Premier Jour de la Fête du Ramanthin !!! [Fermé]

Ce fut Retep qui le rattrappa de justesse: il le tira d'un coup sec, et Angal put retoruver la terre ferme.

- Merci qui? lâcha-t-il, un sourire en travers du visage.

Angal posa sa main sur l'épaule de l'Arachnide, et reprit son souffle.

- Merci, Ret...ouh!

Il n'avait même pas temriné sa phrase que le contrebandier l'avait violemment tiré par la manche. Il tourna la tête et constata que la milice ne l'avait toujours pas lâchée, aussi suivit-il aveuglément Retep en vérifiant que ses fringues toutes neuves n'avaient pas été abîmées par cette brute. Tout en courant et en se faufilant entre les passants, il continua:

- Désolé pour ta bourse au fait, l'autre s'est barré avec.
- Oui, ne t'inquiète pas, c'est une connaissance à moi! De toute façon, je l'ai trouvée par terre, cette bourse...argh!

Retep l'avait poussé sur une porte, et le fit entrer dans ce qu'il semblait être une taverne... En tout cas, il semblait connaître le commerçant, puisque celui-ci commença:

- Salut Ret...
- Je ne suis pas là, tu ne m'as jamais vu! coupa ce dernier.

Visiblement, le patron était habitué à ce genre de situation (il fallait toujours être habitué à ce genre de situation avec Retep), puisqu'il ne dit rien lorsque le contrebandier attrappa une des clés et avala les escaliers, Angal à sa suite.
Il s'arrêta enfin, et lui chuchota:

- On est en sécurité ici.
- Je suppose. Tu me sauves la mise, encore une fois. Alors, qu'est-ce que tu deviens? Les affaires marchent?

La dernière fois qu'ils s'étaient vus, c'était sur les Plages de l'Isthme. Ils s'étaient séparés après une terrible épopée: Retep était parti de son côté pour Mélandre, Thryndra et Angal vers Arrène. S'il était heureux de retrouver son vieux compagnon, il fut désolé de constater à quel point l'absence de l'Akyline lui était douloureuse.

Ezéchiel observa Erian tandis qu'il s'engouffrait dans les escaliers. S'il avait affiché un regard neutre lorsque le Thaltos s'était adressé à lui, l'assurant par un simple acquiescement qu'il assisterait à son discours, son visage affichait un air sombre et désapprobateur maintenant.

Pas qu'on eût pu réellement voir une différence comparé à d'habitude, le lunarticiah étant connu pour ce genre de comportement... Mais là, il ne s'agissait pas des divagations habituels, la situation présente le préoccupait grandement. Lothianyth avait raison, il ne leur restait qu'à soutenir Mélandre maintenant...

" Oui... " soupira le dirigeant Thélusien, en se levant à son tour " Il n'y a plus qu'à espérer qu'i s'agit là d'un peu d'hystérie, la prêtresse est connu pour sa théatralité excessive... "

* ...quand à Erian, il est parfois impressionnable. " continua-t-il, mentalement.

Le barde gérait mal l'anxiété, du moins le lunarticiah voyait-il l'homme de cette façon... Il y avait fort à parier qu'en cet instant, son attention toute concentrée sur son futur discours, il nageait à milles nuages de là, riant comme un gosse des automates et autres curiosités qu'il avait fait venir. Son insouciance était l'un des aspects qui agaçait le plus l'alchimiste, et ne manquait l'inquiéter quand il frisait l'inconscience, comme actuellement.
Néanmoins, il ne pouvait reprocher au personnage les difficultés à gérer la situation.

Ezéchiel s'était toujours montré très discret sur son passé. A l'entendre, l'histoire était d'un intérêt limité, un simple parcours initiatique, comme s'il avait passé sa vie dans une simple bibliothèque. Autant l'avouer, il mentait - ou du moins occultait - une grande partie de la réalité.
Quinze ans plus tôt, lors de la catastrophe du continent Thaltos, le nécromancien n'avait rien d'un enfant, ou d'un jeune homme au départ de sa vie... Il avait vécu un certain temps, et on le considérait comme un érudit déjà. Les conflits qui baignaient Initium lui avaient fait voir les pires côtés de la "civilisation", à une époque où la chaire vivante se monnayait aisément, les gens n'ayant pas tous la même "valeur" en temps de guerre. Il avait assisté à des expériences taboues soi disant en faveur du savoir, des sorciers qui sacrifiaient leur pairs pour invoquer des chimères, des alchimistes qui expérimentaient sur des villageois que les mercenaires enlevaient pour revendre comme esclaves, des sectes qui offraient en sacrifice leurs enfants pour appeler les Dieux...
Lui-même, en souhaitant mêler alchimie et nécromancie, versait dans les arts interdits. Mais jamais il n'avait pu tolérer qu'on use de la chaire des vivants comme si aucune âme ne reposait dans ses entrailles. Ces motifs louables qui cachaient la vérité, le fait que les "savants" se révélaient parfois les criminels les plus abominables, Le Thélusien en était conscient plus que quiconque.
Il avait assassiné beaucoup de ces hommes qu'il jugeait charlatan et dangereux, parce qu'aucun gouvernement n'était prêt à prendre les choses en main pour faire cesser de telles activités. Le Thélusien camouflait des aspects bien sombres, qui ne manquaient lui revenir en mémoire chaque fois qu'on le qualifiait de "sage", tant il trouvait l'appellation déplacée.

Il avait aperçu le dragon flamboyant de ses yeux, aussi, avait assité à la destruction massive de Ker'Haald... On l'avait naturellement appelé, comme les nombreux érudits du peuple lunarticiah, pour s'inquiéter des étranges flux de l'essence Divine, et comme une mahorité d'entre eux, il avait accepté de venir, contre l'avis de sa mère - il y avait longtemps qu'il n'écoutait plus ce que disait la vieille femme. Mais son voyage s'était fait plus long que prévu, avec la crainte insensée que le nécromancien inspirait aux animaux, plus encore qu'aujourd'hui, et qui rendait impossible un voyage à cheval. Au mieux eut-il atteint les plages de l'Isthme, que la cité Thaltos n'était plus qu'à l'état de cendre...
Si Mélandre redoutait ce genre de menace, alors ce ne serait pas la cité seule qui périrait, mais toutes les Terres jusqu'aux lisières de la forêt des Murmures.

Plus que tout, il redoutait que la fragile Coopération Pacifique, qui avait su rétablir un semblant d'ordre, ne s'effondre à nouveau suite à une seconde catastrophe...
Il y avait bien plus en jeu que la cité Mélandrine, si les prédictions devaient se prendre au sérieux. Voilà pourquoi les mettre en doute s'avérait plus aisé.

Seulement, le Thélusien n'avait pas la même faculté à occulter les problèmes que le barde... Si une simple sérénade pouvait lui faire oublier les soucis, il y a longtemps que son existence d'insomniaque serait révolue... La seule solution actuelle qu'il avait trouvé pour apaiser un peu ses doutes perpétuels était le détachement, parce qu'après près de deux siècles à baigner dans la folie humaine, il aurait depuis longtemps sombré.
C'est donc avec un détachement tout naturel, bien qu'une ombre persista sur son visage, qu'il s'adressa au paladin, le fin stratège étant certainement passé par des réflexions similaires:

" Ce n'est plus comme si on pouvait changer la donne maintenant. Si ce sont les derniers jours de Mélandre, je vais donc tâcher d'aller sauver quelques trésors supplémentaires... " déclara-t-il, en levant son grimmoire pour préciser le sens de ses paroles.

- Je suppose. Tu me sauves la mise, encore une fois. Alors, qu'est-ce que tu deviens? Les affaires marchent?


"Mouais, disons qu'elles ont déjà été largement pire... Je m'attend à une grosse croissance du travail après la fête..."

Il eut un lâcha un sourire entendu à Angal. Tous deux savaient parfaitement pourquoi il s'y attendait.

"Quelle idée... Balancer une bourse bien pleine... Tu me déçois des fois tu sais."

Le ton ironique employé saluait plutôt l'inventivité du jeune homme, l'Arachnide savait qu'il aurait eu moins de mal à lancer une de ses dagues qu'une de ses bourses. Il frissonna à cette idée. Si les choses avaient tournées autrement, aurait-il tué l'homme pour sauver l'enfant? Même si il y était plutôt doué, le contrebandier préférait éviter de tuer si possible... Même lorsqu'il était pirate et qu'il abordait, il se contentait souvent de laisser les adversaires hors d'état de nuire, assommés ou blessés. Le souvenir d'abordages lui rappela la dernière fois qu'il avait croisé Angal, il était sur le navire qui avait attaqué celui où se trouvait le jeune voleur.

"Au fait! Comment va Thryndra? Elle n'est pas avec toi? Il s'est passé quoi après que je vous ai laissé? Vous allez vous marier?"

Les questions se bousculaient dans sa tête et il les posa toutes sans faire attention ni à l'ordre, ni à ce qu'il demandait.

- Quelle idée... Balancer une bourse bien pleine... Tu me déçois des fois tu sais, déclara Grey sur un ton ironique.

- Ah! Ah! Au début, j'ai pensé lui lancer ma botte, mais je venais d'en racheter une paire... Et quel pied de jeter l'argent par les fenêtres! s'esclaffa-t-il, fier de son jeu de mots.

- Au fait! Comment va Thryndra? Elle n'est pas avec toi? Il s'est passé quoi après que je vous ai laissé? Vous allez vous marier?

Ce fut un peu comme si la plafond était descendu de cinquante centimètres à chaque question que posa Grey. Le poids du déséspoir vint se poser violemment sur ses épaules. Un long silence s'installa, et Angal n'avait plus vraiment besoin de dire quelque chose pour que Retep comprenne la situation.

- Je ne sais pas comment elle va...Elle ne m'a pas donné de nouvelles depuis près de deux mois... Et...hé! hé! hé! Nous marier. C'est pas pour tout de suite...

Soudain, une clameur vint aux oreilles du Sam'Hein au travers des minces parois de l'auberge:

- Ah, je crois qu'Erian va commencer son discours, dit-il sur un ton morne, content de pouvoir couper court à cette conversation. J'aimerais y assister, je vais passer par les toits. Il y a un accès au toit, dans cette bicoque?

Il était dans ses facultés de Voleur d'échapper à une situation qui ne lui plaisait pas...

~¤Sheryde et Loth regardèrent Erian se retirer dans le calme. Il se demandait si cette ignorance qu'il se plaisait à afficher était feinte, ou s'il était vraiment aussi inconscient qu'il le laissait paraître. La réponse à son questionnement lui vint immédiatement: on ne pouvait pas diriger une ville et la faire prospèrer depuis si longtemps en étant stupide. Il était certain, néanmoins, que Sal'Hem jouait à un jeu dangereux.¤~

- Oui...Il n'y a plus qu'à espérer qu'il s'agit là d'un peu d'hystérie, la prêtresse est connu pour sa théatralité excessive... dit Ezechiel, sur le ton habituel.

~¤Lothianyth acquiesca.
Il se souvint du jour où il avait reçu un courrier de plus de cinq pages de la part des Templiers de Rysenn, qui lui annonçaient une terrible saison pour les cultures. Aussi avait-il loué les services de plusieurs mages de Thélus pour toute la saison afin de se montrer prévoyant, et créer un champ de protection sur les champs les plus importants (en prévoyant de subventionner les paysans sinistrés)...Pour rien, puisque la catastrophe en question n'était pas arrivée. Depuis, il voyait toujours d'un oeil distant les prédictions de Rysenn, qui lui apparaissaient plus comme étant de la mystification qu'autre chose.
Mais il ne pouvais pas ignorer le fait qu'elle avait eu raison, lorsqu'elle prédit le pire. Le pire arriva, alors qu'il n'était qu'un enfant...Il avait vu les ravages que pouvaient faire les guerres au sein même d'une communauté...Il avait vu des proches mourrir, partir à la guerre sans tenir leur promesse d'être de retour pour son anniversaire.¤~

~¤C'est ce qui l'avait motivé à apprendre l'art de combattre: oeuvrer à son échelle pour que tout ce chaos ne se reproduise pas. Faire tout son possible pour supprimer ces injustices qui avaient déchiré Initium. C'est pour cela qu'il était si intransigeant, et que le combat lui procurait un si grand plaisir. En se battant, il avait l'impression d'agir concrètement pour ses idéaux; même si cela le faisait souvent passer pour une brute sanguinaire.
Il se sentit égoïste, en repensant à son petit passé, alors que des milliers de personnes risquaient de mourrir d'ici peu.¤~

- Ce n'est plus comme si on pouvait changer la donne maintenant. Si ce sont les derniers jours de Mélandre, je vais donc tâcher d'aller sauver quelques trésors supplémentaires...

~¤Un sourire s'afficha sur le visage de l'Eycorché. L'attention d'Ezechiel était louable, mais si la catastrophe que Rysenn avait évoqué était de la même ampleur que la précédente, alors il y a peu de chances que le moindre bout de parchemin y survive. Comme si on avait pu retoruver un seul livre entier, à Ker'Haald.
Il ne voulut pas plomber davantage l'ambiance.¤~

- Bien. Bonne chance, Sheryde. Je vais rester ici encore un peu, dit-il en levant la main en direction du serveur.

Erian aperçut l'estrade au milieu des badauds. Les sourirs des passants lui réchauffaient le coeur. Il apréciait tout particulièrement suprendre des murmures gratifiants à son égard et voir rougir les demoiselles lorsqu'il s'approchait. Le Thaltos n'était pas un séducteur, loin de là, mais beaucoup de femme s'empourpraient pour un rien en le voyant.

Devant lui, des bardes qui se succédaient pour offrir leur plus belles balades aux oreilles des passants s'écartèrent, le saluant avec grâce. Il leur renvoya la pareil, y ajoutant quelques clins d'oeil malicieux. Rapidement, il atteignit les premières marches de l'estrade, qu'il gravit deux par deux, apparaissant alors devant des centaines de têtes occupées à farfouiller dans les stands. D'ici, le Thaltos avait une vue générale de la place, malgré quelques gros bâtiments qui lui empêchaient de scruter certains recoins. A sa droite, un page lui apporta un verre d'eau. Erian en avala le contenue comme si sa vie en dépendait pour s'éclaircir la gorge. Devant lui, les premiers yeux se tournèrent en l'apercevant. Certains passants tiraient sur les vêtements de leur voisin pour que ceux-ci ouvrent toutes grandes leur oreille. Le Thaltos aperçut un enfant chiper une bourse à un homme dont les vêtements brodés d'or étincellait au soleil. Il sourit. C'était le petit Tradivius, il avait de l'avenir dans la Guilde.

Le brouhaha incessant des ruelles sembla s'éteindre de lui-même, alors qu'Erian leva les bras vers la foule, se penchant en avant pour la saluer. Des applaudissements retentirent ainsi que quelques sifflements d'encouragement. Mélandre était surement la seule ville à acclamer son dirigeant de la sorte et de manière aussi chaleureuse. Il ne venait pas à l'esprit du Thaltos qu'un homme comme Sheyride se laisse siffler du haut de son balcon au Sénacle.

- "Mes bien cher visiteurs, concitoyens et amis ! Bienvenue à Mélandre pour célébrer avec moi la nouvelle édition de la Fête du Ramanthin. Après une année d'attente insoutenable, voilà enfin pour certain l'occasion de se retrouver à Mélandre et de se remplir les poches de bons nombres de curiosité. Avant tout autre chose, j'aimerai saluer deux grands Dirigeant ici présent, Sheryde Ezéchiel et Til'Sayan Lothianyth qui me firent le plaisir d'accepter mon invitation. Ce n'est pas tous les jours que Mélandre acceuille des légendes telles que eux." Commença-t'il !

Il chercha du regard rapidement pour trouver l'un ou l'autre de ses invités, mais sans succès. Il aurait espéré voir Ezéchiel s'émerveiller ou Lothianyth applaudir, mais rien de tout ça. Il s'approcha alors du bord de l'estrade pour être plus près de son peuple adorer et leur sourit en continuant son discours, agitant ses bras comme un parfait orateur.

"La matinée est déjà bien entamée mais il n'est pas trop tard pour vous annoncer les surprises qui ponctueront vos heures de joies et d'extase. La fête du Ramanthin a toujours été la source d'inquiétude. Nos chers protégés venant pondre leurs oeufs sur les Plages de L'Isthme, nous réunissent chaque année pour les défendre et permettre au cycle de la vie de continuer son chemain. En échange de leur protection, les Ramanthins nous offrent quelques oeufs non-fécondés et surtout le plus beau de tous les portes bonheur, leurs coeur d'écaille. C'est pour honnorer ce pacte entre les races d'initium et les animaux que nous nous réunissons en ces lieux. Ne l'oubliez surtout pas ! Il est de notre devoir d'agir ensemble face aux menaces de l'Océan des Disparus, telles que les Léviathans, qui dans leur voyage pour se nourrir de la tendre chair des Ramanthins, tuent bon nombre de nos compatriotes Alkylins et coulent nos bâteaux."

La foule semblait muette, comme gonflée par l'émotion qui transparaissait dans les paroles du Dirigeant.

"Sachez tous, que demain, durant toute la journée, des bateaux de pêches partiront comme chaque année, à la chasse aux Léviathans. Cette chasse n'est pas un jeu, même s'il est tourné comme tel. Il faut y voir un symbole, celui de l'abondance qu'apportera la mort d'un Léviathan. Alors n'hésiter pas à vous inscrire au Dock pour vivre l'expédition de votre vie." Expliqua-t'il.

[HRP : Je continuerai la suite après que vous ayez fait vos petites histoires de votre côté ]

Au visage décomposé d'Angal et à son ton au début de ses réponse, Retep devina que ça n'allait pas du tout.

Je ne sais pas comment elle va...Elle ne m'a pas donné de nouvelles depuis près de deux mois... Et...hé! hé! hé! Nous marier. C'est pas pour tout de suite...

Une clameur survint, venant de la place. Erian allait certainement commencer son discours.

Ah, je crois qu'Erian va commencer son discours,J'aimerais y assister, je vais passer par les toits. Il y a un accès au toit, dans cette bicoque?

"Bien sur qu'il y a un accès au toit, tu me prends pour un débutant?"

Retep avait l'habitude d'être poursuivit, que ce soit par un passant attentif, par la milice, ou par un maris jaloux... Il sélectionnait très précautionneusement et selon des critères précis les auberges où il avait l'habitude d'aller pour se cacher. Il devait pouvoir faire confiance au tenancier, avoir un accès au toit ou aux égouts, voir les deux... Enfin tout le nécessaire pour se volatiliser en un clin d'œil.

Il se gratta le menton et fit signe à Angal de le suivre. Il se dirigea jusqu'au bout du couloir et jeta un œil autour de lui. Personne d'autre qu'eux. Il appuya sur une des planches de bois verticales qui couvraient le mur. Elle s'enfonça légèrement, il passa les doigts de l'autre main derrière la planche adjacente, la tira vers lui et la fit pivoter dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Le passage était assez large pour laisser passer un homme mince, derrière se trouvait un espace d'environ 1 mètres qui séparait le panneau de bois du mur. Il passa, suivit du Sam'hein. Un escalier montait jusqu'à une trappe.

"C'est l'accès au grenier, il y a une lucarne dans le toit par laquelle on peut passer." expliqua-t-il.

Le jeune homme n'insista pas en voyant la façon dont lui retorquait le jeune barde. Son ironie blessante avait finalement fait tomber plus bas le plaisantin que sa victime. Ne cherchant pas à ce qu'une dispute n'eclate à cause de lui il ne poussa qu'un grognement frustré et se rassit sur sa chaise. Ici il était connu et le patron de la taverne l'aurait surrement mal jugé d'être à l'origine de la perte de certains mobiliers. Voyant que la situation se calmait Serneteï n'en rajouta pas et se retourna avec l'amère sensation d'avoir été abjecte. Il haussa les épaules et se retourna en direction de la sortie. Cela ne devait plus avoir d'importance à présent, il avait plus urgent à penser.

Alors qu'il passait la porte et quittait la taverne un homme à la stature très imposante, peu courante passa devant lui. A entendre le bruit de ses pas il sut que cette personne était un Thaltos. Celui-ci avait une démarche assurée ce qui poussa à l'Eycorché à penser qu'il été de condition sociale élevée. Une personne de ce genre ne fréquentait pas habituellement les tavernes à moins d'y avoir secrete affaire à régler, ce qui mis en eveil la curiosité de Serenteï. Il le suivit alors dans la ruelle, en prenant soin de ne pas être repéré. La surprise que cela lui aurait causé pourrait mal le faire réagir. Passant de comptoires en comptoires, se cachant discretement derriere les draps ou les personnes qui s'affairaient à leurs emplettes, il gardait la distance sans pour autant perdre d'oreille le son des pas de cette bien intriguante personne.

Par moment il lui arrivait bien de feindre l'interet pour les objet étallés devant lui, objets qu'il ne touchait généralement que quelques secondes avant de les reposer avec précipitation, mais jamais il ne lui venait à l'esprit d'en voler un bien que l'argent lui fit défaut et que parfois une pomme ne lui aurait pas fait de mal. Comme un fureteur il guettait les moindre sons alentours pour poursuivre dans la foule le jeune Thaltos. Par moment il entendait quelques bribes de conversations des jeunes filles qui venaient de le voir passer. Celles-ci ne cessaient de vanter son charisme et sa préstence, certaines plus dévergondées avouaient même qu'elles ne se refuseraient pas à lui. Cette information lui permit de comprendre que la personne devait être relativement jeune mais aussi très connue dans cette ville.

Il s'arreta alors en plein milieu d'une allée d'où tous s'étaient ecartés pour faire place à leur dirigeant. Il fronca les sourcils en croyant se rappeler quelque chose d'important à propos d'un Thaltos célèbre à Mélandre. Puis n'entendant presque plus un Bel des pas de sa cible il se précipita affolé droit devant lui jusqu'à finalement le retrouver grâce aux rires et soupirs des demoizelles. Ce n'était pas en pensant à lui qu'elles se trouveraient dans cet état pensant il avec un brin d'autodérision qui le fit sourir. Alors qu'il courait, de la facon la moins discrete possible, il se heurta à une chétive personne qu'il n'avait pas remarqué. Instantanément il perdit la trace de sa cible et dans un etourdissement relatif n'y pensait même plus, bien trop occupé à s'excuser auprès de la jeune femme en l'aidant à se relever.

"-Je vous prie de m'excuser, je ne faisais plus attention... Comme je suis maladroit ! J'espere ne vous avoir causé aucun mal."

Dans le trouble de la situation il mélangeait les gestes et les mots de manière anarchique. Tantot lui proposant de l'aide pour se redresser, tantot lui faisant mille révérances en implorant le pardon si bien que la scène en devenait comique à ses dépends. Il semblait perdu et le peu que dévoilaient ses cheveux de son visage permettait de le confirmer en voyant son expression. Alors que la jeune fille semblait de nouveau sur pieds il se remémora ce qu'il faisait à courir comme un fou dans cette rue.

"-Oh non ! Je l'ai perdu !"Dit il avec toute la deception du monde.

Baissant les bras de dépits il soupira ne prenant pas soin de le cacher. Intérieurement il souhaitait qu'on lui demande ce qu'il avait ainsi perdu et plus précisement il esperer que la jeune Myriennate oublie ainsi sa maladresse en changeant de sujet. Et, alors que le sourir malicieux du barde commencait à lui echapper, on entendit un homme se prononcer devant la foule. Cette voix, il la reconnue sur l'instant, c'était celle de la personne qu'il suivait depuis la taverne. Satisfait et rassuré de voir qu'il en saurait plus finalement il l'écouta parler et rapidement conclut qu'il était le dirigeant de la ville. Qui d'autre aurait ainsi introduit les festivités à venir et expliquer avec tant d'intensité l'histoire de cette fête.

A quelques détails près ce qu'il entendit était ce qu'il savait déjà sur cette fête, l'ayant étudié dans un livre sur les coutûmes de la ville. Il ignorait cependant que la chasse était considérée comme un jeu à sa grande surprise.

"-Et bien... il semble que certaines personnes n'aient pas tout à fait saisis l'interet de cette célébration... Peut etre devrais-je créer un chant à ce propos..."

Et pendant que murrissait les premiers mots de son texte Erian reprit de plus belle sur les activités de cette fête. Cependant Serenteï n'en écouta rien, trop absorbé par la maturation du germe de son inspiration. Il n'aurait put alors n'être sortit de cet état second que par la jeune Myriennate de qui il devait encore obtenir le pardon.

~¤Loth flânait encore un peu en sirotant sa bière lorsque des applaudissements le tirèrent de ses pensées. Le flot de son imagination l'avait emporté bien loin de ses préoccupation présentes, il en était à se demander s'il lui serait un jour capable d'être un bon amant...mari?...père?? Heureusement, les acclamations l'avaient fait revenir sur terre. Il se leva pour regarder par la fenâtre, en se demandant ce qu'il pouvait bien se passer, lorsqu'il remarqua qu'un homme était monté sur une estrade...¤~

- Ah! s'exclama-t-il, en remarquant qu'il s'agissait de Sal'Hem.

~¤L'Eycorché jeta un écu sur la table après avoir avalé le reste de sa boisson, et s'engouffra dans les escaliers en se demandant si le dirigeant avait remarqué son absence. Il atterit enfin dans la rue, et marcha avec toute la célérité et la dignité qu'il pût (il est remarquablement difficile de combiner les deux) en direction de l'estrade. Heureusement, la vois d'Erian portait loin, et Loth avait pu capter l'essentiel du discour.¤~

~¤Lorsque le Barde aborda le sujet de la chasse, Loth fut prit -comme à chaque année- de partir à bord d'un des bateaux, pour chasser la bête titanesque. Il se demandait si, cette fois, Sal'Hem lui cèderait...
A présent arrivé à une dizaine de mètres de l'estrade, Loth croisa les bras et écouta attentivement la suite du discours: jusque là, Erian s'en sortait très bien.¤~

[ Retep Artecad - Angal Enysth ]
[ Sur les toits ]

- C'est l'accès au grenier, il y a une lucarne dans le toit par laquelle on peut passer, expliqua Retep.

Ils grimpèrent jusqu'au grenier, et Angal passa le premier par la lucarne. Après quelques acrobaties, il parvint à se glisser jusque sur le toit, puis tendit la main à Retep pour l'aider.
Ils n'étaient pas très loin de la Place, et en hauteur, aussi le discours du Dirigeant leur vint aussi clairement que s'il avait été juste en face d'eux.

- Par là! désigna-t-il, en se mettant à courrir le long du bord pour sauter sur le toit suivant.

Jetant de temps en temps un coup d'oeil pour vérifier que l'Arachnide le suivait toujours, il continuait de bondir de toitures en toitures. Il faillit dégringoler lorsque son pied se posa sur une fiente de pigeon, mais put se rattrapper à une cheminée.

- Ah, ici on sera bien! dit le Sam'Hein, en désignant un bâtiment un peu plus haut que les autres, surmonté d'une petite tour surplombant la Place.

Il sauta dans l'encadrement d'une fenêtre (dont il faillit briser la vitre en passant au travers) de la bâtisse, et entama son ascension, s'agrippant avec aisance à la moindre prise, et il se retrouva rapidement au sommet. Il espèrait seulement que personne ne le remarquerait en hurlant "Regardez!!", ou il serait à nouveau obligé de prendre la fuite...
Lorsqu'il s'assit enfin, Erian venait de terminer la partie où il évoquait la chasse au Lévianthan.

- Ca pourrait être marrant de participer...adressa-t-il à l'Arachnide comme une idée en l'air.

Tous le regardaient, comme s'il était le centre de leur vie pendant un quart d'heure. Erian continuait à discourir abordant de manière exaustive les différents métiers représentés lors de la fête. Il insufflait à ses mots une joie et une force que beaucoup lui enviaient et se déplaçait sur l'estrade aussi majestueusement qu'un roi devant ses sujets. Il se souvint alors d'un élément de son enfance, comme s'il avait réussit à s'agripper à une parcelle de mémoire perdue depuis bien longtemps. Il l'attira à lui, mais elle s'enfuit parmi les autres, inaccessibles depuis que Ker'Haald avait été détruite. Il savait qu'au fond de lui les connaissances Thaltos restaient enfouies, mais ils ne pouvait les atteindre. La barrière était insurmontable. Très vite, il reprit le cours de ses pensées qui se reconcentrèrent sur son discours.

Loin, sur un toit, quelqu'un courait en tout sens pour s'approcher de l'estrade et écouter les paroles du Thaltos. Etais-ce un de ses petites protégés ?

"Voilà donc pour tout ce que vous aller pouvoir découvrir sur la Place du Marché durant toute cette après-midi, si vous n'avez pas encore réussit à faire le tour des stands." Conclua-t'il, en souriant.

"Ce soir, lorsque la nuit fera son apparition, nous accueillerons une troupe de danseurs Sam'Heins, venue tout droit des Volcans. Ils nous éblouiront alors de leur peau flamboyante et entraîneront surement avec eux les passants qui veulent entrer dans la danse. Les premiers oeufs de Ramanthin serviront à faire de nombreuses omelettes pour que les plus gourmants et les plus gourmets se rassasillent après une dure journée d'amusement." Continua-t'il.

S'en suivit quelques traits d'humour à l'égard des marchands. Erian s'appliquait à n'oublier personne et citait comme s'il avait la liste sous les yeux, toutes les activités de la fête. Il enrobait bien sûr tout ça de quelques cleins d'oeil et de nombreux sourires, ainsi que de poésie pour toucher les coeurs les plus sensible. Il s'apprêtait enfin à entamer la partie la plus délicate de son discours, celle qui traitait du Dirigeable. Ces véhicules utilisés, par les Thiels comme char de guerre volant rappelait l'horreur des batailles à ceux qui les avaient connues. En y ôtant les armes, les armatures métaliques protectrices et bon nombres de peinture de guerre, on pouvait créer un symbole de poésie aérienne qu'Erian espérait transmettre à ses concitoyens. Il avait proposé aux membres du Conseil que les enfants puissent y embarquer pour observer Mélandre depuis les airs, mais cette demande lui avait été refusée. A vrai dire, il n'avait pas obtenu non plus la permission de construire le Dirigeable et il avait dû distrubuer bon nombre de bourse pour faire taire les ouvriers et les artisants qui avaient travaillé sur le projet.

Erian observa sa montre un instant, il était déjà onze heure et quart, dans à peine deux minutes, le bâtiment volant ferait son apparition au dessus des toits, lâchant sur la foule une myriade de confétis. Il s'en frottait les mains intérieurement.

"Maintenant, il est l'heure d'accueillir l'une des plus grandes merveilles que la ville de Mélandre possède désormais." Lança-t'il à la foule qui chercha du regard d'où pouvait bien sortir cette merveille.

Des doigts se levèrent alors, pointant le ciel comme on pointe des nuages. Des enfants crièrent d'étonnement en voyant la masse volante s'approcher au dessus des cheminées. Erian se retourna lui aussi, levant la tête. Ses yeux pétillèrent, son coeur s'emballa. Il était sans voix. L'ombre provoquer par l'appareil glissait sur les toits, puis vint se poser sur la foules emerveillée. D'en bas on ne voyait pas le conducteur, pourtant on pouvait discerner une petite main qui s'agitait et saluait les spéctateurs.

Dans un bruit métalique, l'habitacle s'ouvrit, laissait échapper un nuage de confétis. Les milliers de petits bouts de papier se répendirent dans les airs, voletant en tout sens, emplissant le ciel d'une myriade de couleurs. Erian se sentit aspirer par la beauté du spéctacle. Il aurait voulu se laisser emporter lui aussi dans une danse tourbillonnante mais repris ses esprits pour se concentrer sur les visages émerveillés de ses concitoyens.

- Ca ne me prendra pas longtemps, soyez-en certaine... l blessure a beau être superficielle, elle pourrait s'infecter et s'agraver... mieux vaut s'en occuper maintenant...

Meelie prit délicatement le bras de la Myriennate, et joignant deux doigts, elle caressa délicatement la blessure, laissant une trainée bleutée qui recouvrit la blessure, et la referma en quelques secondes à peine. Elle sortit ensuite un mouchoir blanc pour essuyer le sang qui s'était écoulé, ajoutant en souriant :

- Et voilà !! Il n'y en a même plus de traces !! Mainten...

La jeune lunarticiah n'acheva pas sa phrase, à cause d'un incident tout bête : un eycorché apparemment un peu distrait venait de bousculer la Myriennate ; celui-ci se confondit en excuses, tout en aidant la jeune femme à se relever. Une fois celle-ci à nouveau sur pieds, Meelie reprit :

- Ca va ?? Bon, au moins cet homme est aussi courtois que maladroit : c'est pas courant d'après ce que j'ai pu en juger ici...

Une voix s'éleva alors à travers la place du marché : un discours, sans l'ombre d'un doute.

*serait-ce le dirigeant de la cité ?*

Après quelques minutes de parlotte, l'assemblée s'agitait soudain, levant le doigt vers un point du ciel, alors qu'une ombre pour le moins imposante se profilait sur le sol. Levant les yeux au ciel, Meelie vit alors l'immense dirigeable s'approchait de la place du marché, pour s'y poser en son centre, et envoyer toute une myriade de confettis, offrant à la vue une resplendissante mosaïque de couleurs.

- Quel spectacle !! Serait-ce le fruit de l'ingenierie des Thiels ? J'avoue en avoir beaucoup vu dans les livres traitant de ces domaines, mais je n'aurais jamais pu imaginer telle chose !!

Après avoir quitté Lothianyth, et être retourné près du stand qui l'avait tant séduit le matin même, le Lunarticiah s'était vite déporté sans trop en avoir conscience jusqu'aux étals d'un apothicaire, pour se retrouver discuter avec l'un des apprentis, un brin alchimiste.

Aussi se trouvait-il perdu dans la foule compacte, presque sur les périphéries de l'immense place aux dalles agencées en vaste mosaiques, lorsque les vives acclamations, suivies de la forte voix du Thaltos annonça qu'il avait débuté son discours.
Ezéchiel avait pensé se rapprocher aussitôt, mais n'étant point le seul, le simple fait de se retourner vers l'estrade révélait toute l'ampleur de l'épreuve...
Les gens, immobiles pour la majorité, le visage rivés vers l'estrade, formaient un mur des plus compactes, maintenant que les courants naturels de la foule en mouvement s'étaient stoppés...

Un quart d'heure! Parcourir la place jusqu'à l'estrade avait demandé un quart d'heure! Déjà, cinq bonnes minutes pour seulement trouver un moyen d'aborder les choses, mais au final, passer dans le tas s'avérait la seule solution... Et après une petite dizaine de mêtres passés à répéter des "pardon" "excusez-moi" à peine pris en compte par les curieux bien campés sur leur position - particulièrement l'espèce de bonne femme qui discutait comme si de rien n'était avec sa "copine" en l'ignorant totalement depuis près de 3 minutes - le nécromancien avait dû passer au plan B: effrayer les gens.
Pas très compliqué pour un mage, nécromancien de surcroit, dont l'aura rendait les créatures vivantes déjà suffisamment mal à l'aise, raison pour laquelle le lunarticiah, en général, la camouflait totalement, même si au final on lui reprochait d'avoir autant de présence qu'un cadavre... les gens étaient si exigeants u_u.
Mais la technique avait du bon, les badauds trouvaient tout à coup la place de s'écarter, sa réputation risquait d'en pâtir encore un coup, mais c'était le moindre de ses soucis.
Non, le souci se présenta en la personne d'une petite fillette, qui se mit soudain à pleurer, parce que l"abominable croque-mitaine venait la tuer et qu'elle ne voulait pas mourir"! Aisé de deviner à qui elle faisait allusion...
Le Thélusien se serait presque tapé la tête contre les murs, mais se contenta d'un long soupir au lieu de ça, en observant la mère rassurer l'enfant comme elle pouvait...

* Voilà ce que ça fait, de raconter des inepties aux enfants... * pensa-t-il, cynique.

Plus qu'à passer au plan C: réessayer le plan A plus fort...
Avec tout ça, même s'il avait capté le discours d'Erian qui tenait un journal exhaustif de toutes les activités à venir, l'Homme au cheveux blancs ne parvint à approcher l'estrade qu'aux derniers mots du barde...
Il n'en revenait pas d'avoir affronter tout ça pour arriver à la fin du discours, ça ne pouvait pas être fini, non?... Erian Sal'Hem, connu pour ses apparitions si... euh, si...

* longues. * fut le seul terme qui s'imposa à son esprit pour qualifier les discours grandiloquents et enthousiastes du barde, qui savait remarquablement capter les foules, et alléger l'atmosphère. Plusieurs rires étaient parvenus aux oreilles du lunarticiah lors de son périple, et les yeux brillaient en fixant l'estrade...
Ca l'avait laissé perplexe. Il peinait à voir l'intérêt de s'étendre autant... Ses discours, à n'en pas douter, étaient non seulement plus courts, mais aussi plus rares. Les apparitions public du dirigeant Thélusien relevaient de l'attraction tant on pouvait les compter sur le doigt de la main dans une année... Et de mauvais augure avec ça, puisqu'il s'agissait généralement d'une mise en garde ou d'un mauvaise nouvelle, suffisamment importante pour que la poupulation soit mise au courant par autre chose qu'un simple parchemin.
Néanmoins, il y avait un avantage à être si peu prolixe... Les rares fois où il ouvrait la bouche, les gens l'écoutaient avec attention - parfois plus qu'il n'en fallait, comme si l'annonce qu'il allait faire était capitale, l'inquiétude baignant l'assistance, prêts à entendre le pire si leur dirigeant en personne s'était déplacé...
Peut-être que s'il se forçait à organiser plus souvent des discours, les Thélusiens l'écouteraient avec moins d'appréhension? Encore fallit-il trouver une raison à appraitre en public, si Mélandre était ville de fête et d'extravagance, à l'image de leur chef, Thélus versait dans la simplicité, au rythme des réunions de quartier, une des petites places circulaires se trouvant soudainement envahi de tables pour un dîner en plein air, ouvert à tous, à la lueur des torches et des lucioles...
La cité respirait le calme et la discrétion... Elle lui manquait déjà... Il préférait les discussions occasionnelles qu'il pouvait avoir avec les habitants, non pas sur une estrade, mais simplement au détour d'une ruelle. Il inspirait la crainte de sa classe, comme tous les mages noirs, mais on venait chercher conseil auprès de lui régulièrement, comme s'il était n'importe quel intellectuel du Sénacle, avec la bibliothèque pour seconde demeure...

Ezéchiel fut stoppé dans sa nostalgie soudaine par une ombre immense, qui ne manqua pas alerter sa curiosité naturelle... Un dirigeable!?
Il n'avait plus vu ces merveilles depuis longtemps... pas qu'il en garde un souvenir particulièrement positif en fait, mais ces merveilles de technologie l'intriguaient toujours autant. L'alchimiste, contrairement à ce qu'on pourrait penser, ne versait pas que dans les arts magiques ou chimiques, la mécanique l'avait occupé pendant une courte période de sa vie - enfin, courte pour un lunaticiah.
Tout à coup, l'indicible envie de mettre les pieds sur cet engin, en découvrir la salle des machnines, et savourer un petit voyage dans le ciel lui montait dans le crâne.

Dire que le Thaltos avait déclaré dû réduire ses ambitions...
C'était incroyable, c'était... c'était quoi qui tombait de l'engin, là??
Devant ses yeux, la machine volante disparut tandis qu'un énorme nuage irisé envahissait la vue, les milles paillettes s'étalant, prêt à submerger la foule en une fine pluie sans offrir de fuite possible...
Pourquoi n'avait-il pas penser apporter une ombrelle? D'accord, il ne portait jamais ce genre d'ustensiles, ça pouvait expliquer pourquoi... La pluie se savourait. Mais ça? Ce n'était pas une bruine agréable qui sécherait, ni même une averse à la fraicheur glacée qui vous martelait doucement le visage et vidait votre esprit - et qui sécherait aussi -, non, il s'agissait de vils confettis multicolores qui s'accrocheraient partout...

Comment le barde pouvait-il leur faire un coup pareil? Et dire qu'il avait traversé la place entière rien que pour venir s'exposer au danger, au lieu de rester bien à l'abri là où il se trouvait...

~¤Erian n'avait même pas terminé son discours que Lothianyth remarqua que les nuages s'assombrissaient...Il aurait été ironique que la pluie se mette à tomber alors que Sal'Hem s'écriait:
- Maintenant, il est l'heure d'accueillir l'une des plus grandes merveilles que la ville de Mélandre possède désormais.¤~

~¤A son grand étonnement, l'Orateur pointa son doigt pile en direction de ce gros nuage...qui n'en était pas un!¤~

- Nom des Dieux! laissa échaper Loth, alors qu'un sourire s'étalait sur son visage.

~¤Un dirigeable!! Sal'Hem était définitivement timbré. Un génie, certes, mais un génie syphonné. L'Arrènois le remercia interieurement en se promettant de lui faire part de son émerveillement aussi tôt que possible.
Ses yeux se posèrent alors sur le Mélandrin en question, debout sur son estrade. Un coeur d'enfant dans le corps d'un Dirigeant: cela se voyait à ses yeux pétillants et à son sourire banane. L'Eycorché se mit en quête de le rejoindre, et joua des coudes afin de se frayer un chemin (de toute façon, tout le monde était trop occupé à regarder en l'air pour remarquer qu'on leur enfonçait un coude dans les côtes). Il parvint enfin à se hisser sur l'estrade et à se planter aux côtés du Thaltos.
Il leva à nouveau la tête tandis que les confettis entamaient leur longue chute virevoltante, savourant ce spectacle qu'il ne reverrait pas de sitôt, et envoya une tape dans le dos d'Erian.¤~

- "J'ai pourtant réduit mes désirs pour nous donner aujourd'hui ce que vous avez sous les yeux", hein? Je me demande ce que ça aurait pu donner si vous n'aviez pas "reduit vos désirs", Sal'Hem. On aurait eu droit à une armada?

~¤Il jeta un coup d'oeil tout autour de lui, content de voir que le Barde avait réussi son pari: aucune personne présente n'oubliera ce jour, et ceux qui n'auront pas été là le regretterons. Cela donnait l'envie à l'Eycorché d'organiser, lui aussi, une véritable fête dédiée à sa ville. Car des fêtes à Arrène, il y en avait tout le temps, mais pas de telles...il s'y voyait déjà, et était pris dans ses désirs de grandeur, lorsque se syeux se posèrent sur une scène peu commune: Sheryde ne souriait pas, certes, mais il n'affichait pas son expression glaciale habituelle...¤~

- Vous venez de remporter votre plus grand pari: regardez par là, dit Loth en désignant d'un signe de tête le Lurtaniciah. On dirait presque qu'il est vivant!

Retep suivit Angal le long des toits, il frémit en voyant son ami glisser, puis manquer de passer à travers une fenêtre. L'escalade fut plus aisée pour lui, il avait l'agilité de sa race et quatre pattes supplémentaires pour mieux s'accrocher aux murs. Erian babillait allègrement, il parla de la chasse au léviathan et Angal suggéra qu'ils y participent.

"Si ça peut t'amuser." répondit l'Arachnide d'un ton plat.

Puis le dirigeant reprit son discours et le fini en désignant le ciel, disant qu'on allait assister à l'apparition de la plus grande merveille de la ville. Retep leva les yeux et manqua s'étouffer de surprise.

"Quel timbré! Un dirigeable... C'était pour ça les pièces alors?"

Le ballon laissa échapper un pluie de confétis, la foule acclamait, un homme se hissa sur l'estrade, Retep supposa d'après ce qu'il en avait entendu que ce devait être le dirigeant d'Arrène. Même lui semblait émerveillé. Il supposa que ses propres yeux devaient briller d'une lueure enfantine comme ceux d'Angal.

L'excitation était à son zenith. Comme une marmite convenablement fermée, dans laquelle baignait l'espoir du dirigeant, Erian relâcha la pression sentant ses épaules s'affaisser devant l'émerveillement de ses concitoyens. Il avait apréhender ce moment mais tout se déroulait comme dans un rêve. Il y écrasait la racine de cauchemare prédit par Rysenn et pouvait sourire joyeusement à la foule, levant lui aussi les bras vers les confétis.

Une tête apparut alors devant l'estrade, les yeux pétillants de gaité, les cheveux teintés d'un rouge sanguin. L'homme se hissa au côté du Thaltos pour le féliciter.

- ""J'ai pourtant réduit mes désirs pour nous donner aujourd'hui ce que vous avez sous les yeux", Hein ? Je me demande ce que ça aurait pu donner si vous n'aviez pas "reduit vos désirs", Sal'Hem. On aurait eu droit à une armada ?" Dit Til'Sayan, une pointe d'ironie dans sa voix essouflée par la beauté du moment. Puis, du doigt, il pointa la foule pour inviter Erian à regarder lui aussi dans cette direction.

- "Vous venez de remporter votre plus grand pari ; Regardez par là !" Dit Loth en désignant d'un signe de tête le Lurtaniciah. "On dirait presque qu'il est vivant !"

Le Thaltos fronça les sourcils pour distinguer à travers la pluie de confétis et les nombreuses autres têtes, celle de Sheryde qui étonnement ne rayonnait pas à cause de sa peau luisante, mais plutôt grâce à un erzatse de sourire à la commissure des lèvres. Celle d'Erian s'étirèrent encore plus, comme si ses zygomatiques n'avaient plus aucune limite à l'extension. Percer le coeur glacé du Thélusien était bien un défis, et le remportait signifiait beaucoup, autant pour Erian, que pour la Coopération Pacifique. Le dirigeant croyait qu'en atteignant les esprits de cette façon, il pouvait lier un peu plus le monde. Ce qui pour le moment, s'avérait tout à fait exact.

L'arrivée du Dirigeable avait apporté à lui seul un océan de joie, comblant bon nombre de mécontant, suprenant les Membres du Conseil de Mélandre. Erian s'imaginait les voir pâlir devant une telle entorse au règlement, mais ils n'étaient pas présent devant l'estrade, du moins pas assez près pour qu'il juge de leur état de conscience. Leurs décisions si fermes soient-elles, se réduisaient en poussière devant les désirs extravagants du Thaltos et ils sentaient bien que leur utilité au sein du Conseil était des plus superficielles. Sal'Hem menait très bien les affaires, sur tous les plans, a tel point que beaucoup de membres avaient démissioné. Seuls les moins affirmés étaient restés.

- "Et bien, mon cher Til'Sayan, si j'avait laisser mes désirs se réaliser jusqu'au bout, nous serions tous dans un de ces manifiques engins à l'heure actuelle, pour embrasser des doigts les nuages." Lança t'il, guilleret.

Il se tourna alors vers la foule pour continuer sa présentation de la fête, haussant la voix sans y mettre une seule pincée de rage, mais beaucoup de sucre doux.

- "Mes amis ! La technologie Thiel, qui durant la guerre l'emportait grandement, à fait pour nous ce sublime engin volant. Mais ce n'est pas tout ! Vous avez sans doute tous pu voir les nombreux automates construits par le même fabriquant que notre dirigeable. Sachez que monsieur Brohocera nous a fait l'honneur d'ajouter un petit bonus à cette merveille. Au quatre coins de la ville, nous avons installé des canons modifiés, qui seront utilisés pour lancer la nuit prochaine, un sublime feu d'artifice au dessus des nuages. Ne soyez pas effrayé, il n'y a aucun risque. Je ne vous demanderai qu'une chose. Ouvrez votre coeur à la joie." Continua t'il.

Puis, il se tourna vers Til'Sayan en regardant sa montre. Il était 11h30. Il fallait qu'il rejoigne désormais un lieu plus calme pour se reposer après tant d'effort et déjeuner tranquillement. Il commença à s'approcher des marches, saluant la foule de ses grosses mains, puis invita l'arrénois à le suivre. Les gens s'écartèrent sur leur chemin, lui souriant, le saluant en retour.

- "Et bien, maintenant que mon discours est clos, je vais régler quelques affaires et traîner un peu les rues à mon tour. Je vous laisse donc, ici ! Merci pour vos encouragements en tout cas !" Dit-il à l'adresse de Til'Sayan, souriant généreusement et attrapant sa main pour lui serrer généreusement.

Dans l'air, les confétis continaient leur chute interminable, s'écrasant dans les chevelures, sur les pavés et dans les canaux, s'incrustant dans les cols des passants qui commençait déjà à se gratter pour hôter les petits bouts de papier coloré. Le Thaltos s'engouffra alors dans la maré de corps, activant ses longues jambes, comme s'il glissait à travers les passants. On pouvait le voir arriver de loin, sa tête dépassait toujours au dessus des autres.

Nina ne prononça pas un mot de plus. Elle laissa la Lunarticiah agir, qui semblait en effet s’y connaître en guérison : elle s’y prit avec tant de soin pour la guérir que la Myriennate ne sentit aucune douleur.
L’inconnu lui tendit ensuite un mouchoir pour s’essuyer le sang. Nina lui adressa un sourire amical et la remercia.

- Merci beaucoup, c’était très généreux de votre part.

Alors qu’elle se redressait et s’apprêtait à revêtir sa cape, un Eycorché, dont les cheveux cachaient le visage, la heurta brutalement et tout surprise, Nina se laissa tomber au sol. Il ne l’avait probablement pas remarqué et devait être occupé par autre chose, mais au moins, il l’aida à se relever et s’excusa pour son manque d’attention et sa maladresse… il était tellement gêné qu’il en faisant légèrement trop. Plus embarrassée qu’autre chose, Nina ne se mit pas en colère. La Myriennate se releva donc très vite et s’empressa de répondre à ses deux interlocuteurs :

- Merci. Je vais bien. Ne vous en faites pas tant pour si peu.

Nina ne put s’empêcher de sourire. *Non, en effet, on en croise rarement…*pensa-t-elle à la remarque de la Lunarticiah. Elle essaya de rassurer l’Eycorché qui semblait sincèrement désolé, par sa façon de se comporter et de parler.

- Ce sont des choses qui arrivent après tout, et vous êtes pardonné.

Peut-être ainsi se sentirait-il mieux… mais l’Eycorché semblait à présent préoccupé par autre chose ou quelqu’un d’autre et ne se retint pas de le montrer par de grands gestes accompagnés de soupirs. Curieuse, Nina demanda de quoi il s’agissait, en cherchant un objet qu’il aurait pu perdre et qui serait tombé au sol.

- Qu’avez-vous perdu ?

Puis la voix du dirigeant se fit entendre sur la place, toute la foule était à l’écoute. Nina écouta avec enthousiasme les paroles d’Erian, qui expliquait l’importance de la fête, et tout ce qu’un étranger avait besoin de savoir. Nina était plutôt excitée de voir la suite, et de pouvoir participer à la fête… mais elle restait toujours très calme. A côté d’elle se trouvaient toujours les deux inconnus et l’étrange Eycorché sembla plongé dans un tout autre monde…Elle ne voulut pas intervenir et attendait plutôt de voir ce qu’il s’apprêtait à faire… Il y eut alors la grande surprise dont venait à l’instant de parler de dirigeant.

"Maintenant, il est l'heure d'accueillir l'une des plus grandes merveilles que la ville de Mélandre possède désormais."

La Myriennate pointa l’objet volant du doigt et fit, à la fois surprise et émerveillée par le spectacle :

- Oh ! Regardez par là… dit-elle pour réveiller l’Eycorché, toujours pensant… La Lunarticiah, presque dans le même état, regardait aussi émerveillée que Nina le spectacle… Des milliers de confettis furent jetées dans l’air, la foule applaudissait, criait de surprise ou de joie… Nina enchantée par cette vue splendide dit tout bas à elle-même « Magnifique… »
Le dirigeant reprit son discours : ce spectacle n’était apparemment pas le dernier et Nina était déjà impatiente de voir la suite. Remise de ses émotions, la Myriennate remit sa cape et s’adressa aux deux inconnus.

- Je suis heureuse d’avoir partagé ce moment magique avec vous… Je n’avais encore jamais vu une telle représentation de toute ma vie, dit-elle, embarrassée…

Enfin, ces trois personnages ne s’étaient pas encore présentés et c’était peut-être le moment idéal pour Nina de partir, afin de rester inconnue dans la ville (en n'oubliant pas de remercier la Lunarticiah pour ses soins).

- Veuillez m'excuser, j'ai des choses à faire. Merci encore à vous, ajouta-elle en s'adressant à la Lunarcitiah, passez tous deux une agréable journée.

Puis, après un signe de tête elle s'en alla.



De nouveau seule, Nina décida de se promener dans la ville pleine d’animation. Tous semblaient joyeux, certains papotaient avec des marchands, d’autres participaient a des activités organisées ou encore à des concours, d’autres préféraient écouter les histoires passionnantes d’un conteur, certains restaient émerveillés à l’écoute de la musique des troubadours et il y en v avait qui posait devant un peintre.
Nina observa le travail du peintre qui était irréprochable, puis elle contempla les paysages peints par l’artistes, qu’il avait mis en vente. Il y avait sous chacun des tableaux une phrase descriptive.

*Ce peintre a dû beaucoup voyager, mais je trouve ses paysages pas assez réalistes…Enfin…*

La Myriennate continua sa route, errant n’importe où pour découvrir la ville. Elle passa devant un stand où se vendaient des pâtisseries. A quand remontait la dernière fois que Nina avait mangé ? La veille, elle n’avait mangé que très peu et s’était plutôt reposé de son voyage dans la charrette d’un marchand. Elle s’en souvenait bien : comme petit déjeuner, elle lui avait payé pour une pomme, mais le marchand avait tenté de l’attraper pour vol. Heureusement, elle lui avait échappé. Nina savait qu’elle devait se montrer très prudente si elle volait, et elle n’avait plus d’autre choix, car il ne lui restait plus un sous de ce qu’elle avait voler à ses parents avant de fuir les marais. Elle s’avança vers le stand et choisit ce qui ferait son repas. Un petit pain avec des raisons devait suffire à la faire tenir debout encore quelques heures.
Elle regarda donc autour d’elle, tous vaquaient à leurs occupations. Elle profita du grand nombre de personnes, attendant chacun leur tour autour du comptoir, et du bruit qu’elles faisaient pour agir. Nina dissimula son visage dans sa capuche et se fit le plus petit possible. Elle glissa la main entre certaines femmes qui se bousculaient pour avoir leur pain et prit discrètement, sans que la marchande ne s’en doute, le pain aux raisins. Cela fait sans que personnes ne rouspètent, elle le cacha dans sa cape et s’en alla en vérifiant derrière elle qu’on ne la pourchasse pas. Mais un œil attentif avait dû remarquer son acte, pensant qu’il la dénoncerait, elle profita qu’il de la distance pour accélérer, en évitant de bousculer qui que ce soit sur son passage.

*Heureusement, il n’a pas vu mon visage, je n’ai rien à craindre…* pensa-elle, satisfaite.

- C'était génial!! s'excalama Angal, debout en équilibre sur le sommet du toit. Bon sang, j'espère que Brüm nous resèrvera d'autres suprises aussi énormes que celle-ci! reprit-il, en vacillant légèrement sous l'effet du tournis qu'il avait ressenti en se tournant vers Retep.

Il n'avait jamais vu pareille machine. Il savait que de tels dirigeables armés avaient sévi durant la guerre, mais jamais il n'était parvenu à s'imaginer un objet de plusieurs tonnes en train de voler!
Ce qui le rapella à ses "obligations": il devait encore voler quelques bourses pour les rapporter à la Guilde des Voleurs. Mais il ne voulait pas impliquer Retep une fois de plus -bien que les petits bruits métalliques qui s'échappaient de ses poches le firent penser qu'il n'y avait pas qu'une seule bourse, là-dedans.

- Bon, je vais y aller moi. On se retrouve aux Docks pour l'inscription? demanda-t-il en faisant allusion à la chasse.

Il se laissa alors glisser le long du toit, et bondit sur le suivant lorsqu'il arriva au bord du premier. A mesure qu'il descendait, la rue se faisait de plus en plus étroite, si bien que la dernière toiture sur laquelle il atterit n'était qu'à deux mètres du mur opposé. Il sauta contre celui-ci, et se laissa descendre en bondissant d'une paroi à l'autre, plantant ses lames à chaque fois qu'il atterissait afin de prendre son élan. Il attegnit enfin la terre ferme et put accèder à la place quelques pas plus tard.

Retep grogna avec un signe de tête pour accuser réception de l'invitation d'Angal à aller s'inscrire. Il venait de réaliser, en regardant le sol depuis le toit, qu'il allait devoir se frayer un nouveau chemin jusqu'au stand d'Athrel. Il s'allongea sur le toit quelques instants pour imaginer un plan.

*Hmm... Je crois que je vais tenter ça.*

Retep reprit donc le chemin d'aller en sens inverse et sortit tranquillement dans la ruelle. Il retourna en direction de la place en se tenant droit, les épaules carrées, l'air à la fois digne et méprisant. Il passa une main dans ses cheveux pour les aplatir et, une fois à proximité de la place, là où la foule devenait dense il se mit à ordonner aux gens de s'écarter.

"Commission de contrôle des ventes d'arme enchantées, laissez passer s'il vous plait."

Les armes enchantées étaient l'objet de ventes surveillées et nécessitant une autorisation. Il le savait bien puisque de ce fait le marché noir en voyait passer très régulièrement. Quelques personnes refusèrent de s'écarter devant lui.

"Vous voulez que je vous fasse arrêter pour etrave au bon fonctionnement de la sécurité de la ville?"

Il se fraya ainsi un chemin beaucoup plus rapidement jusqu'au fameux stand. Ayant été obligé de sortir son excuse un mètre avant le stand, il ne fut qu'à moitié étonné de voir, dès son arrivée, le forgeron lui tendre les papiers signalant son autorisation. Il les regarda brièvement, se mettant en mémoire chaque détail, il serait peut-être utile de pouvoir en produire de faux.

"C'est parfait, vous êtes en règle... Merci."

Il lui rendit les papiers et commença à regarder les armes étalées. Ses yeux brillaient.

*Si je pouvais juste en voler une ou deux... Le prix de revente extraordinaire...*

"Vous cherchez quelque chose en particulier?"

Le commerçant avait bien vu son intérêt, Retep décida donc de ne pas mentir.

"Je voudrais remplacer mon sabre par l'une de vos merveilles... Elles sont vraiment sublimes."

Il tira son arme et la tendit à plat au marchand.

"Vous auriez quelque chose dans ce genre?"

D'un air professionnel, le Sam'hein saisit l'arme, la soupesa et la mesura d'un regard. Il fit quelques moulinets et mouvements pour en tester l'équilibre et la rendit à L'Arachnide.

"Très bonne arme, vous la changez pour l'enchantement?"

"Oui c'est un peu un rêve d'enfant d'avoir une arme enchantée."

"Comme pour la plupart des clients."

Le marchand se mit à chercher parmi les armes étalées, et jeta un œil à Retep en marmonnant quelque chose qui ressemblait à "déjà vendu". Le contrebandier fronça les sourcils, il n'allait pas repartir bredouille tout de même. Le forgeron leva un doigt, se retourna et parcourut rapidement les rangées de râteliers derrière lui. Il revint après quelques secondes avec un sabre dans les mains, il le tendit à Retep qui s'en empara avidement.

L'arme était magnifique, la poignée légèrement courbée et recouverte de cuir de Jirdahn traité pour être noir (d'après l'œil expert de Retep) était simple avec un pommeau légèrement ouvragé en forme de tête de dragon. La lame à la courbe sensuelle brillait au soleil, et la garde avec de légers reliefs en arabesques arrondies aurait fait un parfait miroir.

"Elle est incroyable..."

Une petite étiquette était attachée à la poignée par une ficelle : le prix. Retep la souleva et regarda l'inscription, ses yeux faillirent sortir de leurs orbites.

*Le prix aussi est incroyable*

Il sortit la bourse la plus chargée qu'il trouva dans ses poches, et dut la vider presque entièrement pour payer le commerçant qui l'observait avec des yeux satisfaits. Il s'était douté rien qu'à son visage que son client avait trouvé l'arme sœur. Une fois son achat payé, Retep se retourna pour partir avant de se souvenir d'un détail.

"Au fait pour l'enchantem..."

"Je n'en sais rien."

"Quoi?!"

Retep était incrédule, le forgeron lui disait qu'il ne savait pas quel était l'enchantement d'une arme qu'il avait lui même forgée.

"Les armes enchantées tirent leurs propriétés de leur fabrication, de leur matière, mais aussi du forgeron en général et au moment où les a forgées. Mais leur pouvoir provient aussi de leur porteur. Le pouvoir se révèle avec l'utilisation, on ne peut savoir avant ce qu'il peut se passer. Cette arme a été faite dans mon atelier de Lazarek par moi le jour du mariage de ma fille, j'étais ému et effrayé. Elle est faite d'un alliage d'Adamanthe et d'argent de Rysenn. L'eau qui à servit à la refroidir était de l'eau de mer importée de cette côte et chauffée à 50 degrés puis teintée de 3 gouttes de sang de Léviathan et 1 goutte de sang d'albanestre, une écaille de Ramanthin y était plongée depuis la veille."

"Vous pensez qu'elle aura un enchantement en rapport avec l'eau?"

"Non, mais je voulais faire un sabre de marin."

"Ah... En tout cas merci beaucoup maitre Athrel!"

Retep salua le marchand d'un signe de tête et s'éloigna dans la foule à la recherche d'un marchand distribuant les coupons d'inscription pour la chasse au Leviathan.

- Oh! Excusez-moi, je suis vraiment confus!

Angal profita de l'étourdissement de la bourgeoise pour glisser sa main dans le sac à main qu'elle avait fait l'érreur de laisser à portée de main. Celle-ci le regarda avec mépris, en fronçant le nez, et reprit son chemin sans mot dire.
Sa sacoche devenait vraiment lourde: Angal y passa la main pour comptabiliser son butin.

* Douze, treize, quatorze...bon, une petite dernière pour un compte rond. * se dit-il, le visage plongé dans son col, marchant nonchalament parmis les passants.

Entre autres bourses, il avait subtilisé une dague dont le manche était magnfiquement ouvragé, un peigne ancien (d'après les runes qui couraient à sa surface), une boussole et, surtout, un briquet! Angal avait décidé de le garder pour lui: un objet aussi précieux qu'utile.

Son regard se porta sur un stand de pâtisserie qui éveilla son appétit. Il ne se risqua cependant pas à y dérober quelque-chose: le vol à l'étalage était bien plus dangereux que les larcins, pour la bonne raison que ces derniers se faisaient en toute "intimité", alors que les stands étaient sans arrêt scrutés par les passants. Seuls les Voleurs les plus ignorants, les plus affamés ou les plus doués s'y risquaient.
C'est alors qu'il la remarqua: une femme usait d'une technique assez courante (et efficace): elle s'arrangeait pour se glisser entre deux passants afin de mêler ses mains à celles des clientes, et ainsi passer inaperçue. Le Sam'Hein se demanda si elle participait à la Guilde, et commença à se diriger discrètement vers elle pour ne pas qu'elle le remarqeu et ne s'enfuie...Ce qui, visiblement, n'avait pas marché: elle jeta un coup d'oeil furtif dans sa direction, et bien qu'Angal ne la ragardât pas dans les yeux, et bifurqua soudainement et se faufila avec célérité entre les passants.

Angal se doutait bien que s'il se metait à la suivre de façon ouverte, elle ne tarderait pas à courir...Il tourna donc à gauche à la première ruelle qui s'offrit à lui, reprit à droite, et longea la rue de cette manière, en s'arrêtant à chaque croisement pour vérifier la position de la Myriennate. Il parvint enfin à lui passer devant, et se posta derrière un stand, de façon à la surprendre sans qu'elle puisse s'enfuir. Lorsqu'elle arriva enfin à son niveau, il lui attrappa le bras...

Nina savait qu’elle n’était pas passée inaperçue, mais à son grand soulagement, le seul témoin de la scène ne la suivit pas. Il devait l’avoir perdue de vue et avait alors abandonné. Elle préféra cependant rester sur ses gardes, après tout, elle ne connaissait pas encore bien la ville. Elle espéra qu’il n’eut pas eu l’occasion de l’identifier, d’ailleurs dans ce cas, il pouvait bien croire qu’elle était un homme, à ses vêtements. Il ne pourrait donc pas la dénoncer… mais rien n’était sûr et il était trop tôt pour se réjouir. Toujours prudente, Nina marchait assez vite en évitant parfois de justesse quelques enfants qui couraient dans la rue, ils devaient probablement jouer à un jeu comme cache-cache ou encore le jeu du loup. Elle regarda un instant les petits couvrirent et s’amuser : elle n’avait jamais eu le loisir de partager de tels moments de plaisir avec qui que ce soit… Mais elle n’était plus une enfant à présent et elle devait se préoccuper de vivre et se nourrir… d’ailleurs elle avait toujours son pain aux raisons sous sa cape. La Myriennate vérifia une dernière fois derrière et convaincue qu’elle n’avait plus rien à craindre de cet unique témoin elle continua dans une autre rue en passant vers un stand où on lui attrapa le bras. Surprise, Nina se retourna et sut alors qu’elle s’était trompé depuis le début : ce Sam’Heins la suivait depuis tout ce temps, sans qu’elle ne s’en rende compte, tant il y avait de monde. Elle n’avait eu aucun mal à le reconnaître : il portait un long manteau noir, un bandana noir lui cachait la moitié du visage et l’autre moitié n’était pas très visible car ses longs cheveux tombaient devant. Nina croisa un court instant son regard de braise et essaya, par de gestes vifs, de s’échapper de son emprise. Plus elle forait plus elle avait mal au bras et voyant qu’elle ne pouvait rien contre lui, elle s’arrêta.

*Que me veut-il ?!*

Nina pensa préférable qu’elle ne les fasse pas trop remarquer alors elle resta le plus calme possible, tentant ainsi de montrer qu’elle ne ressentait aucune crainte à l’égard de ce sombre personnage, mais sa voix laissa entendre tout le contraire lorsqu’elle demanda :

-Allez-vous donc me lâcher ? Vous me faites mal…

Peut-être ainsi la prendrait-il en pitié, elle aurait donc l’occasion de s’enfuir pour de bon. La Myriennate, ne savait pas vraiment à quoi s’attendre. Elle fixa l’inconnu et profita de ce moment pour s’emparer discrètement de sa dague au cas où ça tournerait mal pour elle, si ce n’était pas elle qui aggravait son cas…

La Matinée s'était déroulée calmement, amenant son lot de visiteurs, brassant l'argent de main en main, de bourse en bourse, de coffre en coffre. La fête du Ramanthin était une formidable créatrice de bénéfice car la plupart du temps, les vendeurs glonflaient leur prix pour l'occasion, où refourgaient leur stock invendu qui traînaient dans leur cave depuis quelques années.

Les tavernes, les auberges et beaucoup de vendeurs ambulants s'étaient installés durant la matinée pour offrir des saveurs uniques à tous les gourmets et les gourmants. On pouvait alors voir des restaurants clamyde, réputés pour leur cuisine légère et sophistiquée, de nombreuses boulangeries sam'Heins, vendant les patisseries les plus copieuses, des créperies ansuriennes et hellbereths, ainsi que des tavernes exotiques servant de multiples plats alkylins (poissons, fruits de mer, algues ...), ou encore kluth'en (sucrerie de toutes sortes...). Chaque race était représenté par les meilleurs cuisiniers et chaque visiteur pouvait ainsi voyager à travers les saveurs sans quitter la ville de Mélandre.

L'après-midi, qui n'aurait pas la chance de voir une nouvelle apparition d'Erian, s'annonçait paisible et tout aussi merveilleuse. De nombreuses affiches indiquaient aux passants qu'ils pouvaient venir s'inscrir à la chasse au Léviathan en déposant dans les tavernes participantes leur demande d'inscription. Beaucoup de commerçants distribuaient des prospectus pour se faire connaître et les bardes les plus courageux après un bon repas et une bonne rasade de bière ou de galkimas reprenaient leur service pour le plaisir des oreilles.

[HRP : Pour ceux qui ont un RP en cours dans la matinée, faite comme-ci midi était passé tout simplement ^^ !!! Voilà, Bonne après-midi ! Il n'y a rien de spécial à faire, à part des rencontres La soirée sera plus amusante ! ]