croire… Plus qu’une simple façade, c’est un double-jeu, une occasion d’être différent, de tester ses possibles…

On l’a vu, Ayesha est un être égoïste qui ne se soucie que de lui-même. Dans le fond il est assez lâche, redoutant qu’une situation échappe à son contrôle, sans réaliser qu’il ne contrôle rien. Il fuit toujours tout ce qui pourrait le mettre face à son impuissance et son caractère vain.

On pourrait croire que finalement, la seule façon qu’il ait de s’intéresser à une cause générale est de soutenir les factions pro-ansuriennes… Quelle cause, me direz-vous ! Mais une fois de plus, les raisons qui l’ont poussé à cela sont purement personnelles. Oui, il est convaincu de l’infériorité des autres races aux ansuriens. Parce que cela lui donne des occasions, ou des excuses, pour affirmer sa domination sur d’autres, et de pourvoir à ses besoins les plus malsains.

Je n’ai pas tellement insisté là-dessus, mais Ayesha est d’une grande cruauté, dans ses manipulations, ses paroles blessantes, et sa violence perverse qu’il exerce sur les non-ansuriens… Oh, ce n’est pas un foudre de guerre, il n’aime se battre que si il est certain de dominer, parce que ce qui l’intéresse, c’est d’affirmer son être, se prouver son existence en tuant, violant, humiliant… Et appartenir aux pro-ansuriens lui offre ces occasions. Agissant contre la loi, la morale et la société, il en tire aussi le sentiment d’être libre… Libre et puissant. Capable de soumettre l’autre.

Mais cette liberté est illusoire, ce pouvoir également. En fait, l’équilibre de son être est très fragile, suite d’apparences superposées pour dissimuler des sentiments qu’il refuse d’admettre, et encore plus de manifester… Toute son attitude consiste à nier sa faiblesse, qu’il connaît pourtant puis-ce qu'il se détermine par opposition à elle…

[Qualités/Défauts] : Niveau qualités… Une vive intelligence, un don pour la parole et l’entourloupe, un esprit d’analyse des situations, une certaine prudence, beaucoup d’imagination (c’est utile pour mentir)… Pas vraiment des qualités morales, quoi. Niveau défauts, ça se corse ! On citera en premier la perversité et l’égoïsme, qui vont de pair, un refus d’assumer les conséquences de ses actes, et le refus systématique d’afficher ses sentiments (il ne paraît pas froid pour autant, vu qu’il en invente des faux…). L’ambition et la soif de richesses, j’allais les oublier, et le manque de confiance en lui (c’est un euphémisme) qu’il dissimule derrière des abords hautains… (avec sa prétendue race supérieure)


[Goûts]: Ce qu’il n’aime pas : Sa famille, la campagne, la misère qui le répugne, être en position d’infériorité… Dire qu’il n’aime pas les gens serait faux, il aime la compagnie, surtout être le centre de l’attention, mais conçoit toujours ses rapports avec eux comme des affrontements de volontés, avec un dominant/dominé, et il déteste être le dominé… D’une façon générale il méprise les autres, c’est une façon de se cacher qu’il est incapable d’avoir d’autres types de rapports avec eux… Comme dans la fable du renard et des raisins… « Mais comme il n’y pouvait atteindre : « Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour les goujats. » »

Passons à ce qu’il aime : tout ce qui est plaisirs charnels, là rien d’original, la gastronomie, le bon vin, les jolies filles… Tout ce qui est un peu raffiné, même si il peut parfois retourner à des plaisirs plus simples. Il aime se créer des personnalités variées, rentrer dans un rôle pour duper les gens… Mais en fait, il ne sait pas vraiment ce qu’il préfère là dedans : le fait de jouer un personnage ou de manipuler les autres. J’ai déjà dit qu’il aimait voir les autres souffrir, ça me semble assez clair, mais ça n’est pas systématique, en général il cloisonne bien ses différentes activités et la cruauté est réservée pour les non-ansuriens… Enfin de toute façon, ça affecte tout son caractère, donc il en manifeste aussi envers les ansuriens, mais de façon involontaire. D’un côté plus sympathique, il aime les activités artistiques, la peinture (il tend à réaliser de façon très irrégulière un genre de carnet de voyage-journal dans lequel il dessine), et différents types d’artisanats : le modelage, la sculpture du bois ou de la pierre, la joaillerie… Dans lesquels ils emploie son talent d’appréhension de la matière.

Vu son attitude égocentrique, on pourrait le croire amoureux de lui-même, mais c’est plutôt le contraire : il passe son temps à se fuir et n’a aucune estime pour lui.

[Arme(s) de Prédilection] : Une dague simple et efficace, un lacet, du poison (non c’est pas un assassin, ce sont juste des « précautions » !). Mais avant tout, sa langue vive et acérée qui reste sa meilleure arme…


[Pouvoir(s)] : Il est doté de deux talents assez particuliers, des dons, peut-on les considérer comme des pouvoirs ?

Le premier est lié au contact tactile : lorsqu’il manipule un objet, il ressent sa structure interne, la façon dont sa matière est, en quelque sorte, vivante. Comme l’énergie, ou l’essence, ou l’âme si on est animiste, de la matière. C’est vrai pour le bois, la pierre, le métal… Cette appréhension lui permet de « mettre à jour » la nature réelle de la matière à travers son art. Par exemple pour un morceau de bois qu’il taille, il tient compte de cette « orientation » de la matière pour exprimer ce qu’il veut faire passer dans sa sculpture… On peut dire qu’il y a déjà une orientation dans le bois, dans ses veines, sa dureté, ses nœuds, son essence, qu’il faut respecter pour y adjoindre ce qui lui est personnel, son intention. L’intension ne doit pas aller à l’opposé de l’essence de la matière : un travail mal fait peut mutiler la matière. On peut dire que quand Ayesha travaille du bois, il devient le bois, il le ressent de l’intérieur… De cette façon il sublime la matière. Cette sensibilité est permanente, c’est pourquoi il porte toujours des gants sauf quand il fait de l’artisanat…
Il peut aussi contrôler la façon dont il affecte les gens, c'est-à-dire se faire plus ou moins attirant, captivant, ou au contraire paraître terne et insignifiant. Cela découle de sa façon de jouer ses personnages, mais pas uniquement, il y a une part de mystère là dedans…


[Ambitions] : Ayesha est un éternel insatisfait, toujours à ronger son frein à la recherche de nouveaux défis, de nouvelles conquêtes… Attiré par l’or comme une pie, il n’est pourtant jamais satisfait quand il met la main sur ce qu’il recherche. La déception est aussitôt oubliée, car un nouveau désir vient occuper son esprit…

Quand à sa soif de pouvoir, elle est contrebalancée par la fuite des responsabilités. Ainsi, il aimerait monter dans la hiérarchie des pro-ansuriens, mais n’admet pas les charges qui vont avec… Il veut à tout prix sauvegarder sa liberté.

« Toujours plus » pourrait assez bien résumer son avidité, comme s’il essayait de remplir un trou insondable en lui…


[Particularité] : Résistant à l'acide, que ce soit les sorts de ce type, les pluies et vapeurs du marais de Glargörl ou le jus de citron non dilué bu cul sec...


C'est mon deuxième personnage, le premier étant Mihaïl...



D'autres chtits dessins...

ah, ben jte souhaite pas bienvenue alors! ^_^

Beuh! ^^
Tu peux souhaiter bienvenue à mon nouveau personnage sur les terres d'Initium quand même! (Même si je suis pas sûre qu'il le mérite...)

Le orange de mon nom indique que je suis pro-ansurien?
Des lieux cachés à découvrir... Hé hé je vais bien m'amuser... Mais les découvrir comment? (oui bon si tu me le dis ça perd son intérêt, mais je comprends pas si c'est moi qui doit les rechercher sur le forum ou mon perso...)
Et enfin, en admettant que d'autres membres se pointent, il faut faire quoi en tant que modérateur des factions pro-ansuriennes?
Quoi qu'il en soit, vous êtes ansurien, vous êtes raciste? Marre de la loi de la coalition pacifique, de la morale? Rejoignez les factions pro-ansuriennes (mais soyez discrets hein)
^^' Il me semble avoir lu un rp où un perso disait qu'il avait envie d'y rentrer... Mais il a peut-être quitté le forum...

Ah c'est bien possible que quelqu'un voulait y rentré
Pour les lieux, je les ai pas encore fait, ça arrivera en cours de semaine ou pendant les vacances de noel puisque ce n'est pas très urgent ^^

En faite, ce sont des lieux comme la guilde des voleurs de mélandre qui sont interdit au gens qui ne font pas parti du groupe désignée, et donc c'est un forum invisible pour eux :p
C'est juste pour le principe de garder certaine chose secrète, même si un acharné de la lecture pourra toujours plonger son nez en fouillant dans les messages des membres et réussir tout de même à attérir sur les forums invisible xD !!! (j'ai pas réussit à retirer cette option T_T bouuuh)

Le Orange de ton nom indique bien que tu fais parti des factions pro-ansuriennes, c'est la couleur du groupe. Si tu as envie d'une autre couleur n'hésite pas, je l'ai pas choisit dans un but précis (au départ c'était brun, mais c'est finalement reservé aux Kigoron, si un jour quelqu'un veut faire un groupe vivant dans les grottes xD !!!)

Nan orange c'est très bien, ça me convient... En effet c'est pas urgent pour les "lieux cachés", vu que de toute façon je serai toute seule dedans...

Ah je vois que la fiche avance
Parcontre, je me demandais au niveau des pouvoirs, j'ai pas trop compris le premier en faite ! Oo Tu pourrais être un peu plus clair sur ce pouvoir ?

OK, je vais plus détailler... Mais si quelqu'un connaît c'est comme le pouvoir d'Ambre dans les aventuriers de la mer (hou je viens d'avouer que je l'avais copié! Bouh!)

Ca y est j'ai essayé d'expliquer ça autant que possible... J'espère m'être fait comprendre, c'est assez flou tant que c'est pas mis en pratique...

Bienvenue a toi !! J'espère te rencontrer bien vite !!

Un souffle de renouveau sur ces Terres, génial !

Merci beaucoup! J'ai essayé d'encourager des amis à venir jouer aussi, mais on manque tous un peu de temps en ce moment...
Je sais pas si ça peut être un plaisir de rencontrer Ayesha, mais j'en serai ravie!

Sinon, j'ai rédigé la première partie de son histoire (qui explique un peu pourquoi il est devenu ce qu'il est devenu... Les méchants ont toujours une enfance malheureuse, c'est bien connu... Enfin bref. J'emploie le mot méchant que je n'aime pas, je déteste ce qui est manichéen, et malgré tout le mal que je dis de lui Ayesha n'est pas complètement mauvais, il se gourre juste complètement! Mais à quel prix, pour lui et les autres... )

[Histoire] :

Partie I: Le garçon qui ne pleurait jamais


Sa naissance, dans le petit village de Nomelia, fut source de malaise, et les habitants prirent pour habitude de faire comme s’il n’existait pas. Ce n’était pas trop difficile, on ne le voyait pas souvent, le petit Ayesha : il restait cloitré dans la bâtisse malpropre qui abritait sa famille, une des plus pauvres du village. La mère disait qu’il avait la santé fragile, et on se contentait de cette explication. Il y eut quelques bonnes âmes pour lui donner un sou lorsqu’elles le croisaient à jouer seul dans les prés, mais elles se détournaient vite en murmurant « Pauvre gosse… ».

Il n’était pas responsable des erreurs de sa mère, c’était triste que ça lui retombe dessus. Mais c’était un morveux d’une saleté repoussante, pas très malin et qui louchait légèrement : rien ne poussait vraiment à avoir pitié de lui davantage que pour prononcer quelques paroles de circonstances, se donner bonne figure, et ne pas se sentir coupable. Et quoi qu’on en dise, l’ombre du péché de sa mère planait au dessus de lui comme un mauvais augure. Certains n’avaient pas les mêmes scrupules : le jour où l’épicier le jeta hors de sa boutique en criant qu’il ne voulait pas qu’un sale petit bâtard souille sa marchandise, personne ne prit sur lui pour défendre le gosse. Et puis à quoi bon ? Avec son regard buté, il ne pleurait jamais et parlait à peine davantage.

Il devint un adolescent renfermé, buriné par le soleil des champs où il travaillait durement. Grand et efflanqué, toujours couvert de crasse, il ne suscitait plus qu’une désapprobation dégoûtée face à son manque d’hygiène, ses mauvaises manières et son caractère sombre dans lequel on devinait une tendance à la cruauté, en particulier lorsqu’il s’occupait d’animaux de la ferme. Plus de main secourable, juste des regards hostiles, et, à l’âge où les autres échangeaient des œillades avec les filles du village, l’idée même qu’il put attirer l’attention de l’une d’elle était risible.

Les jeunes de son âge étaient moins détachés que leurs parents, ils savaient ce qu’il endurait, pour la simple raison qu’ils en étaient en partie responsables. On leur avait interdit dans leur enfance de fréquenter Ayesha. Ils ne savaient pas encore ce que le « né en dehors des liens du mariage » prononcé par leurs mères comme une sentence signifiait, mais ils perçurent bien la gêne et le mépris que l’expression dissimulait. Ayesha était différent d’eux, c’étaient les adultes qui l’avaient dit, alors ils prirent l’habitude de le tourmenter. Et il avait trop de soumission, et le fait qu’il ne pleurait jamais, pour ne pas qu’ils devinent ce qu’il vivait chez lui.

Mais ce n’est que quand il fut parti, alors qu’il avait dans les quinze ans, que les langues se délièrent un peu. On dit toujours « parti », jamais enfui, tout comme on afficha surprise et horreur lorsque la vérité éclata au grand jour. Comme si personne ne s’était douté que le gosse était battu et humilié par le père. Mais on oublia vite ce garçon qu’on ne voyait jamais, ou qu’on feignait ne pas voir… On pardonna même au père, car après tout, il avait accepté d’élever un gosse qui n’était pas de lui et de lui donner un toit malgré le déshonneur qu’il représentait pour lui.

Partie 2:

Ailes chatoyantes et silhouettes obscures

Ayesha erra quelque mois dans les plaines de Rathke, se faisant embaucher comme journalier dans de grandes exploitations. On n’était pas très regardant sur l’origine de la main d’œuvre. Le travail était dur, car on attendait de lui les mêmes performances que d’un homme, tout en le payant moins sous prétexte de son jeune âge. Mais il avait enfin échappé à sa famille et à son statut de bâtard. A chaque nouvel endroit où il s’installait, il s’inventait une nouvelle histoire plus glorieuse que son réel passé. Pour la première fois de sa vie, il était libre, et ce sentiment affecta à la fois son physique et son caractère.

Il perdit sa maigreur maladive au profit d’un corps nerveux et musclé, s’acheta quelques vêtements usés qui valaient mieux que les haillons qu’il portait jusqu’alors, et se débarrassa de la saleté qui le caractérisait jusqu’alors, non parce qu’il était trop paresseux pour se laver mais parce qu’il n’avait que de rares occasions de le faire, et que jamais sa mère ne s’était donné la peine de le lui apprendre. Il restait pourtant méfiant vis-à-vis des autres ansuriens, s’attendant sans cesse à être l’objet de moqueries.

Cette défiance que les autres remarquaient et qui faisait de lui un personnage associable, que personne ne connaissait vraiment, lui attira finalement les foudres de quelques brutes en manque de souffre-douleur. Il restait d’allure plutôt faible, n’avait pas d’amis, bref une victime idéale.

Il y avait ce type grassouillet au visage sanguin, des veines bleues qui battaient sur ses tempes pendant qu’il le tenait par derrière et lui soufflait son haleine de vinasse dans le cou… Un baraqué taillé comme un bœuf qui faisait pleuvoir ses poings sur sa face, et le dernier, qui semblait être le chef, était une jeune femme de petite taille.

Elle ne faisait rien, sinon le regarder se débattre en criant, et ce regard lui semblait le brûler plus que les coups. Elle était d’une beauté incroyable, sans commune mesure avec toutes les paysannes qu’il avait pu rencontrer jusqu’alors. Ses gestes dégageaient une impression d’élégance et de maîtrise, qui juraient avec le plaisir malsain qu’elle tirait de son humiliation. Ses yeux d’un vert pétillant, aux longs cils recourbés, ressortaient sur la peau pâle, presque translucide, des paupières. La courbe de sa joue, le dessin de ses lèvres tendres… Qui s’étiraient en sourire éclatant.

De lui ! C’était de lui qu’elle riait, cette femme d’une beauté si parfaite qu’elle ne pouvait être ansurienne. Et le rire silencieux qu’il lisait dans ces yeux, le rire qui déformait la bouche, si cruel, lui murmurait qu’il n’était rien, qu’un misérable insecte, comme une de ces fourmis dont il arrachait les pattes, une à une, en les regardant tordre leur abdomen avec impuissance.

L’arrachant à sa fascination horrifiée, elle s’approcha brusquement de lui, s’accroupit pour lui faire face, et passa sa main fine et diaphane sur sa pommette tuméfiée, lui arrachant un frisson.

« Tu me tiens tête, le simplet ? »

L’insulte prononcée par la voie douce et mélodieuse avait quelque chose d’encore plus odieux. Il avait beau y être habitué, il sentait toujours quelque chose lui oppresser le diaphragme tandis qu’il gardait en lui toute la douleur, pour ne pas donner aux tortionnaires la satisfaction de l’avoir blessé. Qu’est-ce qu’ils croyaient, les gens, que parce qu’il ne leur parlait pas, qu’il n’agissait pas comme eux, il était borné ? Stupide ? Anormal ? Il allait baisser la tête, ne pas provoquer, quand on veut vous faire du mal mieux vaut se soumettre et attendre que l’on se lasse de ne pas vous voir vous débattre…

Mais il distingua alors une forme chatoyante dans le dos de la femme, et stupéfait, écarquilla les yeux.

Le sourire avait disparu et un air menaçant obscurcissait son regard, lorsqu’elle prononça :

« Tu as intérêt à baisser les yeux… »

Pétrifié, il fixait les ailes chamarrées qui frémissaient dans l’air frais du matin, fines et tachées de couleurs lumineuses comme une enluminure. Elles sortaient du vêtement de lin au niveau des omoplates, rattachées à la chair par un muscle qu’il ne connaissait pas. Elle n’était pas ansurienne. Il n’avait jamais rencontré d’être d’une autre race, et savait vaguement qu’ils existaient, mais les plaines de Rathke en abritaient peu, étant le foyer d’origine du peuple ansurien.

La frimousse renfrognée, la créature pointa le menton en avant, le toisant de haut. Puis elle s’adressa d’une voie sèche au gros porc qui l’immobilisait :

« Brise-lui un doigt. »

Le claquement atroce lorsque son articulation se rompit à force d’être tordue lui coupa le souffle, et puis la douleur le submergea et il se mit à hurler, recroquevillé sur sa main blessée, à hurler sa peur et sa haine et sa souffrance.

Hoquetant, il essayait de retenir en lui ce flot qui menaçait de briser les digues. Il ne pouvait pas montrer sa faiblesse, il ne pouvait pas, car il n’aurait plus rien pour se protéger, plus rien pour se convaincre qu’il gardait un restant de dignité… Dire qu’il croyait en avoir fini avec la brutalité et l’humiliation. Changer d’endroit ne servait à rien, le problème c’était lui, il ne valait rien, si faible, si faible…

Sa conscience était déformée par la brûlure qui tambourinait à ses tempes, et il finit par relever les yeux pour voir pourquoi on ne le frappait plus ni ne disait mot. Ses bourreaux avaient reculé de trois pas derrière lui et défiaient du regard les nouveaux arrivants. Cinq ansuriens dont deux avaient la carrure colossale des hellbereths, immobiles dans un silence de mort, leurs vêtements amples flottant autour de leur armure de cuir noir. Un léger geste de la tête de l’un d’entre eux et ils dégainèrent leurs lames ténébreuses.

Ayesha sentit une peur respectueuse l’envahir face à ces guerriers porteurs de mort. La femme aux ailes bariolées leur adressa une grimace haineuse, découvrant ses dents fines et nacrées, puis fit un signe aux deux brutes l’accompagnant, qui s’interposèrent entre elle et leurs attaquants.

L’ansurien qui semblait le chef prononça un ordre bref et rauque, les guerriers fondirent sur eux. A deux contre un, la lutte était inégale, d’autant que seuls les habits-noirs étaient armés… En un instant ils furent à terre, tentant vainement de s’abriter des coups de bottes et de genoux qui ne cessaient pas malgré leurs cris étranglés.

La femme ne resta pas à regarder ce spectacle, elle sortit une dague fine et virevoltante de son décolleté et fonça avec un cri rageur sur l’ansurien restant. La lame noire paraît avec une économie de mouvements efficace les passes fluides et rapides de la créature. Le chef fut bientôt contraint de reculer, et la danse des armes conjuguée aux pas agiles avait quelque chose d’enivrant. Les lames s’entrechoquèrent avec une telle force qu’Ayesha cru voir des étincelles, puis un éclair traversa la garde et une entaille sanglante se découpa sur la peau claire du visage ansurien. L’éclat dans ses yeux redoubla, un sourire dément, carnassier, découvrit sa langue qui vint cueillir les gouttelettes sombre sur sa lèvre. Comme revigoré par une joie morbide, il asséna un grand coup et la dague vola en tournoyant, se ficher dans le sol. Du coude il projeta la frêle créature contre un mur proche, et lui planta son épée dans la main, l’épinglant ainsi à la paroi.

Le visage harmonieux fut déformé par le supplice mais elle serra les dents et ne laissa pas échapper un gémissement. Elle entrouvrit ses yeux brillants pour contempler la mort. L’ansurien joua un instant avec ses mèches dorées, entortillant les boucles autour de ses doigts, puis aventura sa main sur la peau nue du cou, sa caresse descendant lentement vers la gorge… Elle retroussa les lèvres de dégoût. S’arrêtant aux prémices de son décolleté, il lui sourit :

« Que vient faire une clamyde si loin des Cascades d’Argent ? Ce sont les terres des ansuriens ici. On ne laisse pas les êtres démoniaques dans ton genre fouler notre sol, pervertir les nôtres et attaquer notre peuple ! Tu aurais dû rester chez toi… »

Elle répliqua d’une voix éraillée par la peur et la colère :

« C’est ici chez moi ! Ma famille habite ces plaines depuis trois générations ! Comment osez-vous nous traiter de race démoniaque, alors que nous les avons combattues à vos côtés ? »

Il souffla d’un air méprisant, puis retira la lame de sa main meurtrie dans une gerbe de sang. Comme elle se saisissait le poignet en grimaçant, il glissa l’épée sous sa gorge, frôlant la peau blanche du fil aiguisé. Haletante, elle se figea.

« Toutes les autres races sont inférieures aux ansuriens, toutes, tu m’entends ?! Vous vous êtes soumis à la coalition pacifique, et je me fous de savoir que ce n’est pas le cas de ta famille… Nous, les pro-ansuriens, résistons, et nous continuerons la guerre jusqu’à l’extermination complète des créatures maléfiques qui souillent la pureté du modèle ansurien par leur existence même ! Les clamydes, avec vos petites ailes… Vous n’êtes que des putains, l’image même de la luxure, et vous prétendez pouvoir diriger à la place des hommes… »

Un rire provocateur, grelottant, répondit à sa tirade.

« Ca vous dérange tant que ça que des femmes soient au pouvoir, plutôt que des mâles gouvernés par leur libido ? »

Ayesha détourna brusquement le regard mais il avait eu le temps d’apercevoir le sang et la lame ouvrant la gorge, et le cri lui vrilla les tympans, pour s’achever dans un gargouillement. Ses mains collées contre ses oreilles tremblaient légèrement, mais à l’effroi se mêlait un sentiment de triomphe. Elle n’était pas toute-puissante, non, elle avait payé ! Un pro-ansurien s’approcha de leur chef et lui murmura quelque chose à l’oreille. Il se retourna vers les deux choses sanglantes qui avaient été les tortionnaires d’Ayesha.

« Je les avais oubliés ceux là… Ils sont vivants ? »

Une silhouette sombre se pencha sur les corps ramassés sur eux-mêmes.

« Celui-là a l’air de respirer. » déclara-t-il en désignant les restes du grand costaud.

D’entre ses paupières gonflées, il vit s’arrêter devant son visage une paire de bottes ponctuée de sang, celui de la clamyde, qui il y a encore une heure était vivante à ses côtés. Dans un effort désespéré il releva la tête pour distinguer le pro-ansurien. Celui-ci la rabattit contre le sol en posant la semelle de sa botte contre la nuque, en un geste de domination sans équivoque. Puis il se pencha sur lui.

« Un ansurien s’abaissant à obéir à une race démoniaque… Tu déshonore ton sang ! Un tel crime mérite la mort. Mais tu as de la chance, je me sens d’humeur clémente… Je pense que tu as compris la leçon… »

Incapable d’articuler autre chose qu’un grognement entre ses lèvres fendues et ses dents brisées, il hocha frénétiquement son gros crâne, et le chef se détourna de lui. Mais il s’arrêta brusquement et, ses pupilles tournées vers l’arrière, au coin des yeux, ajouta d’une voie sourde :

« Ne t’avise pas de nous dénoncer… D’abord parce que ce serait inutile, on ne nous attrapera pas de toute façon… Mais surtout parce que la prochaine fois, je m’occuperais personnellement de toi, et tu me supplieras de t’achever avant que j’en ai fini avec toi… »

En deux pas, il fut auprès d’Ayesha, qui sentit son cœur battre la chamade comme le responsable de ce massacre s’accroupissait à ses côtés. Ce type dégageait un tel pouvoir, le charisme qui accompagne ceux qui ont tué…

« Ils t’ont salement amoché… »

Surpris de la connivence qui perçait dans la voix, Ayesha osa croiser son regard : deux points bleus, perçants, comme les prunelles d’une bête de proie…

« C’est une honte qu’un enfant de notre race supérieure puisse être maltraité par ce genre de monstre… Tu ne t’es pas battu ? Tu n’as rien fait pour te défendre ? »

Gêné, Ayesha détourna ses yeux du regard fascinant du pro-ansurien.

« Tu es faible, c’est cela ? Alors tu t’écrase lorsqu’on s’en prend à toi… »

La justesse des paroles blessantes fit s’empourprer le visage meurtri du garçon.

« Cet éclat dans tes yeux… Tu vaux mieux que cela, je le sens. Viens avec moi, je t’apprendrais à devenir fort. Ce que nous faisons est juste, tu comprends ? Il faut débarrasser ce monde de ces races inférieures qui y sèment le chaos. Tu peux servir cette cause. Tu peux être un héros. Ecraser les ennemis de notre race, et forcer le respect des ansuriens… Plus personne ne t’humiliera, parce que tu seras le plus fort… »

C’était la première fois que quelqu’un s’intéressait à lui comme à une personne, et lui témoignait une telle considération. La perspective d’un avenir glorieux, loin de la misère sordide qui lui collait aux flancs, lui gonfla le cœur d’espoir. Et s’il lui restait quelques doutes, il les mit en veilleuse : qu’importait s’il ne se sentait pas capable de tuer un être pensant, l’autre l’en croyait capable, et il lui vouait désormais une fidélité sans bornes…

C’est ainsi qu’à l’âge de quinze ans, Ayesha s’engagea dans les factions pro-ansuriennes.

Mmmrrrggglll! (cri de murloc)
Rebienrevenue à toi puisque tu étais déjà là... Moi j'ai compris le pouvoir! Faut dire que je lis les aventuriers de la mer... (pis l'assassin royal aussi où on voit comment elle récupère le pouvoir )
Bref! J'aime bien ton perso, et l'histoire je suis trop crevé pour la lire aujourd'hui mais ça viendra.

Merci! T'as raison à cette heure ci la meilleure chose à faire: dormir.
Pour le pouvoir faut dire que ma description est passée de 3 à 14 lignes, donc c'était nettement moins clair avant.
En tout cas c'est chouette que tu ais lu ces deux séries, qui restent pour le moment mes préférées en matière de fantasy (j'attends noël pour me faire offrir l'avant dernier tome de l'assassin royal...)
Bref, tous, lisez les, c'est génial!

Ah je comprends mieux le pouvoir ^^
Mon homme a tous ses bouquins, mais ils sont en anglais lol (j'ai pas le courage) ! Puisqu'il les dévore, il préfère les dévorer en avance, même avec l'obstacle de la langue, du coups on a presque que ça en fantasy, des bouquins en anglais
Enfin, p't'être qu'un jour je les les lirais, d'abord faut que je finisse les disques monde et l'échequier du mal, et comme je lis pas vite, j'en ai pour au moins trois ans lol

Je lirais ton histoire plus tard
Et je la commenterais, là il est trop tot pour moi et je dois bientot partir en cours

Suivant les cas il est trop tôt ou trop tard pour la lire... Et moi accro au forum qui me lève en pleine nuit vérifier si on m'a répondu...
Sinon, bah, j'avoue que même en étant fan, je sais pas si j'aurai le courage en anglais...
Ca parle de quoi l'échiquier du mal? (j'essaye de me trouver d'autres séries...) J'ai lu cinq ou six tomes du disque monde, après quoi ça m'a lassée... J'ai vraiment adoré les premiers, mais à la longue je trouvais ça répétitif.

Quoi? t'as pas encore fini l'assassin royal? Roooh!

Une autre série sympa c'est "La roue du temps", mais deux séries que j'ai autant adoré que l'assassin et les aventuriers c'est "La belgariade" et "La malorée" De David Eddings 5 tomes chacunes...


Bref! je viens de lire l'histoire et j'aime beaucoup... c'est vrai que ça donne une autre dimension au personnage, Il n'est pas foncièrement méchant, il a juste des idées fausses dans la tête.

Oui, j'ai étalé sa lecture sur un an et demi... Je me réserve le plaisir pour ce noël... Je regarderais ces séries alors!
T'as bien compris pour mon personnage, c'est ce que je voulais signifier... Enfin nuançons: il n'est pas fondamentalement mauvais, et ne l'a pas toujours été, mais il ne s'est quand même pas arrangé...

Sinon, je sais pas quand est ce que je raconterais la suite de son histoire, sans compter que je ne veux pas tout raconter... Donc eventuellement, Celesti, si tu pouvais me valider et me tirer ma particularité? J'aurai bien envie de commencer à jouer (enfin un qui va participer à la fête...)

Eh éh éh
Voilà voilà j'arrive Ne soit pas trop impatiente
J'ai lu toute ton histoire et je trouve personnelement que tu t'apropries très bien l'histoire et l'univers d'Initium. J'ai tout de même quelqu'un petit point à te demandé, et peut être pourras-tu les changer. C'est à quinze ans que ton personnage rentre dans les factions pro-ansuriennes. C'est à dire, pile-poile avec la fin de la guerre. Comme tu en avais pas parlé énormément dans ton histoire, je me demandais si tu l'avais occupté intentionnellement Juste pour savoir
Parce qu'il y a beaucoup à en dire :p
Mais c'est vrai que ton histoire n'est pas finie

De toute façon, si tu as vraiment envie de faire quelque chose de très long, je peux m'occuper de te reserver un livre pour la bibliothèque ^^
On a déjà MUND, un mage blanc, qui nous a raconter sa vie lol
Enfin c'est comme tu le sens

Pour ta particularité, la voici :



Sinon, tu es bien entendu validée
Y a pas à se poser trop de question vu que tu es une excellente joueuse

Lol... Ma résistance tombe très bien... Très très bien... Hem.

Heu pour pondre un roman, je sais pas encore, pour le moment je suis en panne d'inspiration même si je sais ce qu'il lui arrive après.
Malgré le fait que je m'efforce, comme tu le fais remarquer, de coller à l'univers, j'avais pas capté que la guerre s'achevait à ce moment là... Ca va pas du coup mon histoire, vu que je parle de la coalision pacifique qui n'existe pas encore...
Bon faut que je revois tout ça... Mais c'est plutôt intéressant. Sacré hasard en tout cas.

Merci pour le compliment en tout cas...

ARf chui un boulet xD !
J'ai mal calculé -_-" !!!
En faite la fin de la guerre été déjà annoncé depuis 5 ans :s
Vuh que ça fait 15 ans qu'elle s'est déroulée :s

Rooh xD !!!
DSl

Vi, donc la guerre à prit fin il y a quinze ans, Ayesha a actuellement 25 ans donc il avait 15 ans il y a dix ans, soit 5 ans après la fin de la guerre...
Donc c'est pas trop grave si je le retouche pas...

Non c'est pas trop grave du tout MDR
(rahalala tout ces projets en cours me font bouillir le cerveau )

Ah, un bon gros méchant comme on les déteste tant XD!!!
Ca manquait!!
Bon ben re-bienvenue à toi héhé ^^