Second Jour de la Fête du Ramanthin !!! [Fermé]

Retep "ami" était devenu Retep "t'es qui toi?" en à peu près un quart de seconde, ce qui eut le don de désarçonner la Sam'Hein, qui se mit à bégayer. Il avait toujours été naze en matière de locution, mais trouver une issue crédible à cette situation relevait quasiment de l'impossible, d'autant que Retep y ajoutait un autre langage qu'il avait toujours mis quinze plombes à décrypter.
Si ça se trouve, il venait d'interrompre Retep en plein milieu d'une tentative d'approche de la Guilde des Lépreux, en le grillant du même coup. Il fallait cependant conserver un minimum d'apparences, bien que cette fille semblait un peu trop perspicace.

#Qui est-ce?#
- Oh, euh...Excusez-moi. Je croyais...Vous êtes peut-être son frère? bégaya-t-il afin de se donner le temps de lui répondre dans le dos de l'Ansurienne.
#Guilde Lépreux#
- ...non? Euhm, je suis vraiment confus dans ce cas...
#Attention: bonne fuyarde#
Il avait fait ce qu'il avait pu avec le peu de mots qu'il connaissait dans ce langage. Il éspèrait simplement que Retep aurait compris son charabia.
Il se pencha furtivement à l'oreille de l'Ansurienne et lui murmura:
- Tu as beau être accompagnée d'un aristo, je te suivrais jusque dans son pieux s'il le faut.
Cela témoignait d'un certain manque de délicatesse, mais au moins cela pourrait disculper Retep...

- Messieurs, en quoi puis-je vous serv...
L'Akylin-qui-vivait-une-journée-de-merde se stoppa net en reconnaissant le Sam'Hein et le chapeauté qui avaient à moitié démoli la salle tout à l'heure. En plus, ils empestaient... Lolien -car c'est ainsi qu'il s'apellait- chercha avec espoir le bout d'un casque de milicien...
- Contente-toi de nous filer une table sur la terrasse, blanc-bec, menaça à mi-voix Angal. Et si un milicen se pointe, je t'en tiendrais rigueur.
- Ou-oui, monsieur.
Quelques minutes plus tard, une table fût enfin libèrée. Angal s'installa de façon à être dans le champ de vision de l'Arachnide et hors de celui de la fille, au cas où Retep aie besoin de communiquer.
- Qu'est-ce que je vous s...
- De la viande, coupa Angal. Bien cuite. Et pas de champignons. Et du jus d'orange. Merci.
Il laissa le Myriennate prendre sa commande, puis acheva sa question:
- Alors, c'est quoi votre nom?



[arf désolé ^_^'
moi j'ai bien galèré XD j'espère que ça reste crédible...]

*Gzy, j’apprécierais que tu ne me causes pas quand je suis occupée avec quelqu’un d’autre : ça doit pas être très discret, et surtout carrément étrange pour notre interlocuteur !*

Changeant de sujet le plus souvent possible, Touik tentait de récolter l’air de rien quelques infos utiles sur cet arachnide qui ne semblait pas des plus clean lui non plus. D’abord savoir si il était vraiment de Mélandre, ensuite il faudrait amener la Guilde des Voleurs dans la conversation discretos. Mais ça n'allait pas être facile étant donné l’esprit vif de l’homme. Il ne fallait pas oublier qu’il l’avait grillée par deux fois déjà, bien qu'elle n’ait pas été très professionnelle sur le coup, elle devait faire gaffe à ne pas trop se compromettre tout de même. Elle avait commencé à manger, assez salement il faut l'avouer, mais l'appétit n'attend pas.

- Comment c'est Eucallistâ ? Tu viens de là bas n'est pas ?

Avant qu’il a pu répondre à sa question, quelqu’un l’apostropha de la rue :

- Retep ?!

Elle se retourna pour apercevoir celui qui lui avait, sans le vouloir, révéler le véritable nom du contrebandier. Ou du moins, un autre de ses pseudos. Elle se retint de hurler de joie : le Sam’Heins de tout à l’heure ! Même pas besoin de le chercher, il venait par lui même à sa rencontre, quelle chance. Certes, la situation avait beaucoup changer mais ce type n'en savait rien, heureusement. Il était toujours accompagné de l'étrange ansurien. Ce dernier avait un teint blafard et paraissait bléssé... Quoique toujours menaçant, près à faire un carnage on aurait dit. Le Sam'Heins posa sa main sur l'épaule de Touik, vraissemblablement pour l'empêcher de s'enfuir une fois de plus. La jeune femme fit une grimmace en pensant qu'il était mieux de réagir un minimum à cette atteinte à sa liberté. Mais intérieurement...

*C'est ça, tiens moi en place. Ça justifira ma non-fuite mieux que je ne pourais jamais le faire moi même.*

- Tu connais cette fille ?

*Tiens tiens, ils se connaissent ? Mon ami Hasard m'aurait il apporter un deuxième -troisième ?- membre de la Guilde ? Ce serait inespéré !*

Firkram, ou bien Retep, peu importe son nom, soupira profondément et bruyament. Il s'adressa séchement, limite agressivement, à l'intrus. Peut être un supérieur dans la hierarchie ? Ou bien il fintait pour rattrapper le manque de discretion du Sam'Heins. Enfin, il essayer de faire passer l'autre pour un 'client'... Il se mit à remuer des doigts. Touik aurait put prendre ce geste pour un signe d'impatience. Mais l'hésitation perceptible du voleur avant de répondre la poussa sur l'hypothèse que ce devait être un code entre les deux curieux personnages. Quand à savoir ce qu'il voulait dire... Derrière le troisième homme tira une chaise à une table voisine et, blasé, commanda de quoi se restaurer. Le Sam'Heins fini par béguayer un rapide mot d'excuse. Puis il se baissa et murmura à la jeune femme :

- Tu as beau être accompagnée d'un aristo, je te suivrais jusque dans son pieux s'il le faut.
- J'en prend note. Maintenant si tu ôtais ta main de mon épaule délicate que je puisse déjeuner. J'ai plutôt la dalle. D'ailleurs, prend place toi aussi : les égouts de Mélandre ça doit creuser pour un étranger...

Lui répondit elle, sur le même ton. Il commanda lui aussi, d'humeur morosse apparemment. C'est évident que sa petite promenade sous terre n'avait pas était particulièrement à son goût. De son côté, l'humeur de Touik, elle était exélente. Seul petit bémol : le Sam'Heins avait pris soin de s'installer hors de son champs de vision. Elle ne pourrait l'observer qu'en tournant la tête ce qui n'est pas spécilement discret. Elle se sentit un instant un peu dominée par le nombre : on en était quand même à trois contre une. Mais ce déséquibre des forces n'était pas pour l'inquiéter : plus on est nombreux, plus il est difficile de raconter des bobards sans être trahis par ses camarades.

- Alors, c'est quoi votre nom ?

Entendit-elle chez ses voisins.

*Ouais, ça m'intéresse moi aussi...*

Histoire de ne pas montrer trop d'attention aux deux nouveaux arrivants (nouveaux, vraiment ? oO), elle repris un bout de viande dans le plat qui serait bientôt vide toujours au centre de la table. Et puis tant qu'à faire elle allait continuer son interrogatoire avec ce Retep.

- Tu as des relations pour le moins étranges... Et pas très courtoises... Et assez puantes je dois dire. J'imagine qu'il serait indiscret de te demander qui est ce grossier personnage là bas, Retep ?

À l'intérieur l'Alkylin, j'ai nommé le pauvre Lolien, se réconfortait à l'aide d'une bonne bouteille, se jurant de changer d'employeur au plus vite. Cet établissement-ci était vraiment très mal fréquenté !

Un murmure de la fille.
Il s'était passé énormément de choses en moins de quarantes secondes.
Pas si mal.

Un regard circulaire.
Retep (?).
L'anguille Ansuirienne.
Angal.
Quelle assemblée...

Faisant mine de rien, il commença à manger. Il y voyait trouble.

- Alors, c'est quoi votre nom ?

La question sembla lui parvenir de térs loin.
Avait il vraiment envie d'y répondre ?

-Mon nom...
*une idée. Vite.
Non.
Il mérite surement de connaître la vérité.
Le veut il vraiment ? N'était ce aps qu'une question de courtoisie ?*

Un soupir.
Quelle chaleur. Quelle fatigue. Comme une chape de plomb.
Ou une chape de brume. Il était un peu amorphe. Il faudrait attendre quelques minutes, que le repas fasse effet...
D'un geste hésitant, Das Irrlicht enleva son chapeau, révélant ses cruxitatouages Obsidienne dans la paleur de sa fatigue.
Ils ressortaient d'une couleur presque malsaine.
Un sursaut. Le Sam'Hein n'était apparament pas le seul intéressé.

Das Baissa la voix.
-Vous vous en doutiez surement. Je n'ai rien d'un Ansurien.
J'ignore si vous cherchiez vraiment la vérité. Tant pis.
J'était un Myriennate. Un petit Myriennate sautillant, aux magnifiques ailes. J'étais. Je fus. Je n'ai plus de nom.
Pour l'instant, je suis Das Irrlicht. Juste Das Irrlicht. Je n'ai pas mérité autre chose.

Rage. Le feu brûlait en lui.
Il ne lu iavait aps expliqué le pourquoi. Il n'allait pasl u iraconter sa vie. la perte de sa graine primitive. L'implant de la graine des éxilés. L'arrachage forcené des ses magnfiiques ailes. La perte de so nnom, de son identité.
Il n'avait plus eut que ses osuvenirs, à uen époques. Auj'oud'hui, il assumait plus ou moins, même si il n'était pas en paix avec cette histoire. Ni avec lui même. SES lui-mêmes.

Un regard.
L'Ansurienne commençait à s'agiter.
Angal paraissait assez surpris. Le dénomé Retep, même si il n'en faisait pas mine, n'en avait surement rien perdu.
Das sembalit s'éveiller d'un long rêve. Un sursaut. Qu'est ce qui lui avait prit de raconter tout ça !
Il remit son chapeau...
Le Sam'Hein avait mérité, sans aucun doute, de savoir. Intuile de l'inquiéter davantage.
Il en savait déjà beaucoup...
Tout était flou. Il espérait ne pas en avoir trop dit.

un nouveau sourire.
Plus fort :
-Navré camarade, mon historie ne vous intéresse sans doute pas !

Un regard discret vers l'Ansurienne.

Retep sourit. Une virevolte de plus dans ce monde de brute. La guilde des lépreux? Elle n'en était pas une, la chaire morte était plus froide, elle n'avait même pas une tache de lèpre. Donc... Soit elle était une simple droguée cliente, mais il en doutait Angal ne se serait pas acharné après une simple cliente, soit elle était plus que ça... Soit les deux, cliente mais pas seulement. Intéressant. Comme d'habitude, le sam'hein avait un peu trébuché au moment d'improviser... Mais ça irait, une bonne étoile avait toujours veillé au dessus, faisant tourner le hasard et les dés de Celesti en sa faveur, même au milieu de la fange.

- Tu as des
relations pour le moins étranges... Et pas très courtoises... Et assez
puantes je dois dire. J'imagine qu'il serait indiscret de te demander
qui est ce grossier personnage là bas, Retep ?

Il se retint de donner un faux nom. Mais il ignorait si elle connaissait déjà un nom à Angal, et de toute façon si il était amené à lui donner un nom quel serait-il? Il jouerait la carte de la sécurité, si elle ne demandait pas de nom il n'en donnerait pas. Sa main était restée en suspens, il la referma et ses articulations craquèrent.

"C'est un client, il n'est pas très futé ni spécialement bien élevé mais il arrive à récupérer des objets intéressants, et puis il n'a jamais râlé malgré le pourcentage ridicule que je lui donne."

Son sourire se fit carnassier, un vrai sourire de léviathan devant un ramanthin sans carapace, puis il revint à un simple plissement poli des lèvres. Il se pencha, appuya son coude sur la table et posa le menton dans sa main.

"Mais à ce que j'ai cru comprendre vous le connaissez aussi... Vous connaissez maintenant deux de mes noms, vous allez m'en donner un de plus pour vous?"

En fait elle connaissait certainement un troisième de ses noms, le vrai, mais elle l'ignorait complètement. D'ailleurs tout le monde autour d'eux devait connaitre ce nom de près ou de loin... Et personne ne s'en douterais jamais. Le coin droit de ses lèvres s'étira.

[ HRPG : Arhg désolé, vous avez pu vous débrouiller, j'ai eu du boulot, et mon paternel a foutu sa merde alors...Bref, on va essayer de s'en sortir alors...]

Quelle était cette force qui égalait sa maitrise de l'eau. C'était impossible. Voila se qui hantait les pensée du jeune Myriennate trempé, au fond d'un égout dangeureux, dans une obscurité douteuse, et un froid pénétrant. L'attaque gelée du banni l'avait surpris et il n'avait pu écraser la cague de gel a temps. Mais ce fut surtout cette entrave interne qui lui broyait encore l'ame. Son petit sacrifice l'avait totalement vidé, il n'avait pas volé l'énergie du corps d'Arkhxas, et la voix céleste sait combien l'envie et la colère lui en avait prodigué jusque la, mais, cette technique restait interdite dans les grands preceptes Myriennate. Cela relevait des arts occultes qui embruissaient l'esprit pur de ces anges. C'est comme cela que ces peuples devinrent méfiants et dangeureux, en mélangeant pureté créatrice et activités obscures. Mais qu'un Myriennate puisse toucher, mélanger son esprits a ces pratiques abjectes, bien qu'aguichantes.....
Non, il fallait pour l'instant sortir de ce trou a rat, recouvrir ses forces, et garder courage. Il le retrouverait, il savait....

_ Qu'avons nous a notre disposition ?, se prit-il a dire. Armes, ok. Flux, assurons-nous qu....depuis qu'il m'a.....

Comme doutant de sa propre magie, il se vit tenter de geler les plaques d'eau verte au sol, ou de faire s'élever dans le sens contraire du courant rapide des larges fleuves.... Oui, malgré sa perte de moyens, il pouvait toujours faire ça... En tout cas, ré utiliser ses capacités le rendait heureux, comme un enfant rearquant ue son jouet n'est finalement pas cassé, pensant un instant plus tot le jetter. Revenant a lui, il prit l'initiative de s'approcher a nouveau de la plaque d'égout désormais banalisée pour réfléchir un instant.

* Aucune chance..... Il n'a rien laissé....*

Pas tout a fait. Dans la course du Soleil, un de ses multiple rayon vint se perdre dans la nuit de ce monde souterrain. Il parvont aux yeux clairs du jeune magicien qu'il comprit comme un signe d'espoir.

_ Dans la hate, il n'a put combler toute l'embrasure.... J'ai ma chance !, affirma-t-il avec une nouvelle fougue.

En effet, s'écoulait a présent, quelque goutes, un léger filet d'eau, provenant de la rue au dessus, a travers l'espace mince délaissé par le puissant paria. Un fort courant d'air s'enclint a parcourir les couloirs inombrables de ce dédale, et le myriennate pensa enfin pouvoir revoir le ciel clair. Ces mains opposée cote a cote, presque pouce a pouce accueillèrent avec joie cette force du dieu de l'air. Et Arkhxas tentait d'accroitre cette force qu'il connaissait bien. L'e vent s'engouffra dans cet espace de liberté, et malgré l'inaction du portail inébranlable, cette esquisse d'air libre était traversée par un courant fougueux qui ne demandait qu'a s'échapper. Alors, en l'espace d'un instant, Arkh lacha sa main gauche du sort pour faire rapidement un mouvement de ses doigts en l'air afin d'alimenter aussi sa colonne d'eau qui se solidifia bien vite, formant comme une tornade mélangeant vent, eau, glace. Suant a grosse goutes, perdant ses forces petit a petit, son entrave de pierre lacha enfin d'un seul coup, comme un bouchon d'une bouteille de ces excellents vins du restaurant qu'il avait quitté il y a peu. * J'aurais peut être du y rester....*, ironisa-t-il.
Dans la rue calme, malgré le tumulte incessant, sur les pavés foulés chaque jours de smillions de fois, un geyser de plusieurs mètres vint percer l'echo des nombreux passants. Le silence se fit rapidement autour de cette colonne froide, on criait, on courait, on riait aussi, et de nombreux gamins réclamaient encore a un Arkh épuisé, qui sortait enfin avec peine a l'air libre.

* je...je l'aurais eu....*

Trainant le pas, il s'affaira sur un banc public, ou il dut jarter des quelques vieux venus se terrer péniblement., Sans s'endormir, il devait se poser, juste....juste un instant....

- Mon nom...répèta le Myriennate.
Il soupira. Visiblement, la question l'avait dérangé. Il ôta son chapeau, laissant apparaître cet étrange tatouage aux yeux d'Angal pour la deuxième fois. C'est ce qui l'avait fait deviné l'origine raciale du chapeauté, car le tatouage s'étendait jusque sous ses cheveux.
En tout cas, cette marque était vraiment étrange. Il n'en avait jamais vu de pareille sur aucun Myriennate: habituellement, elles couraient de façon longiligne sur leurs corps fins, mais ici elle avait une forme définie, un peu comme si on l'avait marqué au fer.
- Vous vous en doutiez surement. Je n'ai rien d'un Ansurien, reprit-il. J'ignore si vous cherchiez vraiment la vérité. Tant pis. J'était un Myriennate. Un petit Myriennate sautillant, aux magnifiques ailes. J'étais. Je fus. Je n'ai plus de nom. Pour l'instant, je suis Das Irrlicht. Juste Das Irrlicht. Je n'ai pas mérité autre chose.
Il avait dit cela sur un ton mêlant fatigue, colère et tristesse.

Cepednant, le Sam'Hein ne comprenait pas ce que tout cela signifiait, bien que pour ce Das, la vérité semblait hurler d'elle-même. Comme la grande majorité des gens ( y compris bourgeois et nobles ), Angal n'était pas quelqu'un de particulièrement cultivé. Sur Initium, les sources de savoir étaient jalousement gardées à Thélus, et s'empilaient sur des étagères poussièreuses dont Angal n'aimait pas vraiment s'approcher. L'autre solution consistait à s'inscrire dans une Académie, mais cela n'était résèrvé qu'aux plus riches...
Ainsi, Angal avait appris sur le tas, comme tout le monde: bien que ses nombreux voyages lui aient beaucoup appris, il ignorait encore beaucoup de choses dans de nombreux sujets, et la race Myriennate en faisait partie. Cette espèce restait cloîtrée à l'intérieur de sa forêt et manifestait toujours un certain mysanthropisme...Le Sam'Hein, n'ayant jamais rencontré de Banni, n'en ayant jamais entendu parler, et n'ayant jamais appris la langue du Peuple de la Forêt, il ne pût que deviner la signification péjorative d'une telle marque et d'un tel nom.
Néanmoins il ne préfèra pas insister; il ne comprenait que trop bien ce que pouvait être une mutilaton. Ce qu'il y avait en dessous de son foulard en témoignait.

- Navré camarade, mon histoire ne vous intéresse sans doute pas !
- Non, non, au contraire! Mais je vois bien que cette question vous a mis mal à l'aise, je veux pas faire de curiosité mal placée...

Les plats arrivèrent enfin, et Angal se jeta dessus sans sommation. S'il y avait bien un moment où il oubliait la galanterie et la politesse, c'était bien en face d'un repas appétissant. Il ingurgita une portion impressionnante d'une viande qu'il n'avait même pas pris la peine d'identifier et déglutit avec difficulté.
Il cherchait de quoi alimenter la conversation, mais il n'avait jamais été très doué pour ça: les seuls moment où il parlait vraiment, c'était lorsqu'il avait quelque chose d'intérèssant à dire ou lorsqu'il se battait. De plus, il craignait de poser une nouvelle question gênante.

- Bon, alors, qu'est-ce qui vous a ammené à Mel....
BLANG!
Un puissant jet d'eau surgit en contrebas de la rue, dans le dos d'Angal. Celui-ci se retourna, et ses craintes s'avérèrent confirmées:
- Il est increvable ou quoi, ce type?
Puis, craignant une nouvelle pulsion malsaine de la part de Das, il se tourna vers lui:
- Faisons profil bas: il ne vient pas dans notre direction.


[bon j'ai un peu tissé sur Angal ^_^']

*Okay, ça va être chaud de tout noter là alors toi tu prends la table de nos deux vieux amis et je me charge de Retep. Compte rendu dès que ça se calme un peu… Bien sergent…*

Laissant Gzy relever les détails importants révélés à côté, Touik se concentra entièrement sur la chasse à vérité avec le contrebandier. Très crédible, l’arachnide lui expliqua que le Sam’Heins n’était en fait qu’un de ses clients légèrement idiot ou bien très peu intéressé par l’argent. Elle avait vraiment du mal à ne pas écouter ce qui se passait à côté plutôt qu’en face : elle avait pigé le truc pour cohabiter tranquillement avec sa sœur dans leur encéphale commun mais pour ce qui était du partage des tâches c’était encore très tendu. L’homme insecte lui demandait lui aussi comment elle s’appelait, décidément c’était l’obsession de tout être vivant les noms !

- Euh, voyons, un autre nom… Bah tu n’as qu’à m’appeler Gzy si Leïla ne te conviens vraiment pas. C’est celui que connaît ton client, elle insista légèrement sur ce mot. Et je le connais pas mais lui apparemment à très envie de me connaître : il me suit depuis le début de l’après midi. ça doit être assez malsain de filer les gens comme ça : tu es sûr que sa santé est bonne ?

*Touik, le monsieur tout en noir te regarde… Merci de l’info… C’est un myriennate déchu du nom de Das Irrlicht, pour résumer…*

La jeune femme se tourna vers cet ansurien qui finalement n’en était pas un. Petit coup d’œil furtif en fait. Il avait vraiment l’air être sur les rivages de la mort lui, attendant que la barque du passeur se pointe. Heureusement pour lui (ou malheureusement, tout dépend du point de vue) le macabre bateau mouche avait plutôt tendance à arriver en retard ces temps ci. En tout cas il avait remarqué qu'elle s'intéressait à son histoire. Et celle ci paraissait réelle, contrairement à ce que racontait le blondinet depuis tout à l'heure. Donc il ne faisait pas partit de la Guilde et ne connaissait le "client" que depuis cette après midi. Ne pas ranger les gens dans des cases trop vite... Mais pour ce qui était de la non-appartenance c'était quai certain ça (au moins). Pourquoi ce petit regard en coin ? Pas le moindre bout d'ombre d'une idée. Alors Touik répondit par un petit sourire et un clin d'oeil : elle ne pouvait pas imaginer la situation de banni du myriennate, bien que une de ses amie ai subi le même sort il y a quelques années, elle même ne pouvait comprendre la souffrance de l'exile. Car jamais elle n'avait considéré aucun peuple comme le sien, et jamais elle n'avait éprouver d'attachement particulier à une terre particulière. Si l'ange mutilé n'était pas particulièrement du bord des voleurs, il y avait une petite chance pour qu'il lui livre des pistes plus facilement que les deux autres.

Pour résumer : c'est dans une ambiance joyeuse et sans tensions que se déroulait gaiement le repas...

- Navré camarade, mon histoire ne vous intéresse sans doute pas.
- Non non, au contraire.

*En effet : bien au contraire.*

Tout à coup, la bouche d'égout du bout de la rue sauta dans les airs dans un grand jet d'eau. Un être ailé venait d'en sortir.

*Dis donc, les Lépreux ont eu de la visite aujourd'hui !... Tes voisins semblent le connaitre... Et ne pas avoir franchement envie de le voir... Bon, c'est pas tout ça mais... Oui moi aussi je sens qu'on va faire du surplace ici. Si on mettait un peu de mouvement dans ce joyeux déjeuner ?*

Repoussant son assiéte, la jeune femme recula sa chaise et se leva.

- J'ai assez manger pour ma part (veuillez la croire pour une fois : elle avait englouttit la moitié d'un plat pour 4).

Elle sortie d'une de ses poches de quoi régler le Lognari Rôti et le posa sur la table. Puis se ravisant elle déposa l'argent directement sur le plateau de l'alkylin qui passait justement derrière elle.

- Avec tous les voleurs qui affectionnent Mélandre, ce pourboir sera sûrement mieux avec vous que vous attendant sur la table... Puis se retournant vers Retep : Peut être voulez vous rester pour affaires... Je vais faire un tour. À bientôt je présume, ajouta t elle à l'adresse du Sam'Heins.

Un rapide coup d'oeil au banni avec qui elle ne savait pas vraiment comment se comporter puisqu'il n'était ni un ami, ni un ennemi. Mais pas tout à fait un personnage neutre non plus.

*Tu t'en va ?... Je vais essayer d'aller chercher Uthor et l'autre pas beau, ils pouront peu être m'aider sur le coup. C'est leur job de toutes façons... Et si tes nouveaux amis ne te laisse pas partir ?... Bah, ça relancera la conversation...*

La jeune lunarticiah était bien loin de s'attendre à pareille chose. Grey avait fini par trouver tout seul finalement ; il n'avait pas vraiment pris le chemin le plus court ni le plus simple, mais c'était d'autant plus encourageant qu'il avait fini par trouver l'essence divine instillée en lui.
La magicienne relacha sa concentration, ouvrit les yeux et fit un sourire très encourageant.

- Et bien voilà ! Le premier pas est fait ! J'avoue que j'étais perplexe en te voyant tatonner au début, mais tu as fini par trouver toi même et cela m'a agréablement surpris... j'ai hâte d'éprouver ta concentration dans des exercices plus difficiles !

L'air de la jeune femme devint un peu plus sérieux. Elle reprit :

- Par contre, j'avoue qu'une chose m'a laissé perplexe : l'espéce d'"oeil" que nous avons tout deux perçu au niveau de ton essence. C'est la première fois que j'assiste à pareil phénoméne... comme quoi, j'ai encore beaucoup à apprendre moi aussi... bon, on va corser un peu la chose...

Meelie lacha les mains de Grey et recula un peu.

- On va refaire exactement le même exercice. Mais cette fois, je te laisse visionner ton essence seul. Je vais toujours veiller, mais avec plus de distance : je ne te guiderais plus cette fois. Allons-y...

La jeune femme referma les yeux et se concentra à nouveau. La leçon prenait une tournure plus intêressante que la magicienne n'osait l'espérer...

La fille se levait.
L'autre partait aussi, mais dans une auter direction.
Angal semblait désemparé.
Instinctivement, Das senti qu'il venait de s'insérer dans quelque chose qui le dépassait franchement.
Un rapide coup d'oeil au Sam'Hein.
Le Myriennate se leva.
Nouveau regard. Plus appuyé.
Il allait suivre la fille.
D'une façon qu'il ne comrpenait pas, il sentait qu'il devait quelquechsoe au Sam'Hein.
Lui même n'était pas sans connaissance des méthodes des bas fonds...

-Je vais suivre la fille. On se revoit plus tard, soufla t'il au Sam'Hein.

L'aprés midi était bien entamée.

Il laissa de quoi payer les deux repas.

*Pouruqoi ?*

Il avait agit sous le coup d'une impulsion subite.

*Pourquoi ?*

Il passa au large du Myriennate, assit sur banc, qui semblait somnoler.

*frappe mainetanant ! *
Sa main glissa vers Mugen.
Hésita.
Le contact du pommeau lui paraissait étrange.
Nouvelle hésitation...
Elle reparti dans l'autre sens.

Il reporta son attention sur l'Ansurienne.

*Et tout serait lié à elle ?*

Il la rattrapa.
Un petit sourire vint attendrir ses traits.
S'assurant que son chapeau était bien en place, cachant de nouveau ses stygmates maudits, il l'aborda.

[un peu fantasque ici aussi, mais faut pas qu'ça s'ramolisse ]

Sans plus de cérémonie, la jeune femme s’était un peu éloigné du Lognari. Elle était passé devant le myrienneate qui venait de sortir des égouts, quasi assoupi sur son banc. Elle enregistra du mieux qu’elle put son apparence : lui aussi avait visité les bas fonds de Mélandre et pouvait à un moment ou à un autre être gênant pour les Lépreux. Mais elle ne s’arrêta pas ne voulant pas déranger le paisible repos de l’ange déjà bien assez agacé par la horde de gamins qui lui réclamait l’explosion d’une autre plaque de métal.

Un rapide coup d’œil en arrière lui apprit que Retep-Firkram ne la suivait pas. Il avait affirmé ne rien avoir à faire de plus sur les lieux, et n’avait pas échanger la moindre parole avec son ‘client’. C’était pour le moins troublant : en quittant la table, elle avait espéré qu’ils se soient mis au courant de leur informations respectives, qu’elle aurait pu glaner du même coup. Mais ils n’avaient visiblement rien d’urgent à se raconter… Dommage. Bien, et maintenant ? Allait elle vraiment quémander l’aide de ces deux affreux arachnides qui devaient encore siroter leur bière au Léviathan Enragé à cette heure ? C’était une idée qui ne la réjouissait pas énormément…

*Et tu suivrais pas Retep ? … M’étonnerait qu’il nous conduise chez les Voleurs maintenant… Tu es sûre à 100% qu’il se méfie de toi ? … Même à 376%… Mais qu’est ce qu’il va faire ? Ca ne t’intéresse pas ? … Il ne fera sûrement rien qui fasse beaucoup avancer notre mission, si il fait aussi partie de la Guilde, on le reverra sûrement, et puis il est partit dans l’autre direction, ça ferait trop suspect de faire demi tour et de le suivre, en repassant devant le Sam’Heins borgne et le Myriennate diminué… Tu parle de celui qui marche à ta droite ?*

Négligemment Touik laissa glisser son regard dans la direction indiquée pensant que sa sœur la faisait marcher. Mais il était bien là. Elle s’arrêta un instant et le regarda bizarrement.

*Il est pas mort finalement ? … Paraît que le radeau du passeur est au garage, l’a une fuite… Ah, c’est donc ça…*

- Oh, c’est vous !

Il avait un sourire aimable aux lèvres et la main encore couverte de sang séché. Curieux mélange.

*Tu crois qu’il sait des choses intéressantes ? … Peut être le nom du Sam’Hein avec un peu de chance…*

- Désolée d’avoir écouter votre conversation tout à l’heure… C’était assez indiscret de ma part.

Elle ne parvenait pas à décider de la tactique à adopter avec cet étrange étranger. Sa présence la mettait un peu mal à l’aise. Peut être à cause de la situation inhabituelle de cet ange sombre aux ailes manquantes. Peut être aussi par ce qu’elle ne savait pas s’il lui était amical ou complètement antipathique.

*Rien justement. Absolument rien… Quoi ? … Ce type, il ne connaissait pas le Sam’Heins avant cet après midi… Je suis aussi de cet avis… Alors il n’a aucune raison de me suivre… Pour faire la connaissance de notre passionnante personne ? … On n’a rien de spécialement passionnant pour quelqu’un de normal, mais lui c’est l’anormalité personnifié. En tout cas ça serait absurde de penser qu’il nous suit pour la Guilde des Voleurs, non ? … Si. Il a aucune raison de faire ça si il n’en fait pas partie… Et il n’en fait pas partie ? … Pense pas… Et ça veut dire qu’on peut lui faire confiance ça ? … Non, pas encore…*

- Il vous a demandé de me suivre ou bien vous aviez juste besoin d’une compagnie pour descendre vers les docks et ses odeurs de poissons ?

Demanda t’elle du ton le plus désintéressé qu’elle parvint à prendre. Au moins, comme ça, elle serait fixée, du moins elle le pensait.

[Maelianna Audulan - Grey Korahm]
[Au ramanthin dodu]

Meelie fut sortie de sa rêverie par l'Hellbereth qui une nouvelle fois reussit son exercice avec brio. La magicienne s'étonnait un peu de la facilité de son ami à appréhender son propre pouvoir... mais après tout, il était aussi doué à l'épée qu'elle même l'était dans la magie, et cela demandait sans nul doute tout autant de concentration, et forcément ça aide un petit peu. La lunarticiah secoua la tête comme pour s'extirper de ses pensées.

-Oh rien, je pensais à voix haute... cette leçon prend un côté bien plus intêressant que je ne l'aurais cru au premier abord c'est tout... cet oeil visible au travers de ton essence m'intrigue vraiment... surtout qu'il ne se dévoile que quand toi même tu te concentres à ce niveau.

Le regard de la jeune femme se perdit on ne sait où, tandis qu'elle prit quelques secondes de réflexion. Puis elle reprit :

-Tu sais, je suis habituée à sentir les auras des autres, même quand celle-ci est inactive. Je m'entraîne très souvent pour perfectionner ce sixiéme sens. Mais pourtant, malgré que cela fait plusieurs mois que l'on voyage ensemble, je n'ai jamais perçu ce genre d'oeil. Le seul moment que ton aura s'était activé, quand a eu affaire à cette plante géante, j'avais l'esprit trop embrouillé par la fatigue et le soleil pour pouvoir ressentir précisément quoi que ce soit... bon, revenons à tes performances... tes débuts sont prometteurs pour un néophyte... mais maintenant, il va falloir apprendre à le faire dans des situations réelles, c'est à dire avec tous les éléments extérieurs susceptibles de te déconcentrer. Et surtout, il faut apprendre à visualiser bien plus vite, au point que ça en devienne presque instinctif. Mais ça, il n'y a que la pratique qui te permettra de t'améliorer...

La jeune femme songea non sans un sourire nostalgique que ses paroles et ses conseils envers Grey étaient quasiment les même que ceux que lui donnèrent sa mère lorsque elle commença à opter pour une voie ésotérique... ce souvenir était très flou, comme tous ceux datant de l'époque où elle vivait encore dans sa terre natale. Ce souvenir la rendait terriblement nostalgique ; mais au moins elle ne fondait plus en larmes à cette seule pensée, il y avait du progrès !
C'était l'une des choses qu'elle devait à Grey... qui se racla la gorge pour rappeler qu'il était là, sortant une nouvelle fois son amie du tréfond de ses pensées.

- Ah, pardon... cette leçon me rappelle mes premiers pas en matière de magie... d'ailleurs en parlant de ça, tu as déjà une idée des sorts que tu aimerais apprendre ?

- Oh, c’est vous !

Nouveaux sourire.
Le sang sur sa main commençait à sécher.
Elle détoruna le regard.
Das Irrlicht pressa fermement sa blessur,e s'assurant qu'elle reste suffisament ouverte.
Un peu de sang coula sur le sol.
Elle ne semblait pas l'avoir remarqué.
Il jura entre ses dents.
C'était la seule solutino, i lel savait bien, poiur éviter d'avoir à s'entailelr de nouveau, mais la piste risquait d'être plus fraîche pour l'autre Myriennate.
Il n'était plus visible d'ici.

- Désolée d’avoir écouter votre conversation tout à l’heure… C’était assez indiscret de ma part

Das se reprit.

*Dieu qu'elle à l'air désolée en effet* souria t'il intérieurement.

Elle semblait indécise.
Un petit sourire.
Il ne répondit pas.
Son identité actuelle n'était pas un secret. Son ancienne l'était pour tous...
Peut être qu'une poignée de Myriennate devaient encore s'en souvenir à l'heure actuelle...
Peut être moins.

Une voix lointaine le tira de sa rêverie...

- Il vous a demandé de me suivre ou bien vous aviez juste besoin d’une compagnie pour descendre vers les docks et ses odeurs de poissons ?

Lointaine et froide.

Le Myriennate éclata de rire...
Il jeta un regard en arrière. Angal n'était plus visible. Il espérait presque qi'il les suivait discrètement...
-Non, je ne fais pas vraiment ma vie en fonction de mes amis vous savez.

*Quel ton hyprocite.
Elle va forcément le percer à jour...*

-Mais je dois bien avouer que j'apprécierais grandement votre fuyante compagnie pour une petite marche.

Une légère menace pointait en sourdine.
Il ne l'avait pas vriament voulu.
Une pulsion.
Ses yeux s'ouvrirent grands un instant.
Un petit sourire malsaint.
Disparu...
Pulsion vite sublimée...

*Pourquoi ?*

Il pressa machinalement sa main.
Une nouvelle goute écarlate s'écrasa au sol.
Un battement sourd. Son coeur.
Ou celui de sa compagne de marche ?
Il respira lentement.
Profondément.

Un nouveau sourire.

*Continue de donner le change, ça va bientôt passer...*

-J'epsère toutefois que je ne vous dérange pas...

Nouvelle inspiration.
L'air iodé lui ferait un peu de bien...

- Peut-être... des sorts de protection ? Ou pour améliorer mon corps à corps... Les deux même, pourquoi pas ? C'est possible ?

La jeune femme fit un grand sourire. Voilà une belle coïncidence !

- C'est drôle tiens, je pensais à la même chose ! Les sorts de protections ou de renforcement sont l'idéal pour un spécialiste du corps à corps comme toi. Enfin, avant de développer tes propres sorts, il y a du chemin à faire... reprenons nos exercices... je vais tenter autre chose... cette fois, tu va te concentrer sur l'extérieur et essayer de sentir les auras environnantes.

Meelie se releva et partit sur le mur opposé sur lequel elle s'accouda, compliquant les choses du fait de son éloignement. Etant donné les débuts de Grey furent une reussite totale, autant compliquer le jeu... Meelie s'amusait vraiment, prenant vraiment plaisir à jouer les profs de magie en herbe. Et après tout, ce n'était pas dénué d'interêt, car appréhender les possibilités magiques de l'Hellbereth après ce qu'elle avait découvert était une chose qu'elle désirait ardemment savoir...

Un alkylin au regard sombre marchait au milieu de l'indéscriptible foule qui parcourait le marché en ce deuxième jour de la fête du ramanthin, traînant sur lui les haillons sans nom dont il disposait et derrière lui une épée serpent qui pendait nonchâlamment au bout de son bras droit.

*Mais qu'est ce que je fous là moi ?*

En effet il y avait de quoi se poser la question. Sekril détestait la foule, ça le rendait nerveux à un point qui pouvait même le rendre dangereux. Néanmoins il était là. Pourquoi ? En réallité il le savait pertinemment. Ne trouvant pas ce qu'il cherchait il errait depuis le matin dans la ville de Mélandre, arrivé comme par hasard sur la place du marché ou les gens se bousculaient, se frottaient, se mélangeaient dans une espèce de pâte organique écoeurante et bruyante. Voilà ce qui le rendait fou dans cette scène. A cette vision il ne pouvait opposer qu'un jugement péjoratif à l'extrême, lui donnant avec le temps de plus en plus envie d'exterminer toute trace de vie dans les environs, juste histoire de se calmer. De plus il fallait ajouter que la marche n'avait jamais été son fort. Quoi de plus normal pour un Alkylin que de préferer naturellement l'élément qui l'a vu naître. Tout ces détails pourtant si insignifiants passés dans les méandres de son esprit tortueux torturé et tortionnaire devenait à ses yeux tout autant d'insupportables tares de l'existance à éliminer de toute urgence.

Mais il n'était pas au bout de ses peines. A vrai dire il ne manquait plus qu'une chose... que quelqu'un le bouscule. C'est d'ailleurs ce qui arriva fatalement. Arrivé sur le côté sans prévenir (on ne prévient jamais les gens avant de les bousculer c'est inadmissible) un jeune Eycorché qui marchait un peu la tête dans les nuages vint le percuter lourdement sur le flanc. L'Alkylin qui avait déjà du mal à supporter le poid de son corps (c'est sûr sans Archimède...) trébucha lamentablement et allât quelques centimètre plus bas à la rencontre de la dureté implacable d'un sol sec et sale.

*Qui..... a fait...... ça ?*

Maudissant mentalement Nathaniel qui venait de lui faire passer un moment quelques peu humiliant s'il en est, il se leva doucement, accompagné dans son mouvement engourdi par son arme qui glissait langoureusement sur le sol et remontait légèrement le long de sa jambe. Se tournant enfin vers l'être en question, il s'appreçu que c'était en fait quelqu'un de très jeune et peu impressionant au niveau de la carrure, un peu comme lui en fait. Il avait laissé tomber dans sa chûte un bâton dont il se servait probablement pour marcher. C'est d'ailleurs ce dernier détail qui l'interpella outre mesure.
Ce bâton était recouvert de symbole en rapport avec la magie ou les éléments tout du moins. Ce jeune garçon serait donc un mage. Reprenant son sang froid il prit vite conscience que ce jeune homme pourrait, avec un peu de chance, lui apporter l'aide "spéciale" qu'il recherchait.

-Regarde un peu ou tu marches... on sait jamais sur qui on peut tomber.

Lui dit il alors froidement en tendant une main ferme au jeune Eycorché qui était encore sonné par terre.

[ Nathaniel Mutsunokami - Sekril Vaselion ]
[ place du marché - quelque peu perdu sur la place ]

Perdu dans ses pensées, la tête dans les nuages, il avançait quand soudain il percuta une personne... Cette personne-là ne semblait pas faire attention où elle allait, elle non plus. Le choc fut rude. Nathaniel étant le plus petit et le plus léger des deux alla valdinguer sur le sol sale et poussiéreux au milieu de la foule. En tombant, il lacha son sceptre qui attérit près de cette mystérieuse personne qu'il avait renversée.

Une main ferme de cet inconnu lui fut tendue afin de l'aider à se relever de ce sol froid et dur. Nathaniel l'accepta très volontier et se hissa sans trop de difficultés apparentes. Il regarda la personne et vit qu'elle était bien plus grande que lui. Et à en juger par son physique, elle devait sans nul doute appartenir à la race des Alkylins. Nathaniel lui adressa un sourire qui se voulait cordiale, mais avec sa fatigue on aurait dit une grimace.
Puis il répondit avec une certaine froideur qui était habituelle dans sa voix, une froideur sans méchanceté aucune.

"- Oui, tu as parfaitement raison. C'est juste que toute cette foule de gens est oppressante et désagréable... Enfin bref, ce n'est pas très important. Merci à toi de m'avoir aidé à me relever. "

Nathaniel zyeuta autour de lui et chercha des yeux son baton. Une fois qu'il l'eut repéré loin de lui, il le fixa momentanément, puis il jeta machinalement un mot incantatoire " teloenni "! Ce mot eut l'effet escompté. Son sceptre disparut instantanément du sol pour venir se poser avec délicatesse dans la main grande ouverte de Nathaniel qui put se reposait désormais dessus. Puis il reprit la discussion avec l'inconnu qui se trouvait toujours en face de lui comme si de rien était.

"- On me nomme Nathaniel. Et vous, qui êtes-vous ? Et que recherchez-vous parmi cette foule envahissante et grouillante au possible ? "

Le ton de Nathaniel était devenu moins sec, moins froid, moins cassant. En effet, il avait récupéré son bâton ce qui le soulageait beaucoup. Il était devenu plus cordiale, plus conviviale même s'il restait tout de même quelques traces de méfiance face à cet inconnu qui avait un visage fermé et sombre qui paraissait plus vieux que lui et donc surement plus expérimenté.

C'est pourquoi, dans un élan de soupçon, de crainte et d'intelligence, Nathaniel prononça une seconde formule dans un murmure " sharak " tout en serrant fort son sceptre. Il avait fait cela car il ne savait pas s'il pouvait ou non faire confiance à cet alkylin. En effet, tout magicien qui se respectait, devait être prêt à affronter n'importe qui, n'importe quoi, n'importe où, n'importe quand, ou du moins ne pas se laisser surprendre par autrui. Donc au cas où, il fallait se tenir prêt, même si dans l'état actuel, il n'aurait pas pu lutter et obtenir la victoire, il ne se laisserait tout de même pas faire. Il était assez prévoyant. Le sort n'eut pas l'impression de faire effet, du moins pas en apparence. En revanche, le baton lui émit une faible lueur, un symbole se mit à briller et prit une couleur particulière. Mais, hormis ceci rien d'autre n'arriva. En fait, le sort s'était logé dans la cane du magicien étant ainsi prêt à l'emploi sans qu'il doive parler ou se concentrer. Il espérait seulement à ne pas avoir à en faire usage... Et tant que le symbole serait coloré, le sort serait toujours prêt à l'emploi, c'est-à-dire que le symbole ne changerait qu'à l'utilisation du sort qui lui était associé.

Puis une fois pleinement rassuré, il parvint à regarder l'alkylin fixement dans les yeux en lui décrochant cette fois un vrai sourire, et non un sourire forcé et hypocrite comme au départ. Donc même s'il était encore un peu sur la défensive, son humeur s'était améliorée. A présent il faisait face à cet homme qu'il ne connaissait pas, enfin du moins pas encore...

*Tiens, tu le vouvoie celui là ?... C’est sorti naturellement comme ça…*

- Non, je ne fais pas vraiment ma vie en fonction de mes amis vous savez, dit-il dans un grand éclat de rire.

*Je vois pas ce qu’il y a de drôle… Par contre on voit très bien qu’il s’attend à être suivi…*

- Vous êtes donc son ami… Dommage pour moi… murmura t elle si bas qu’au mieux il pourrait peut être remarquer un léger mouvement de lèvres.
- Mais je dois bien avouer que j'apprécierais grandement votre fuyante compagnie pour une petite marche.

Il planait une menace imperceptible dans cette dernière phrase, Touik serait passée complètement à côté si cet être n’avait été attablé avec le Sam’Heins quelques instants plus tôt. Encore la même sensation étrange, un mélange entre sûreté et danger. Le sourire du myriennate devint l’espace d’un instant cruel et mal veillant, et, pour lui faire écho, un frisson parcouru l’échine de la jeune femme. Retrouvant vite son expression de politesse aimable, il respira plus lentement et profondément, comme s’il se retenait de faire quelque chose. Mais quoi ? Touik se sentit soudainement prise de court : c’est elle qui changeait d’une minute à l’autre, les autres étaient toujours prévisibles, dans les limites fixés par Hasard bien sûr… Pourquoi serait-il différent ? Il ne l’était pas. Alors, s’il était comme tous, le même que des milliers d’autres, pourquoi ne pas se comporter de la même façon ? Aucune raison valable, en effet.


- J'espère toutefois que je ne vous dérange pas...
- Ma fuyante personne accepte votre collante compagnie puisqu’elle me fait l’honneur de m’être offerte, répondit-elle d’un ton monocorde.

Ils avaient continué à marcher lentement : l’ansurienne ne savait pas si elle devait profiter de la situation pour discuter de choses et d’autres avec ce Das Irrlicht, de Sam’Heins à bandeau par exemple, ou si elle se rendait tout de même au Léviathan Enragé, et dans ce cas il faudrait qu’elle le perde malencontreusement dans la foule, une fois de plus. L’autre se laissait guider, c’est donc sans nervosité (apparente) qu’ils descendaient plus ou moins vers la mer.

*Touik ? Ça ne va pas ?*

Le ciel était bleu, les gens joyeux, les jeune joueurs, les vieux rieurs, l’onde calme, le vent doux, … Pourtant une voix d’enfant criait : elle était effrayée, elle pleurait aussi. Machinalement la jeune femme chercha d’où elle provenait. Mais autours tout n’était que joie et rire… Elle suppliait à présent : *Va t’en, éloigne toi de lui ! S’il te plait : faut pas rester avec lui. Mettre le plus de distance entre lui et nous. Son nom… C’est le mal, éloigne nous de lui !* La voix se faisait plus forte à chaque syllabe, elle implorait, terrorisée, d’où venait elle ?

*Touik ? … Je veux une tempête… Ouf, tu m’as fait peur : je sentais les Autres remonter et … Je pense bien que Zao n’aime pas ce type… Il doit en avoir peur, c’est normal… Hum… Pourquoi tu l’as laissé remonter ? … Pas fait exprès, je ne m’en étais d’abord pas rendu compte… C’est pas bon ça… T’inquiète pas, je contrôle. *

Elle chassa la voix d’un coup de tête comme s’il ne s’agissait que d’une mèche de cheveux rebelle. Zao n’avait pas l’autorisation de prendre la parole ainsi… Mais il voulait dire quelque chose : en quoi le nom de l’homme qui les accompagnait le dérangeait il ? L’ansurienne daigna jeter un coup d’œil sur le côté pour vérifier que celui dont il éatit question était toujours là. Il était même plus près qu’elle ne l'aurait cru… Elle reporta son regard sur l’horizon et quand ses yeux revinrent vers le sombre myriennate ils avaient retrouvé la lueur enfantine dont ils brillaient habituellement.

- Dites : avez-vous peur de vous perdre ? demanda t elle en remarquant qu’il ne faisait rien pour stopper le sang qui continuer à lui coulait entre les doigts traçant une discrète piste sur le pavé de la rue. N’ayez pas cette crainte : je connais presque aussi bien la surface que les souterrains de la ville.

La bonne humeur revenue d’on ne sait où, le sourire la suivit et revint agrémenter le visage de la jeune femme.

- Oh, et puisque j’ai déjà commencé à m’occuper de ce qui ne me regarde pas : sans être franchement bien informée de votre langue natale, il me semble que votre nom…

Elle n’eu pas le temps de finir sa phrase : plus bas, deux affreux arachnides avaient plaqué contre le mur un jeune adolescent à la mine au moins aussi terrifier que crasseuse, ce qui n’était pas peu dire. Les deux massifs de muscles lui coupaient toutes retraites et ne paraissaient pas juste demander l’heure.

*Quoi ? Uthor et Pyre font leur job, c’est quoi le problème ?… Ça me convient pas leur façon d’enquêter…*

L’un deux venait d’asséner un violent coup de poing dans les côtes de sa victime, l’autre enchaina avec une méchante gifle.

*C’est pas malin comme technique, le pauvre va perdre sa mâchoire sur le coup. Va être dur de lui soutirer le moindre mot après ça… *

Plantant là son compagnon, qui de toutes façon suivrait sûrement, elle accouru vers les deux brutes épaisses qui malmenait bien sauvagement le jeune garçon.

- Hey ! Vous n’avez pas honte ! Arrêtez ça tout de suite ! cria-t-elle. C’est pas comme ça qu’on torture un pauvre innocent, je vous apprendrais plus tard, promis, ajouta-t-elle plus bas.

Pyre se retourna, pas content d’être interrompu. Il était encore plus laid quand il était en colère… Laissons donc de côté une description peu réjouissante. Il s’apprêtait à punir l’intruse mais se retint en découvrant son identité. Temps de compréhension pathétiquement long. Le petit voleur, car c’est sûrement ce qu’il était, en profita pour ramper hors de porté de ses agresseurs et pour s’enfuir dans une ruelle adjacente.

*Mais qu’il est bête ! Pourquoi il me tape pas ! Ça va pas faire crédible ! Le type le plus con des plaines pourrait voir deviner qu’il me connaît !*

Et comme la montagne se demandait toujours comment elle devait réagir, Touik l’aida un peu avant qu’il ne soit top tard.

- Exprime-toi Pyrounette…

Derrière elle, le myriennate accourait. L’arachnide, toujours indécis…

- Plus vite mon petit…

L’homme insecte anima le bras gauche, à défaut de la moindre activité dans son cerveau et assena un grand coup dans l’abdomen de la jeune ansurienne qui ne put réprimer une grimace de douleur.

- Voilà, dans l’idée c’était ça. Maintenant j’aurais apprécié un peu moins de réalisme, disons, quelque chose de plus simulé, de plus doux…

L’enfant avait maintenant disparut. Il faudrait mettre au clair les méthodes à employer pour une plus grande discrétion dans les recherches des deux tas de barbaque à l’avenir. La porte étant grande ouverte, Touik en profita et riposta juste pour le plaisir par une sauvage morsure du bras charnu de l'homme, qui commença alors à voir rouge. Uthor, un peu plus rapide dans le mécanisme de la réflxion, posa sa main volumineuse sur l'épaule de son compagnons pour lui signifier qu'il fallait se calmer maintenant. Ce que fit plus ou moins l'horrifiant personnage. Il se redressa, jeta sur Touik des yeux méprisants et gratifia le myriennate derrière d'un bon regard assassin comme il se doit.


[euh, Zao vous le connaissaez pas encore... ^-^ En fait, il arrive dans la suite de mon histoire qu'il faut que je fasse... euh, après le BAC blanc, promis ^^]

L'arachnide ne marchait depuis quelques minutes déjà dans les ruelles. Il se demanda où en était son amie Gzy... L'ennui de ne pas suivre mais d'aller à un point supposé être la destination de la cible c'est qu'on ne sait qu'on avait bon qu'en le voyant y arriver. Ou en le voyant en arrivant. Il se gratta le menton, son chemin décrivait une légère courbe qui le rapprochait de la rue qu'elle avait certainement empruntée, devait-il jeter un coup d'œil ou pas? Il décida que non. Des bruits de pas résonnèrent, quelqu'un courrait. Et si c'était elle et qu'elle tentait de se débarrasser d'un éventuel poursuivant en le semant dans les ruelles? Il se plaqua dans un renfoncement de porte, tenant à la main une dague qui était invisible deux secondes auparavant. Le bruit s'approcha, soit une femme soit un garçon encore dans l'adolescence.

La silhouette tourna au coin de la rue en dérapant, ce n'était pas elle mais...

"Joder!" c'était un cri chuchoté

Sans bruit autour il l'entendrait mais pas quelqu'un qui serait un peu plus loin. Le garçon tourna la tête et le vit. Retep lui fit un signe de la main en sortant de sa cachette. Le voleur s'appuya sur ses genoux pour reprendre son souffle, il avait l'air bouleversé et sa respiration était sifflante. Et un vilain bleu commençait à apparaitre sur sa mâchoire.

"Retep... Il y a... Des gens... Deux... Arachnides qui..."

Finalement il se laissa tomber sur les fesses et s'appuya sur ses mains posées loin derrière son dos. Il attendit quelques secondes, calmant sa respiration et reprit.

"Deux arachnides, des très moches, ils voulaient que... Je leur parle."

"Parler de quoi?"

"De la guilde."

La réponse fit l'effet d'une petite bombe dans l'esprit de l'arachnide. Si ils étaient au courant de l'existence de la guilde ils ne devaient pas être n'importe qui. Les lépreux? Possible... Il regarda l'enfant et fronça les sourcils.

"Comment t'es tu enfui?"

"Une fille, une ansurienne, les a interpelés... Ils me tabassaient au milieu des gens ! En pleine rue!"

"Laquelle?"

"Celle qui va aux docks."

Retep faillit s'étouffer. Il mit ses mains à plat sur son front et réfléchit à toute allure.

"Elle était comment?"

"Pas eu le temps de faire attention."

"Elle avait un drôle de chapeau? Un truc entre le béret et la casquette?"

"Euh... Oui, c'est possible... Je crois bien oui."

"Va à la guilde le plus discrètement possible. Fais bien attention que personne ne t'ai suivit. Restes-y à attendre Brüm, quand il arrivera racontes lui ça. Dis lui que Angal et Retep ont rencontré la fille et que... Les lépreux sont sur nos traces."

Le gosse ouvrit de grands yeux.

"Aucune question. Fais bien tout ce qu'on t'a appris pour ne pas être suivit et semer un éventuel traqueur. D'accord? C'est encore plus important que d'habitude."

Si c'était elle, alors pourquoi avait-elle interrompu ses alliés? Il y aurait deux factions chez les lépreux? Ou bien n'aimait-elle pas leurs manière de faire au grand jour? Il reprit son chemin, allongeant la foulée pour rattraper un éventuel retard pris en s'arrêtant.

La gamine était recroquevillée, silencieuse, seul résonnait un reniflement de temps en temps. Evan se trompait: elle ne lui ressemblait pas du tout. Elle avait le teint clair et les cheveux blonds de sa mère, obscurcis par une saleté repoussante. Sa frêle silhouette se noyait dans une chemise trop longue, et ses pieds étaient nus. Une petite mendiante, voilà à quoi elle ressemblait. Evan lui avait menti, elle ne pouvait pas être de lui!
*Pas de ça chez moi!*
Il y avait la guilde des voleurs pour s'occuper des morveux. Ca ne le regardait pas. Elle commencerait tôt son apprentissage, tant mieux pour elle, elle n'en deviendrait qu'une coupe-bourse plus habile.
"Dehors."
Le ton était dur, sans appel. Il n'y avait pas de place pour un boulet dans sa vie. Il n'y avait pas de place du tout.
L'enfant ne réagit pas. Peut-être qu'en plus d'être répugnante, elle était débile? Ca expliquerait les efforts de la mère pour s'en débarasser...
"Tu ne m'as pas entendu? Je t'ai dit de sortir."
Elle le regarda. Ses yeux semblaient immenses et brillants dans sa figure crasseuse. On aurait dit un animal sauvage et affamé. Le regard d'un enfant maltraité, ca ne faisait aucun doute. Et pourtant, au fond des yeux noirs, une révolte brûlait. Sans savoir pourquoi, Ayesha frissonna. Chaque instant qui passait en sa présence augmentait les risques, de quoi il l'ignorait, mais il percevait la menace aussi sûrement qu'un oiseau sent le vent.
"Tu dégages maintenant! hurla-t-il, emporté par une impulsion de rage. Il se précipita sur elle, levant le poing pour lui faire peur. La gamine se redressa d'un bond, affolée, et dressa sa main gauche pour se protéger. Il n'avait pas voulu la frapper, le coup était parti tout seul comme la colère le submergeait. La lucidité le reprenant il tenta d'atténuer les dégats en ouvrant la main une seconde avant d'heurter son visage.
Il se sentit brusquement mal lorsque la giffle claqua. Une sorte de nausée que n'expliquait pas la violence dont il avait fait preuve. Il n'avait jamais de remords. Et pourtant, le tiraillement intérieur était bien réel.
La gamine se releva, l'air sonnée. Elle essuya avec sa manche le sang qui perlait sur ses lèvre. Et le fixa de nouveau avec ses yeux vides, ses yeux tristes, ses yeux de victime. La haine renaissant au creux de ses reins, Ayesha tenta de se calmer, il allait l'évacuer tranquillement et sans histoire, et elle disparaitrait de sa vie aussi vite qu'elle était arrivée. Elle n'était rien pour lui, une chose, et ce qu'il lisait dans son regard ne lui plaisait pas du tout. Regarder les gens en face, c'était leur reconnaître une conscience, une parenté.
C'est alors que, sans prévenir, la fillette fit un pas vers lui et saisit sa main. Au même instant, Ayesha réalisa qu'il avait oublié de remettre ses gants après avoir sculpté le ramanthin.
Ses mains étaient nues.

Sekril affichait un air surpris. Il utilisait certes la magie lui aussi mais pas d'une façon aussi répétée et aisée. Pour lui l'utilisation de la magie avait un sens à partir du moment ou les moyens "traditionels" étaient insuffisant, mais cet Eycorché en faisait usage à tour de bras. Il avait l'air d'aimer cela la magie. Il faillit oublier que ce dernier lui avait adressé la parole quelques secondes auparavant et se reprit alors :

-Hum et bien en effet je pense que moi même je pourrais me poser la question. Ce genre d'endroit ne me met certes pas à mon aise. Dis moi tu a l'air de manier la magie avec beaucoup de facilité. T'y connais tu en beaucoup de domaines mystiques ?

En fait Sekril avait passé un long moment à Thélus depuis son apprentisage de la magie de l'eau, cependant ce qu'il y cherchait demeurait pour lui un domaine sensible. La magie sépulcrale lui était un peu accessible mais cela restait bien faible par rapport à l'eau. Il devait maintenir un certani équilibre dans ses forces. Pas parce que la maîtrise du sang lui était indispensable, mais parce que son équilibre mental dépendait essentiellement de l'équilibre de son environnement. Impossible pour lui de conçevoir l'apprentissge de deux discipline à des niveaux trop éloignés (on est maniac ou on ne l'est pas).

Lorsque le bâton du magicien se mît à briller il ne remarqua rien, tout comme à l'instant d'avant il n'entendit pas un mot des paroles incantatoires de celui ci. A vrai dire il ne se méfiait lui que très peu de ce jeune Eycorché. Non pas qu'il le trouve trop faible, au contraire il sentait bien que ce pouvait être un ennemi de taille, mais justement il n'émanait pas de lui cette sensation de tension étrange qu'il ressentait lorsqu'il allait devoir user de la violence. Une fois de plus il allait se perdre dans ses pensées.