Les Mémoires d'Initium
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Après des guerres séculaires, les peuples d'Initium s'accordent enfin une paix relative. Pourtant, tapie dans l'ombre, une menace pèse ...
 
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 Dans la boue et l'eau putride

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Touik Gzy Wulfiim
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Touik Gzy Wulfiim


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MessageSujet: Dans la boue et l'eau putride   Dans la boue et l'eau putride Icon_minitimeMar 4 Mar - 1:16

Suite des événements du second jour de la fête du Ramanthin

Résumé des dernières péripéties :

Ayesha Oren'hill est chargé par les factions pro-ansuriennes de diriger l'équipe chargée des attentats contre la Coalition Pacifique et les dirigeants. Touchant les symboles du pouvoir, ceux ci échouent pour ce qui est de l'assassinat. Malheureusement, les explosions ont fait beaucoup de dommages collatéraux et de victimes parmi les civils... Encore sous le choc, Ayesha tente de s'échapper mais se fait prendre par Angal Enysth, qui commence à l'interroger violemment sur les commanditaires des attentats.

Pendant ce temps, Touik Gzy Wulfim découvre une gamine inquiète à sa fenêtre, qui se demande ce qui arrive à son père: Lise, la fille d'Ayesha. Elle lui promet de le retrouver, et lui confit un pendentif. C'est ainsi qu'elle découvre l'ansurien en mauvaise posture dans une ruelle sombre, aux prises avec le sam'hein enflammé qu'elle a déjà affronté dans la matinée alors qu'il recherchait des informations sur la guilde des lépreux dont elle fait partie. Malgré la menace, elle se porte au secours d'Ayesha, faisant appel à sa soeur jumelle, Gzy, avec laquelle elle partage un même corps, pour combattre Angal. Mais sa schizophrénie l'épuise et elle fait une crise qui pour être calmée nécessite les soins d'Isha, chef de la guilde des lépreux, à savoir de la drogue, l'Inroë.

Son alliée étant dans les vapes et la fréquentation des lieux devenant trop élevée avec les arrivées successives de Das, Arkhxas et Retep, Ayesha se fait la malle en portant à moitié l'ansurienne dont il espère obtenir des informations sur sa fille dont il craint qu'elle ne soit sortie et prise dans la panique des attentats...

Aidés par les gardes du corps de Touik, Pyre et Uthor, deux imposants arachnides, ils se réfugient dans les égoûts, sous la protection de la guilde des lépreux... Tandis que Touik prend enfin, pour la première fois depuis cinq ans, une dose d'Inroë, ils sont tous les deux affectés par d'étranges phénomènes. Touik a des hallucinations ou visions de contrées sauvages bouleversées par un tremblement de terre, tandis qu'Ayesha manque de se dissoudre dans la vie qui l'entoure, avant de se perdre dans la conscience de Touik Gzy... Ce n'est qu'en lui rappellant son nom qu'elle parvient à lui faire rejoindre son enveloppe corporelle. Pendant ce temps, de fortes secousses ont agité la ville et le lépreux qui les a accueillis leur signale que le tunnel s'est effondré...


Dernière édition par Touik Gzy Wulfiim le Mar 4 Mar - 6:05, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Dans la boue et l'eau putride   Dans la boue et l'eau putride Icon_minitimeMar 4 Mar - 1:21

[21 Venty 6498]




Le calme était enfin revenu. Elle ne doutait pas que à la surface l'activité soit des plus marquée mais ici, dans les profondeurs, on ne pouvait prétendre à une telle agitation. D'ailleurs tout paraissait même trop figé. Et l'espace paraissait encore plus restreint que ne le sont d'accoutumée les égouts. La tension avait fait semblant de baisser mais elle était toujours bien présente apparemment. L'atmosphère : presque palpable. Non mais vraiment, ils commençaient à avoir du mal à respirer.

*J'ai jamais aimé les égouts... Pourtant c'est toujours là qu'on est en sécurité... Ça doit être pour ça justement...*

Le lépreux finit par mettre le doigt sur la cause du mal-être : ils étaient enfermés, séquestrés à l'intérieur même de ce qui était quelques instants plus tôt leur refuge. L'havre s'était changé en prison.

*Poukräm ! C'est bon, on a une bonne raison de plus de haïr cet endroit !*

Touik se leva. Elle se dirigea plus ou moins vers ce qui devait être auparavant le prolongement du couloir. Dans le noir complet qui les entourait depuis que la torche s'était éteinte, rien de moins simple...À tâtons elle tenta d'estimer l'épaisseur de ce tout nouveau mur qui leur barrait la route. Elle s'y appuya de toutes les forces qui lui restait, c'est à dire pas des quantités énormes. Mais il était bel et bien solide. Soupire. Elle s'assit piteusement laissant ses pieds patauger dans les détritus chargées par la boue qui s'écoulent lentement dans tout égout digne de ce nom.

*Tu n’as toujours pas répondu à ses questions…*

L’autre ansurien avait gardé le silence après sa tentative de civilités. Il était lui aussi a bout de forces. Mais une motivation le gardait éveillé : sa fille. Il voulait la retrouver. Rien de bien anormal. Sauf que dans la situation, la fillette devait être en meilleure posture que son père. À supposer qu’elle soit rester là où Touik l’avait laissé et que le tremblement de terre n’est pas fait trop de dégâts là haut…Mouais, en fait c’était pas sûr que sa position soit plus enviable. Fin, ce n’est pas ce qui préoccupait le plus la jeune femme à l’instant : il fallait sortir d’ici…

- Au cas où tu arriverais à sortir d'ici, tu pourras inscrire Gzy sur la plaque d'égout. Mais comme ce charmant lieu risque d'être autant mon tombeau que le tien nous allons avoir besoin d’une tierce personne pour officialiser notre coquette sépulture.

*Déjà découragée ? … Si tu as une idée elle est la bienvenue… Doit y avoir un moyen, les lépreux vont forcément venir réparer les sinistres, ils nous débloqueront… Si ça s’est écroulé ici, ça s’est écroulé ailleurs. Ils auront sûrement subi des pertes importantes et c’est pas le boulot qui va manquer. À moins de compter Chance parmi nos amis proches, on sera morts avant l’arrivée de tout secours. Mort de faim, de soif ou bien de manque d’air… Programme charmant… Comme tu vois…*

La boue et l’eau poisseuse continuaient toujours leur lent voyage. Un rat énorme passa sur la main de l’ansurienne en couinant. Ses petits cris s’éloignèrent, encore, et encore. Ils provenaient de plus en plus loin…

*Il a réussi à sortir… Qui ? … Le rat, écoute : on l’entend comme si il était à plus de 30 mètres… En gros on l’entend plus… Si, écoute. Il a trouvé une sortie…*

Touik se leva et re-vérifia l’amas de rocs. Non pas d’issue par là, même pour le plus petit rongeur…Il fallait donc qu’il soit passé par un autre chemin. Le pas malhabile de l’immonde bestiole se fit de nouveau entendre. Elle pataugeait dans les effluents et les détritus. Oubliant toute règle de propreté et de bien séance, la jeune femme descendit dans ce ruisseau putride. L’eau souillée lui arrivait à la taille, un bain qui n’avait rien de comparable à ceux des cascades d’argents… Longeant les parois elle palpa les murets qui délimitaient le lit de la "rivière urbaine". Du roc, du roc, du roc, et là : une grille ! De vieux barreaux rouillés. Rien de très solide… Elle tira un peu dessus : finalement ça tient encore pas si mal… Avant de se donner plus de mal elle demanda à qui voudrait bien lui répondre :

- Quelqu’un sait où on a une chance d’arriver en suivant les rats et les bactéries ?

C’est le lépreux (oh étonnement général) qui répondit de sa voix caverneuse.

- Si on suit ce boyau, on a de forte chance d’être vite bloqué par les même barrages que celui ci. Le tremblement de terre aura sûrement bouché cette issue aussi.
- Et si on est un peu optimiste ?
- Alors, étant donné notre position dans la ville, on aurait droit à un bon bout de chemin à ramper avec les cafard. De temps en temps on devrait déboucher sur des bacs d’épurations.
- Qu’est ce que c’est ?
- Des salles remplies d’eau et de tout ce qu’elle transporte ici bas sous terre. Ça macère quelques années et on les vide, le plus rarement possible parce que c’est pas un job très agréable. En principe les déchets doivent s’agglutiner au fond et l’eau doit en sortir un peu moins crade.
- Et nous, y’a moyen qu’on en sorte ?
- Oui. En théorie.
- Chouette j’adore la théorie. C’est bien ce truc qui marche jamais dans la réalité ? Bon et après ?
- Après si on a beaucoup de chance on devrait parvenir à une sortie. En espérant qu’elle ne soit pas fermé par une grille toute neuve, on devrait arrivé sur la mer.

*On fait quoi ? … Je reste pas enfermée ici à mourir à petits feux, peu importe ce que font les deux autres, nous on sort par là…*

En se tournant vers ce qu’elle estimer être à peu prés celle de la position de ses compagnons elle annonça la couleur.

- Bien, puisque tout est dit, moi je passe par là. Ayesha, si c’est bien ça ton nom, ta fille devais t’attendre sagement chez toi. Elle n’était pas particulièrement en danger. Mais maintenant que la situation a pour le moins changé, j’en sais pas plus que toi. Je propose qu’on sauve d’abord notre peau.
- Moi je reste ici.
- Pardon ?
- Je vous ralentirais de toute façon.
- Mais on va avoir besoin d’un guilde.
- Dans le noir je ne vous servirais pas à grand chose, d’autant plus que je ne suis pas sûr de pouvoir me retrouver dans ces dédales même avec de la lumière.
- Joyeux, et comment on fait alors ?
- Suivez le trajet de l’eau au mieux. Je demeure, si la Guilde arrive ici, j’enverrais quelqu’un à votre suite pour vous aider…

Touik haussa finalement les épaule et pris fermement les vieux barreaux dans ses doigts dont elle ignorait avec brio les tremblements. Elle n’aimait pas laisser en arrière qui que ce soit, mais elle aimait encore moins rester sans rien faire face à cet enfermement. Les barres de métal cédèrent. Le passage était étroit, pas plus d’une soixantaine de centimètres de diamètre. Les murs poisseux et collants. Mais on pouvait y ramper en gardant la tête hors de l’eau boueuse. L’ansurienne grimaça.

- Les femmes et les enfants d’abord j’imagine…

Imitant nos congénères rongeurs, elle s’avança dans le boyau. Progressant lentement mais sûrement. Côtoyant de près les milles immondices qu’abritent les souterrains. Et toujours rien d’autre que l’obscurité. Elle sentait la vie frétillante des insectes des profondeurs s’activer autours d’elle.

*Fait gaffe à pas rendre le Lorgnari de ce midi…*
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MessageSujet: Re: Dans la boue et l'eau putride   Dans la boue et l'eau putride Icon_minitimeMer 5 Mar - 3:31

Coincés sous terre. Les ténèbres semblèrent aussitôt plus opaques et l'air plus rare.
L'ansurienne se leva pour chercher dans la direction où aurait dû se trouver la sortie... Mais elle n'aboutit qu'à un amoncellement de débris insurmontable, qui bouchait tout le passage.
L'humour décalé devait être sa marque de fabrique... En tout cas elle se faisait bien appeler Gzy... Que ce soit son vrai nom ou pas, son identité semblait un problème bien trop compliqué pour le moment, il y avait d'autres priorités...
Un silence lourd régnait, ponctué d'un bruit de ruissellement. Ploc, ploc. Une goutte d'eau lui dégoulina dans le cou, glacée. Il leva la tête: au dessus, le conduit avec les barreaux et la plaque d'égout pour fermer le tout...
Ses poursuivants, le sam'hein l'attendaient peut-être là haut. Mais il avait tant besoin d'une bouffée d'air libre que plus rien d'autre n'importait. Il trouverait bien un moyen de leur échapper. En arriver là, et mourir stupidement comme un rat pris au piège... Il n'avait jamais été claustrophobe, mais la perspective d'une mort lente par asphyxie commençait sérieusement à l'oppresser...
Légère surprise lorsque son corps accepta de se lever. Il fallait croire qu'il disposait de plus de réserves qu'il ne l'imaginait... Ou ce bref repos avait suffit pour lui rendre des forces.
Ses semelles glissant sur le métal branlant, il se hissa tant bien que mal en direction de la sortie. Qu'il soit parvenu à descendre ça avec la fille sur le dos tenait du miracle. Parvenu à la plaque de métal, il donna dedans un coup d'épaule...
Sans autre effet qu'une vive douleur de plus. Il etouffa un juron. Se démonter l'épaule en tentant de défoncer une plaque d'égout, ce serait vraiment le comble pour un jour maudit... Il étudia à tatons la surface, à la recherche d'un quelconque mécanisme servant à la faire basculer... Mais il n'y avait rien: ce n'était qu'une banale plaque d'égout... Pourquoi ça ne s'ouvrait pas?
Un nouveau coup le convainquit que ça ne servait à rien. Il ne parvenait pas même à l'ébranler... Le poids, le poids était beaucoup trop important...
Il comprit soudain: à la surface aussi, il y avait eu des dégats... Quelque chose devait s'être écroulé sur la plaque...

De retour en bas, il ne trouva pas Gzy sur le rebord. Et pour cause, elle pataugeait au milieu des immondices, dans l'eau répugnante, à la recherche d'une issue...
S'approchant du bord il distingua une grille qui dépassait à peine du courant. Le lépreux était en train de détailler les faibles chances qu'ils avaient de survivre à une plongée dans ce truc...
Elle se retourna vers lui, lui indiqua clairement qu'elle comptait emprunter le passage, et qu'il faisait ce qu'il voulait... Ca ressemblait à une séparation: elle lui donna les informations qu'il cherchait sur Lise. Qui était toujours à la maison lorsqu'elle l'avait quittée... En sécurité donc?
Le tremblement de terre. Une nouvelle image vint s'ajouter aux horreurs qui se projetaient dans l'obscurité: une petite main sortant d'un tas de décombres...
Le lépreux indiqua qu'il ne comptait pas l'accompagner. Honnêtement, il le comprenait. Rien qu'à voir le trou infect dans lequel elle allait s'engager... Il ne distinguait pas grand chose et ça valait mieux, mais il ne pouvait ignorer ce que contenaient les égouts de Mélandre. S'y réfugier, c'était une chose, s'y baigner...
Il n'avait peut-être pas l'air, mais il tenait un minimum à sa dignité... Et plonger dans la merde de toute la ville, c'était trop.

Elle disparut, avalée par l'ombre de la canalisation. Seul un remous indiquait qu'elle avait été là un instant plus tôt...

Ploc...
Ploc...

Seul. Enfin, avec la présence lugubre du lépreux comme compagnie... La peur semblait croitre dans ces ténèbres épaisses, comme si la mort avait été toute proche, dissimulée par le rideau obscur... Et lui il l'attendait en tremblant. Ce type tout froid à côté de lui... S'ils mourraient de faim, serait-il capable de?... Un lépreux, il n'aurait pas de mal à s'en défaire... Mais affaibli...

"Gzy?... A-attends-moi!"
L'eau était sale au point que le terme liquide ne s'appliquait plus, et tièdie par les processus de décomposition...
Il s'avança jusqu'au trou dans la paroi avec raideur, essayant de ne pas mouiller ses bras... Comment pourrait-il passer là dedans? On n'y voyait rien, et il y avait juste assez d'espace pour sortir la tête de l'eau... Ramper dans les excréments, perspective déjà peu réjouissante, à laquelle il fallait ajouter le risque d'asphyxie... Il se représenta un instant bloqué par une grille trop solide, et devant faire demi-tour...
Non, mieux valait ne pas se l'imaginer.
S'il ne se dépéchait pas, il risquait de la perdre... En imaginant qu'il y ait une bifurcation...
Avec un frisson de dégoût, il s'immergea dans l'eau sombre et huileuse. Et pénétra dans l'étroit conduit... En rampant, il y avait juste assez d'air pour maintenir le menton hors de l'eau et respirer les émanations putrides de la mélasse qu'il remuait. S'il lui était resté quoi que ce soit dans l'estomac ce contenu aurait surement rejoint la substance verdatre qui coulait dans la canalisation avec l'énergie d'une digestion bovine... Heureusement ou malheureusement, il avait déjà donné dans les régurgitations aujourd'hui... A croire que c'était vraiment son jour de malchance... Ce qui lui fit penser qu'il n'avait donc rien pour alimenter son organisme depuis ce matin... Ca expliquait peut-être en partie son état de faiblesse?
Quelque chose qui tenait de la serpillère humide frola sa main avec un couinement. Un rat, sans doutes. Des trucs humides pendaient du plafond et s'accrochaient dans son visage.
Il n'arrivait pas à visualiser à quoi il ressemblerait si jamais il sortait de là. A une serpillère boueuse justement? Sans oublier l'odeur. La puanteur était-elle que son sens olfactif en était comme anesthésié. Saturé.
Splatch!
"Aïe!"
Tout à ces joyeuses considérations, il n'avait pas remarqué les chaussures de Gzy à l'arrêt, qu'il venait de se prendre dans le nez.
"Qu'est-ce qu'il y a? Un croisement?"
Effectivement, le tunnel se divisait en deux branches, celle de droite semblant la continuation de leur mince passage, l'autre s'évasant progressivement.
"Je prends le large. J'en peux plus de ce truc..."
Il n'attendit pas de voir si elle le suivait, après tout elle ne l'avais pas attendu non plus auparavant. Et puis il avait envie d'effacer l'impression de couardise de tout à l'heure, quand il l'avait rejoint par peur de se retrouver tout seul... Enfin pas vraiment, c'était la seule solution sensée, il n'allait pas rester à attendre que Mohad vienne le chercher... Toujours est-il qu'il prenait les devants, histoire de se convaincre qu'il lui restait un semblant de virilité.
De la locomotion limace, il put accéder à la technique "à quatre pattes" pour laquelle les ansuriens ne sont pas des plus doués... Et oui la bipédie a un prix.
Son organisme atteignait ses limites. Les conduits n'en finissaient pas de se succéder. L'eau qui lui avait paru chaude au départ faisait trembler son pauvre corps trempé. Jusqu'à la mer, avait dit le lépreux. Ils pouvaient aussi bien se perdre à jamais dans le labyrinthe des galeries souterraines de la ville d'eau... Il dû faire demi-tour car des gravats obstruaient le chemin. Il eut ainsi l'occasion de vérifier que Gzy suivait toujours, lorsqu'il fallut lui demander de reculer... Il pouvait pas crever comme ça, misérablement, son corps pourrissant au milieu des ordures pour seule sépulture...
Cette fois ci, le conduit s'ouvrait sur une salle plongée dans le noir. Le sol se situait un ou deux mètres plus bas à en juger par la façon dont l'eau s'écoulait en cascade et dont le son remontait au moment de son arrivée: ça devait être un bassin d'accumulation ou quelque chose comme ça.
Le problème, c'étaient les barreaux rouillés qui bloquaient le passage. Non qu'ils aient l'air très solides, mais il ne lui restait plus assez d'énergie pour les desceller. Il tourna la tête pour demander à Gzy si elle se sentait d'attaque: la largeur de la bouche de déversement leur permettait de se tenir à deux de front.
Le grondement qui retentit alors lui fit penser à une nouvelle secousse et il se figea. Mais rien ne bougeait. Gzy semblait s'interroger elle aussi sur son origine. Cela continuait, se transformant en rugissement.
Il comprit. Se jettant de toutes ses forces sur l'obstacle, il ne parvint qu'à l'ébranler. Il se mit à secouer les barres, à cogner ses poings à s'en faire saigner les phalanges, hystérique. Le métal résonnait avec un son sourd, étouffé, funèbre. La voix altérée, il s'écria, paniqué:
"Grouille! Vite! Faut qu'on sorte avant que..."
L'eau surgit, avalant tout sur son passage. Il n'eut qu'un instant l'image d'une écume tourbillonnante avant qu'elle l'engloutisse lui aussi, son cri stoppé par le flot qui lui envahit les poumons, le projettant contre les barreaux. La pression le plaquait à la grille, sans qu'il puisse esquisser un mouvement pour échapper à la mort. Un choc lui indiqua que Gzy se retrouvait dans la même situation. Le masque enflé des noyés, méconnaissable, telle serait donc son allure dernière... Tout en lui se révoltait contre ce sort, il voulait vivre, simplement, que tout ne s'arrête pas là, trop tôt, trop jeune, pas fini... Pas d'air, juste l'eau qui rentrait toujours plus en lui, le remplissait, le remplissait... Toute cette eau...

[Bon voilà, à toi de jouer Ab'! ^^ A toi de trouver une solution, mais normalement les barreaux sont pas très solides donc si t'es pas épuisé comme Ayesha, tu devrais t'en tirer... Au secours!]
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Abbotsen Frenanh
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MessageSujet: Re: Dans la boue et l'eau putride   Dans la boue et l'eau putride Icon_minitimeSam 15 Mar - 8:17

Un peu plu tôt, alors qu'Ayesha et Touik Gzy commencaient à peine à désceller la première grille qui les mèneraient à bien des ennuis, une autre entité se démenait tant bien que mal dans le dédale sur lequel reposait Mélandre...

Et "dédale" ne représentait en aucun cas une amplification de la réalité. Les tunnels se succédaient, tous identiques, charriant lentement la même eau souillée, baignant dans la même atmosphère viciée et étouffante, la même obscurité infernale. L'absence de lumière n'était pas ce qui gênait le plus dans cet environnement inconnu, le jeune arachnide s'y déplaçait sans trop trébucher, son oeil capable d'en saisir furtivement les contours, aidé, dans la mesure du possible, par ses autres sens en alerte.

La matinée avait pourtant bien débuté. Après l'incident de la veille, Abbotsen avait deserté la grand place, histoire d'éviter au maximum les factions armées. Mais pour un gamin qui découvrait une cité nouvelle, l'appel du port était quasiment irrésistible. La mer, il l'avait déjà vu, il vivait en bordure de l'île à Eucallistà, mais les bateaux, ça jamais, et justement, pour le départ à la chasse au dragon de mer, d'énormes voiliers trônaient dans le port... Le voyage interdisait la présence d'enfants, mais là importait peu, il voulait seulement observer les immenses batiments de bois.

Voilà comment, bêtement, sa rencontre avec les lépreux avaient commencé. Expliquer ce qui lui était tombé dessus ensuite relevait presque du délire incohérent... Les quelques gamins semblaient sympathiques, bien qu'atrocement blessés, certains couverts de bandages qui ne dissimulaient pas l'absence de certains morceaux - Abbotsen préférait ses membres en surnombre, tout à coup. La discussion avait débuté légèrement, un peu sur tout et rien, avant de vite dévier sur la "Guilde des Lépreux". Le mot étant inconnu au bataillon, il avait rapproché ça d'un groupement de voleurs, comme certains enfants en formaient à Arrène, bien qu'au vu de l'état piteux de certains, réduits à se trainer pour avancer, il paraissait évident que la Cité ne tolérait guère leur présence et punissait plus sévèrement encore que chez lui, ceux qui laissaient trainer leur mains sur les étalages...

A ce moment-là, il aurait encore pu s'en aller, et à l'heure qu'il était, il serait sûrement quelque part dans les hauteurs à savourer l'air marin. Mais non, la curiosité aidant, les jeunes Lépreux comme ils se nommaient, l'avaient invité à venir dans les égouts, et là les choses avaient dérapé.


Le lourd grondement précédant le tremblement de terre s'était élevé alors qu'il courait à perdre haleine, tentant d'échapper à l'effrayant peuple sous-terrain, s'enfonçant plus avant dans cette gigantesque termitière plutôt que vers la sortie qu'il espérait ardemment.
Rien que l'ambiance des lieux aurait pourtant dû lui mettre la puce à l'oreille, l'étrange impression qu'on voulait le perdre s'insinuant petit à petit dans son esprit. Les virages interminables, croisements répétés, succession de salles identiques, tout cela avait petit à petit eu raison de son sens de l'orientation, dernier rempart au sentiment d'insécurité qui lui dévorait les entrailles... Puis d'étranges vibrations avaient parcouru les murs, entrainant les voutes menaçantes dans d'étranges soubresauts, jusqu'à ce que les lourds pavés les constituant se fissurent, cédant sous la gravité.

Abbotsen avait cru finir successivement écrasé sous l'averse éffrénée des débris, puis emmuré vivant, avant de réaliser finalement que son coeur pulsait toujours, et qu'un espace suffisant s'ouvrait sur sa droite, donnant sur un autre couloir. Son chapeau n'avait pas survécu, lui... Mais ce n'est qu'après une centaine de pas que la douleur avait irradié son dos, daignant enfin l'informer de la blessure qui ornait l'un de ses omoplates. La peau vraisemblablement arrachée par la chute d'un rocher relevait plus d'une écorchure superficielle, mais l'une de ses pattes d'arachnide avait lourdement souffert, presque broyée, celle-là même qu'il s'était déjà luxée une fois... Il sentait le sang s'évader à travers l'exosquelette éclaté, les bandages serrés de sa poitrine formant une pensement compressif inespéré.



Pour autant, la nouvelle l'abattait littéralement, et c'était sans grand entrain qu'il marchait à présent, ruminant son inquiétude, à la recherche d'une sortie qui s'annonçait plus qu'hypothétique... Un embranchement se présenta à lui, s'ouvrant sur deux nouveaux couloirs désespérément semblables, arrachant par la même un soupir à la frêle silhouette hésitante. Le hasard opta pour le couloir gauche, l'obscurité ambiante ne permettant guère de visualiser au delà de quinze mêtres, ce qui rendait ses chances difficiles à évaluer.

De toute façon, son état de santé le préoccupait davantage que la direction qu'il empruntait... Pour un gamin des rues, « blessure » était un mot qui présageait le pire, puisqu'avec lui se profilait toujours la menace d'une infection. C'était déjà vrai à Arrène, au climat aride, mais voilà que ça lui arrivait dans le pire environnement imagineable: un égout putride où les germes pullulaient.

Décidément, il n'affectionnait guère Mélandre pour l'instant. Comment tant de gens pouvaient affluer du monde entier pour une ville qui poussait littéralement sur la crasse? Pas étonnant, dans ces conditions, de voir apparaître des maladies qui laissaient les gens tomber en morceau comme des cadavres en décomposition – il avait fini par comprendre, au gré des discussion, que Lèpreux se rapportait à une maladie, et non à une fantaisie de la langue...
L'adolescent se gratta machinalement, la sensation presque palpable de sentir les bactéries pénétrer son corps lui arrachant une grimace. Quand bien même il aurait eu l'argent nécessaire, aucun médecin ne prendrait la peine de soigner sa patte, l'amputation offrant une solution bien plus simple, et dont il devrait, de surcroit, se sentir reconnaissant...
...Mais bien sûr!
Abbotsen dissimulait peut-être ses pattes sous des bandages, il ne rêvait pas pour autant de s'en débarrasser - pas tout le temps du moins. Cela semblait difficile, pour certains, de comprendre qu'il puisse trouver une utilité quelconque à ces espèces d'excroissances articulées, à la carapace repoussante, qui avaient décidé d'élire domicile sur son dos depuis sa naissance... Ce qui n'empêchait pas ces mêmes personnes de s'extasier sur la beauté des ailes membraneuses aux couleurs chatoyantes que possédaient les habitantes des Cascades...

Ca, c'était une notion qui échappait à sa compréhension, lui au moins, ses membres avaient une utilité, il pouvait faire des choses avec, qui ne se résumaient pas à bêtement battre l'air...


Un grognement de frustration lui échappa - comme souvent lorsqu'il s'énervait tout seul - pour se disperser en échos tandis qu'il piétinait dans l'eau souillée, désormais trop abondante pour qu'il puisse l'éviter, même en marchant au plus haut des bords légèrement pentus.

* Un échos qui n'en finit pas... * remarqua-t-il soudain, en relevant la tête, l'oreille aux aguets.

En effet, une espèce de ronflement s'était élevé, et se rapprochait, comme l'eau d'une cascade ou...

* ... la Mer!!! *


Au bord de l'euphorie, l'arachnide s'élança en direction du son, manquant trébucher une vingtaine de fois dans cette portion de tunnel touchée par les éboulements. Le bruit s'amplifia encore, preuve qu'il approchait de la source, sans qu'aucune amélioration de la luminosité ne l'accompagne pour attester d'une quelconque sortie.

Et effectivement, il déboucha sur une simple salle circulaire sans issue. Le sol se divisait pour se prolonger sur les pourtours, découvrant un profond bassin occupant tout le centre, sur le point de déborder. L'eau commençait déjà à s'engouffrer dans le tunnel d'où il venait, lui montant jusqu'aux chevilles, et le son tonitruant de la cascade qui se déversait d'une ouverture plus haut ne signalait aucun essouflement prochain de la subite montée.

Abbotsen, fortement désappointé, se serait déjà enfui, si la chaleur dégagée par deux formes autrement plus imposantes que celle des rats, n'avait attiré son attention. Coincés au niveau de la grille d'où se déversaient les trombes d'eau, il y avait deux corps, bien qu'il ne put les distinguer réellement dans l'obscurité. Son oeil d'arachnide captait leur chaleur, ce qui attestait qu'ils étaient encore en vie, ou morts à l'instant... La deuxième option semblait la plus réaliste, mais le jeune adolescent ne s'attarda pas suffisament sur la réflexion pour avoir le temps d'aboutir à pareille conclusion.

Le fait que son frêle corps n'avait que peu de chances de dessouder une lourde grille ne lui vint pas non plus à l'esprit, tandis que ses mains luttaient déjà dans le courant pour s'agripper fermement aux barreaux. Il avait contourné l'ouverture par le haut, et poussait sur le mur de toutes ses jambes. De l'autre côté, bien qu'épuisés, les deux malheureux luttaient aussi tant bien que mal, proches de l'étouffement. Par chance, leur corps, écrasé par la pression, exerçait une force non négligeable sur la grille, et combiné à l'état d'abrasion avancé du métal, le faible apport d'Abbotsen à cette somme cumulée suffit à faire céder la partie inférieure de la prison. Le jeune arachnide glissa sur les parois humides, mais ses paumes refusaient de lâcher le métal rugueux. Quelques secondes supplémentaires d'effort commun, et l'ouverture atteignit une dimension suffisament large pour que les deux inconnus soient emportés dans le courant, arrachant l'adolescent à sa prise au passage, pour plonger directement dans le bassin en contrebas.


L'eau lui brouilla immédiatement la vue, les particules soulevées par la force du débit la rendant totalement opaque. Il se hâta de remonter à la surface pour rejoindre l'un des bords et hisser suffisament son dos douloureux hors d'atteinte du liquide souillé, déplorant déjà les futures maladies que sa baignade venait de lui faire attraper, avant de tourner la tête en tout sens à la recherche des inconnus.
Il appela, sa voix perçant à peine le vacarme ambiant, espérant qu'il ne s'adressait pas à des cadavres... L'idée d'avoir un peu de compagnie dans ce trou n'était franchement pas pour lui déplaire.

" Eh! Eho? "
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MessageSujet: Re: Dans la boue et l'eau putride   Dans la boue et l'eau putride Icon_minitimeMar 18 Mar - 7:48

Rampons joyeusement dans les excréments. Quelle belle fin de soirée. Touik évitait justement de se résumer la situation ainsi. Surtout ne pas faire attention aux détails. Elle progressait lentement dans un boyau étroit, point. Pas besoin de relever que le boyau en question était habité par toute une population d’insectes grouillants qui prenait leur bain dans la boue et… La boue ? C’était un mot encore bien trop flatteur pour désigner la substance immonde qui encrassait les parois. Ça dégoulinait, ça suintait, et ça dégageait le doux parfum de pourriture, moisissure et autres effluves du même genre. L’odeur était le plus difficile à ignorer. L’être humain à l’habitude de faire semblant de ne pas voir, de se persuader que ce qu’il pense être faux n’existe pas. Il est dans les cordes des hommes de pratiquer l’inattention à un tel point qu’on peut parfois presque le qualifier d’aveugle. Et cette négligence peut se révéler salutaire dans certains cas, par exemple, hum voyons… maintenant ? L’odorat malmené autant sinon plus que la vision criait lui aussi au scandale. Les deux pauvres ansuriens pataugeant dans la mouscaille n’avaient jamais dû avoir à subir telle puanteur.

*Pense à la mer, la caresse du vent transportant les senteurs iodées et… Tu m’excuseras Gzy mais pour l’instant la seule odeur un temps soit peu marine qui me vient à l’esprit c’est celle du vieux poisson mort tout desséché qui se décompose dans une poubelle des docks…*

Fétide, nauséabonde, méphitique, pestilentielle, infecte, rance, miasmatique, répugnante, empestée, que d’inspiration pour décrire l’Odeur, avec un grand O et le grand désagrément qui va de paire. L’adjectif qui convenait le mieux… Suffocante ? Oui ça allait parfaitement. Si seulement elle avait pu être totalement insensible ! Elle avait du mal à respirer, d’autant plus avec les toiles d’araignées qui lui balayaient le visage.

*Ça au moins il l’a pas derrière…*

Quel gros avantage en effet. Elle dut s’arrêter un instant pour reprendre son souffle. Ainsi que pour examiner les deux issues qui s’offraient à eux. Le ‘couloir’ s’était élargi petit à petit et séparé en deux branches totalement identiques. Suivre le courant de l’eau… Sauf que là de l’eau y’en avait pas des masses. Juste une mêlasse épaisse dont il était difficile de déterminer le sens de déplacement. Elle plissa les yeux. Bien sûr il aurait mieux fallut ne pas regarder de trop près le bourbier mais l’action interdite relevait maintenant de l’action de survie. Tant pis pour son âme plus si sensible que ça… Yeuk, immonde.

- Aïe !

Quelqu’un venait de rentrer dans la semelle de sa botte… Quelqu’un ? Ah oui, Ayesha. Il avait fini par se décider : il avait choisit d’abandonner sa dignité d’être humain pour lui préférer une compagnie dans la galère. On ne peut pas dire que ce soit franchement un bon choix mais bon, peut être pas le plus mauvais non plus ? … Lui aussi avait il décider d’avancer à l’aveuglette pour ne pas avoir à confronter son regard au répugnant paysage ? De toutes évidences. Elle leva les yeux au ciel. Hum, au plafond, très bas et crasseux soit dit en passant. Mais ne nous attardons pas sur le panorama de la voûte ‘céleste’ des égouts. Le passage était maintenant assez large pour qu’il puisse passer devant, ce qu’il fit. Il pris la gauche.

- Je prend le large. J’en peux plus de ce truc…

*Et moi donc…*

Elle continua un instant à hésiter. Droite, gauche ? Pile ou face ? Pas de chance : pas de pièce de monnaie. Juste un être doué de la faculté de parler, et de réfléchir normalement aussi, chose que Touik avait de plus en plus de mal à faire, qui s’éloignait par la gauche… Alors va pour la gauche. Avec résignation elle suivit docilement.

*Moi j’aurais pris à droite… Cool, qu’est ce que tu veux que ça me fasse ? *

L’intuition de Gzy ne s’était pas trompée. Ayesha se retourna vers elle. Elle mis un instant avant de comprendre que le passage était bloqué. Le visage défait de l’ansurien lui avait fait un choc. Elle se rattrapa bien vite se rappelant la règle de survie qu’elle s’était imposée : ne rien regarder. Elle se dit tout de même en faisant demi tour que s’ils arrivaient à sortir de cette merde il faudrait songer à déménager de corps. Vu le nombre de locataires qu’elle avait, un nouveau logement tout propre ne serait pas du luxe.

*C’est quoi ces conneries ? … Je me concentre sur autre chose. C’est vrai quoi, puisque vous squattez tous chez moi, pourquoi on pourrait pas aller tous vivre dans un autre corps ? Celui là va être souillé à vie… Ma question tiens toujours… Super, t’as de la suite dans les idées. J’essayais juste dans une tentative pathétique de penser à autre chose…*

Ayesha avait repris la tête. Cela convenait à la jeune femme. Les semelles de son compagnon lui servaient de guide et elle n ‘avait ainsi pas à réfléchir. Seulement quand un grondement se fit entendre elle releva vivement la tête manquant de se cogner. Elle devait encore avoir assez d’énergie pour réagir à cette menace invisible. Ça venait de derrière. Le hic étant la grille de fer qui leur interdisait toutes progressions. Lassitude. Elle ne devrait pas être beaucoup plus difficile à briser que l’autre. Surtout qu’on pouvait s’y mettre à deux cette fois ci. Mais le ronflement sourd qui se rapprochait… Pas un autre tremblement de terre tout de même ? Non mais peut être pire : un tsunami. Oui oui bien sûr, juste un arrivé d’eau mais ça revenait au même.

- Grouille ! Vite ! Faut qu’on sorte avant que…

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase et de toutes façons elle ne l’avait pas entendu. Sa voix avait était couverte par le mugissement torrentiel. Aucune importance, elle ne l’avait pas attendu pour bondir en direction des barreaux de leur prison. Encore moins d’importance puisqu’une seconde plus tard l’eau engloutit tout. Ils se retrouvèrent plaqués contre la grille avec violence. Les poings crispés sur les barres de fer rouillées, Touik toussa. L’eau pénétra dans sa bouche. Pas moyen de la faire sortir. Plus d’air… Oxygène, mon ami ! Mais il n’y avait que de l’eau, partout autour. Les poumons en feu (est ce si anormal avec toute l’eau aux alentours ?), les yeux exorbités, elle eut vaguement l’impression d’apercevoir une forme humanoïde derrière la cascade, ceci avant de ne plus avoir conscience de rien.

*C’est trop con… Noyée pourquoi pas mais pas dans les égouts, trop dégradant, et pas tout de suite, trop jeune…*

Elle ne se rendit pas compte de la chute d’une dizaine de mètres qu’elle fit avec compagnons et résidus de grille vers le bassin d’eau verdâtre que le déluge putride remuait, faisant remonter toutes sortes de détritus et de cadavres de petits animaux (et de plus gros) à la surface. Les remous eurent la bonne idées de la garder assez éloignée du fond. Ainsi quand un sursaut de vie fit se contracter une dernière fois ses muscles dans un geste instinctif, elle émergea immédiatement. De l’air ! Irrespirable air des canalisations mais de l’air quand même. Elle ne faisait plus cas de la puanteur. Elle inspira largement la bouffé d’oxygène qu’on voulait bien lui offrir. Une vague charriant squelettes de rats et autres immondices la submergea de nouveau mais elle ne fut pas longue à refaire surface. Un rebord, vite ! Sortir de ce bain répugnant et dangereux au demeurant. Là bas. Elle nagea comme elle put vers la berge. Elle posa l’avant bras sur le pavé et tenta de s’y hisser. Plus facile à dire qu’à faire. Elle n’avait plus aucune force. Une main lui saisi le poignet et l’aida à monter sur la marche de pierre. Elle s’y assise et soupira de soulagement. Vidée, totalement. Elle fit tout de même l’effort de ce tourner vers Ayesha pour le remercier de son aide. Surprise : elle ne se rappelait pas que son compagnon ait de pareilles excroissances sur le torse. De même, son teint était bien plus pâle que quelques minutes auparavant… La peur et l’épuisement auraient pu expliquer ce changement mais elle n’avait jamais entendu parler de membres supplémentaires qui pousseraient en cas d’émotions fortes…

*Ce n’est pas Ayesha triple buse ! … Je sais bien demi chieuse…*

Elle toussota pour achever de faire sortir l’eau infiltrée dans ses poumons. Pas Ayesha donc… Elle parcourait la surface mouvementée du bassin… C’est tout ce qu’elle était encore en mesure de faire.

*PoukrÄm, il est où !?*

La panique la gagna. Elle fit mine de retourner dans l’eau pour partir à la recherche de l’homme englouti. Mais elle n’avait de toute façon pas la force d’y retourner. Peut être que… Elle regarda comme pour la première fois son sauveur (tient, un de plus). En fait elle le fixait depuis un certain temps mais comme s’il faisait partie du mur. Elle se rendait en somme vraiment compte de sa présence. C’était un jeune adolescent, à moins que ce ne soit ‘une’ ? Une peau des plus claire qui dans la ‘lumière’ tamisée des égouts lui donnait vraiment un air maladif. Des cheveux blonds, et de toute évidence, un arachnide.

*Pas grand chose à voir avec nos ‘regrettés’ Pyre et Uthor…*

En effet l’étranger(e ?) était de constitution frêle, à des miles et des miles des masses imposantes et musclées des deux gardes du corps et pas mal éloignée de la carrure de ce Firkram, Retep, peu importe son nom de ce midi. Ne pas se fier aux apparences… Fin, elle voyait mal cet être à peine sortit de l’enfance dans le rôle d’un des trois précédents. Ce qui n’était pas plus mal. En fait il était tellement chétif qu’on aurait pu croire que lui et les autres hommes insectes qu’elle avait croisé aujourd’hui n’appartenaient pas à la même race. Elle s’arracha à sa comparaison, il y avait plus important à faire dans l’immédiat. Même son cerveau embrumé s’en rendait compte.

- Merci. Je … Il n’est pas ressorti, il faut l’aider.

Sa voix était faible, et elle ne devait même pas s’entendre avec le brouhaha de la chute d’eau en arrière plan… Elle se mis tant bien que mal à genou et scruta une fois encore les profondeurs. Y retourner ? Non, elle n’aurait pas la force de remonter, surtout pas en tirant un corps mort, pas dans son état actuel. Le découragement était sur le point de s’emparer d’elle. Ça commençait à faire longtemps à rester sous l’eau…



[Hello Ab' ! Enchantée Wink
Sorry Ayesha, Touik serait bien allé te repêcher mais ça aurait fait un peu Duracel... Te noies pas hein ! T-T]
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MessageSujet: Re: Dans la boue et l'eau putride   Dans la boue et l'eau putride Icon_minitimeMer 19 Mar - 14:32



Il flottait dans le néant. Seul un écho cristallin troublait le silence qui l'étreignait de son murmure impalpable.
Il voulut ouvrir les yeux, mais ils l'étaient déjà. Il ne voyait rien, pas même ses doigts qu'il croyait agiter au dessus de son visage. Il se redressa sans qu'aucun changement ne s'opère dans son état de cécité. A moins que les ténèbres ne soient si profondes que le regard en devienne inutile.
Une goutte irrisée tomba à ses pieds, propageant sur l'onde obscure une série de rides concentriques. Il reposait sur un océan immobile, qu'aucune vague ne venait agiter. Et pourtant, le chuintement familier résonnait.
De nouveau, la chute d'une minuscule perle liquide, insignifiante en comparaison de la mer qui l'avala avec une note éphémère. D'où venaient-elles?
Il tendit la main pour intercepter la suivante. Elle s'écrasa sur son pouce, où elle resta suspendue.
Puis l'eau dégoulina soudain de ses doigts, ruissela le long de son bras, bouillonnant autour de son poing comme le jaillisement d'une fontaine. Le liquide le glaça à l'intérieur, comme lorsqu'on plonge la main dans une eau si bouillante qu'on se croit gelé jusqu'à l'os. Comme lorsqu'un glaçon vous arrache la peau. Si froid, et si douloureux... Il ne pouvait crier, il ne pouvait bouger. Le flot se changea en torrent et l'engloutit tout entier, l'entrainant vers le fond...
Les miroitements de la surface qui s'éloignait projetaient d'étranges ombres changeantes. Elles se tordaient en tous sens, évocations mouvantes de visages déformés, d'yeux qui le regardaient se noyer ou au contraire se détournaient de lui.
Un filet de bulles, pathétique appel au secours, s'éleva vers elles comme l'eau se précipitait dans sa bouche. Salée, désespérément salée.


Il flottait pour de bon, inerte comme un poisson mort, et l'eau qui le berçait pouvait supporter tous les qualificatifs de saleté et de répugnance les plus divers, mais pas celui de salée. Lentement poussé par l'écoulement régulier, son corps heurta le rebord glissant du bassin d'épuration. La cascade qui continuait à se déverser commençait à le faire déborder: le niveau augmentait sensiblement. Quelque chose devait limiter son écoulement dans les tunnels environnants. Si le barrage ne cédait pas, jusqu'où monterait-elle?
Au dessus de lui des silhouettes s'agitaient, et des mains s'accrochèrent à ses vêtements gorgés et alourdis...


[Bon je fais pas trop avancer mais je pouvais pas me sauver tout seul après tant de temps dans l'eau... Sans avoir à plonger me chercher, j'espère que vous aurez assez de force pour me hisser... -_-" Et je suis pas mort, hein! Pas loin mais... Sinon après faudra qu'on se préoccupe de l'eau qui remplit la salle...]
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MessageSujet: Re: Dans la boue et l'eau putride   Dans la boue et l'eau putride Icon_minitimeJeu 3 Avr - 0:23

Un petit soupir désespéré s'échappa des lèvres du jeune adolescent, tandis qu'il se laissait tomber à l'eau comme un sac informe, résigné.

S'il avait pu l'éviter, il l'aurait fait assurément, mais effectivement "il" n'était pas ressorti, et ne semblait pas décidé à le faire sans un peu d'aide, vu la façon dont il flottait... A vrai dire, ce n'était pas tant l'idée d'entrer à nouveau en contact avec le liquide souillé, au point où ils en étaient... Ses bandages pendaient mollement, la force du torrent d'eau les avait défait, et généralement il n'aimait pas la sensation de ses pattes offertes à la vue et à la réaction d'étrangers. Mais là il avait d'autres soucis en tête. Heureusement que le corps inerte était à quelques bras du bord - techniquement, un homme aurait pu l'attraper, mais voilà, la nature, radine comme à son habitude, n'avait pas daigné offrir au petit Abbotsen la taille nécessaire...

L'action aurait pu être cocasse, à voir comme l'agile gamin, se trouvait embêté dans l'eau, à tirer tant bien que mal l'autre homme, heureusement peu imposant, tout en gardant les pieds accrochés au bord pour les rappatrier tous deux.
La vue de l'eau montante ne le rassurait pas du tout. L'arachnide n'était pas familier du tout avec l'élément aqueux, bien qu'il ait vécu aux abords externes d'Eucalystà... Personne ne lui avait appris à nager... Sans doute même que sa famille jugeait cette capacité innée, vu la façon dont on l'avait balancé dans le bassin du temple sans plus de façon, lors de sa cérémonie de présentation aux Pères... Le seul voyage en bateau de toute sa vie, pour aller jusqu'au lagon qui abritait la divinité marine, afin qu'elle puisse le reconnaître, et le ramener à ses parents si jamais il venait à tomber en son sein... Apparemment, les Alkylins aussi vénéraient la déesse... Abbotsen ne savait pas trop pourquoi. Ils vivaient toujours dans l'eau, eux... peut-être pour éviter qu'ils ne se perdent dans les courants...

Avec un effort et une torsion affreusement douloureuse de son dos, il parvint à ramener le type sur le bord - tant et si bien qu'on puisse encore appeler l'écueil maintenant immergé qui les accueillaient un rebord - et avec l'aide de la jeune fille, ils parvinrent à l'asseoir contre le mur suintant pour que sa tête se maintienne hors de l'eau. Il était surpris de rencontrer ces deux-là, à peine plus vieux que lui... Il pensait - espérait - trouver d'autres "Lépreux" couverts de bandelettes, qui sauraient retrouver leur chemin dans ces labyrinthes. Malheureusement, ils avaient l'air tout aussi étrangers que lui, et les choses s'annonçaient laborieuses.

" Eh! " appela Abbotsen en secouant l'épaule sans réaction.

Une nouvelle secousse un peu plus vigoureuse, et son regard se teintait d'incompréhension. Et de demander bêtement, comme si la fille allait répondre:

" Pourquoi il ne se réveille pas..? "

Inquiet, il se redressa, avant de se tourner pour jeter un coup d'oeil à la salle circulaire, qui s'inondait progressivement. Le couloir par lequel il était arrivé, et qui offrait la seule sortie visible, montait en pente douce, ce qui leur assurait un peu de répit. A deux centaines de mêtres environ, il se souvenait d'une intersection, encore fallait-il espérer trouver une sortie par là avant de mourir noyés...

" ...Je crois qu'il est mort. " déclara-t-il sans plus de cérémonie, alors qu'il n'avait pas laissé plus de trente secondes s'écouler depuis son repêchage épique. " Il faut partir d'i... "

Quelque part à côté de lui, une toux ératique indiqua que l'inconnu avait repris connaissance.



[HS: vraiment désoléééée! 20 jours de tranquilité avant le prochain rush, mais tant pis, je ferai dans le message court histoire de ne plus faire lambiner un RP comme ça, promiiis T-T]
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MessageSujet: Re: Dans la boue et l'eau putride   Dans la boue et l'eau putride Icon_minitimeDim 6 Avr - 12:30

" ...Je crois qu'il est mort. "
Curieux d'être rappellé à la vie par une telle affirmation.
" Il faut partir d'i... "
Il voulut signaler qu'il n'était pas encore un cadavre à la personne qui s'exprimait ainsi, qu'on ne l'abandonne pas... Mais lorsqu'il voulut inspirer l'air nécessaire, ses poumons se révèlèrent atteints par l'eau, et se contractèrent pour l'expulser, ce qui se traduisit par une toux implacable et bruyante. Au même moment, il se sentit glisser dans l'eau. Il n'avait aucun repère, et se rendre compte qu'il se trouvait toujours dans le bassin et que plus personne ne le tenait le fit paniquer. Il se débattit confusément, risquant plus de couler à cause de ses gestes désordonnés que de son immobilité première.
C'est alors qu'une main, lui saisissant le col (ou ce qu'il en restait) lui fit prendre conscience de la proximité du bord, auquel il s'aggripa désespérément. Relevant les yeux, il reconnut le visage de Gzy. Elle était donc restée... Il fallait absolument qu'il sorte de l'eau, il ne supporterait pas un instant de plus de barboter là dedans après sa quasi noyade et son rève troublant... Heureusement, l'eau montant de plus en plus, il n'eut presque aucun effort à faire pour se hisser - justement parce qu'il n'eut pas à se hisser.
Heureusement? Le déversement, manifestement supérieur aux capacités de la salle, l'inondait à une vitesse inquiétante. Il se sentit tout à coup parfaitement en accord avec l'inconnu pressé de vider les lieux. L'inconnu qui les avaient sauvés, sans doutes.
Il se trouvait à quelques mètres au dessus, s'étant éloigné après sa déclaration pour s'arrêter sur la pente au niveau de la limite des eaux, et retourné vers les deux ansuriens attendait qu'il se remette pour se barrer le plus vite possible. Partageant son empressement, Ayesha s'efforça de se redresser sur ses jambes tremblantes, mais son estomac ne fut pas du même avis. Il fallait croire qu'il avait avalé beaucoup d'eau... L'écoeurement le saisit, s'il n'attrapait pas au moins une maladie mortelle après ça, ce serait un miracle...
L'eau arrivait presque aux genoux de Gzy qui elle était debout. Il fallait faire vite...
"Tu permets?" croassa-t-il à l'ansurienne en faisant signe explicitement qu'il comptait sur son appui pour se relever...
Ainsi, il parvinrent à atteindre le niveau du jeune... Du jeune?

Les remerciements qu'il comptait lui adresser s'étranglèrent dans sa gorge lorsqu'il distingua les horribles appendices emmêlés dans des bandages défaits. Un jeune arachnide.
Le dégoût, la peur. Les ingrédients de la haine. Contrairement à ce qu'on avait coutume de croire, c'est moins la différence qui l'effrayait que la ressemblance. S'il n'y avait rien eu de commun entre eux, il aurait pu l'ignorer, le traiter avec indifférence. Mais la suffisance des ansuriens, et il en est ainsi pour chaque race, fait qu'ils se prennent pour la mesure de toute chose. Et en voyant un arachnide, il lui semblait observer un ansurien dénaturé, monstrueux. Une image déformée de lui même, exhibant dans son physique ce qui le rebutait en son coeur. Il ressentait confusément cela, et ne venait qu'une envie: détruire l'autre, briser cette affirmation vivante de la vérité qu'il ne cessait de rejeter. Les vrais monstres, ce ne sont pas ceux en ont l'apparence, mais ceux qui se comportent comme tels.
Et il lui fallait une échappatoire. Il fallait que sa colère trouve une cible, avant de se retourner contre lui même. Il fallait nourrir son désir de puissance, de domination. Il fallait qu'il se prouve sa force, défi vain, sans cesse renouvelé...
*Et tu tuerais celui qui t'as sauvé? Un enfant?*
Pas un enfant, un monstre... Par dessus tout, c'était pour cela qu'il devait le faire. Le plus vite possible. Avant que sa faiblesse ne reprenne le dessus... Avant qu'il ne soit obligé de le considérer comme une personne. Il s'interdisait de fréquenter des non-ansuriens au nom de ses principes, mais surtout pour éviter de faire face à ses propres contradictions. Comme l'horreur qui l'avait saisi au moment de l'attentat... Ansuriens, démons, tous avaient été massacrés de la même manière, sous ses yeux, par sa faute... C'était ça son idéal? Un monde purifié des races démoniaques? Le coût à payer ne serait il pas plus élevé que le bienfait obtenu pour les siens?
Combien encore était-il prêt à sacrifier pour cette cause? Il n'avait pas le droit de douter, pas le droit de saper les fondements de ses convictions. Ca reviendrait à scier la branche sur laquelle il se tenait. A retirer tout sens à ses efforts, à sa vie, à ce qu'il avait perdu pour les factions. Cotoyer un arachnide, c'était un pas de plus vers l'abime. Mais il n'avait pas le choix...
L'énergie qui avait fait vibrer son âme de haine quelques instants n'eut pas plus de force qu'une étincelle passagère et l'épuisement se rabbatit sur lui. Il avait perdu le poignard de Gzy dans l'eau, et dans son état il aurait à peine fait le poids face au jeune garçon. Il espérait que l'obscurité et les mèches trempées qui lui balayaient le visage auraient dissimulées ses expressions qu'il peinait de plus en plus à contrôler, ce qui ne lui arrivait jamais d'ordinaire. Mais cette journée et cette nuit éprouvantes n'avaient rien d'ordinaires, elles tenaient du cauchemar. Il eut un sourire faible et moqueur pour l'enfant, désignant ses membres arachnéens, quoi qu'il s'adressa davantage à lui même...
"Tu devrais cacher ça avec plus de soin... On ne sait jamais, tu pourrais tomber sur un pro-ansurien..."
Il ne savait pas comment il interprèterait cette entrée en matière, encore moins Gzy qui avait toutes les raisons de se douter de son activité réelle... Il y avait des sujets de préoccupation plus urgents.
"Tu viens de là, non? Il y a une issue? Tu pourrais nous guider jusque là?"
Prêt à lui emboiter le pas, il pria pour que le tunnel ne soit pas bloqué de l'autre côté également... Car son sauvetage récent deviendrait inutile. Il fallait survivre, s'accrocher à ses dernières forces...
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Touik Gzy Wulfiim
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MessageSujet: Re: Dans la boue et l'eau putride   Dans la boue et l'eau putride Icon_minitimeVen 2 Mai - 2:33

Touik ne l'avait tout simplement pas vu. Quand son compagnon était remonté à la surface il s'apparentait plus à un tas de tissus souillés jeté négligemment aux égouts par son ex-propriétaire qu'à un digne représentant de sa race. Ce n'est que lorsque l'arachnide s'anima à son côté qu'elle perçut la chose sous un angle différent : ce n'est pas un vieux chiffon, c'est Ayesha... Et tu dois avoir grossomodo la même teinte, celle de la serpillère sur son déclin. Elle s'excuserait plus tard du manque de considération flagrant dont elle venait de faire preuve. Elle aida de son mieux l'étranger à hisser l'ansurien sur le rebord... qui n'en serait bientôt plus un : l'eau montait vite, il ne fallait pas trainer. La seule issue envisageable, ce qui excluait la source de lumière au plafond... Dommage, la lueur ressemblait étrangement à une échappatoire donnant sur l'extérieur, la clarté du matin... qui illuminait de manière assez glauque l'antre où ils avaient atterri.

*Fait en sorte que l'antre ne devienne pas le tombeau... *

La seule issue envisageable donc était un couloir (un vrai, quel luxe après les boyaux étroits où ils avaient rampé dans les immondices de Mélandre), sûrement celui qu'avait emprunté le frêle être pâle pour arriver ici... Pour quelles raisons ? On ferait preuve de plus de curiosité plus tard. Si elle avait été un peu superstitieuse elle aurait pu croire à une intervention enfin favorable de la voix céleste leur envoyant le sauveur qui les guiderait jusqu'à la mer, mais elle croyait plus volontiers à une amitié entre pro-ansurien et arachnide qu'à l'intérêt d'un dieu pour le destin de deux malheureux, perdus dans les tenebres crasses des souterrains. Les divins de ce monde devaient avoir bien d'autres choses à faire que de se préoccuper des vivants qui l'habitent. Aussi, les trois vivants en question avaient plutôt avantage à s'occuper eux même de leur survie. Trois vivants ? Vraiment ?

- Pourquoi il ne se réveille pas ?

*Parce qu'il ne dort pas je dirais...*

Elle n'eut pas le temps de répondre que déjà l'autre déclarait sans plus de cérémonie et encore moins d'émotion que l'homme était mort. Pressé de chrisser son camp, comme on le comprenait. Enfin, pas le mort qui aurait souhaité un peu plus de considération. Malheureusement pour lui, pour cela il fallut qu'il se résolve à vivre. Une toux humide et pâteuse, le cri de la vie, il faut qu'elle soit bien misérable... Elle s'étonna de s'en sentir soulagée. Un faible sourire apparut même sur ses lèvres. Étrangement, cette maigre bonne nouvelle lui permit de libérer un reste de semblant d'énergie qui lui permit de se mettre sur ses pieds. Ayesha s'agita, manquant de replonger. Elle l'attrapa comme elle put, c'est à dire par le col et le ramena contre le mur. L'eau montait toujours et ne semblait pas vouloir s'arrêter. À voir l'expression du jeune arachnide, il s'impatientait. Elle était du même avis. Les yeux affolés de l'ansurien exprimait le même accord, pas besoin de réferendum pour définir l'ordre des priorités : sauver sa peau paraissait un objectif convenable et approuvé de tous. Elle aida l'ansurien à se relever et fit un pas vers la "sortie". Mais son compagnon ne suivait pas. Il tiquait sur les membres plus nombreux que nature (que nature ansurienne naturellement) de leur nouveau camarade. Elle se racla la gorge pour lui signifier qu'il se confondrait en remerciements plus tard bien qu'à première vue ce n'était pas un éloge que ruminait l'homme.

*Il exagère là. Après avoir croisé Pyre, celui là est beau comme l'aube... De toutes façons c'est pas le moment de faire la fine bouche, faut qu'on bouge...*

- Tu devrais cacher ça avec plus de soin... On ne sait jamais, tu pourrais tomber sur un pro-ansurien... se présenta amèrement Ayesha.
-Il faut avouer que ce serait de la vraie malchance de croiser un de ces types dans la galère où nous sommes déjà, coupa-t-elle en le poussant d'un petit coup d'épaule qu'elle aurait voulut plus vigoureux.

Elle posait sur l'homme un regard lourd de reproches. Pas pour ses opinions qu'elle ne croyait que trop bien deviner. Elle se désolait qu'il trouve dans sa faiblesse le moyen d'être désobligeant avec celui qui venait de lui sauver la vie. Manque de reconnaissance éclatant et assez malvenu.


*Il faut des méchants pour rendre le monde intéressant... Il paraît...*

Elle se préocuperait des idéologies de ses relations quand elles seraient en sécurité, donc plus tard. La sortie ? L'arachnide ne semblait pas être en pleine confiance pour ce qui était de les y conduire.

*Je compte sur toi Hasard...*

Ils s'engagèrent, pauvres pélerins de l'ombre en quête de lumière, sur le seul sentier qui s'offrait à leurs pieds fatigués. Une lente procession au but pieux et saint : celui de pouvoir célébrer leurs croyances demain encore. Et bien sûr de connaître à nouveau la propreté oubliée depuis quelques longues heures. Ils portaient sur leurs épaules abattues le poids de la misère humaine ainsi que celui de leurs vêtements boueux. Et s'ils ne chantaient pas des louanges à la grande miséricorde divine c'était évidament parce qu'ils étaient trop occupés à ne pas desserrer les dents pour éviter le désagrément des plaintes que leur arracherait alors leur difficile progression. Enfin, l'eau se réduisit à un mince ruisseau et ils purent de nouveau marcher sur de la terre ferme. Ils arrivèrent bientôt à une bifurcation. L'adolescent, qui allait en tête, hésita un instant et choisit la gauche. Les deux autres ne protestèrent pas. Peut être ne remarquèrent ils même pas le deuxième choix. Derrière eux, la salle continuait de se remplir dans de puissants grondements. Leur seul souhait : s'en éloigner le plus possible.

Ils ne vagabondèrent ainsi que très peu si on tient seulement compte de la distance parcourue. Mais ce très peu leur pris bien longtemps ! C'est finalement comme dans un rêve qu'ils entendirent l'écho d'une vague se heurtant mollement à la digue. Il leur fallut d'ailleurs un long moment avant d'associer ce son à l'espoir de revoir enfin le ciel. Mais leur marche s'était sensiblement accélérée. Comme un coureur de marathon qui trouve la force de sprinter quand il apperçoit enfin la ligne d'arrivée. Ce n'était pas une horde de supportaires qui les attendait mais plutôt une nuée d'albanestres. Peu leur importait, leurs piaillements n'avaient à leurs oreilles que le son de la liberté. Liberté si proche. Oui, à quelque barreaux près... Quelle étrange et pour le moins agaçante manie que de grillager toutes les issues des boyaux de la ville ! Si de bons habitants comme ils semblaient tous l'être ne pouvaient plus visiter tranquillement les intestins grouillants de leur bonne vieille cité... Quelques mètres au dessus ils pouvaient entendre les passants se lamenter sur l'ingratitude de leur sort, la misère qui s'abattait soudainement sur leur commerce auparavant si prospère... Touik serra les poings sur les barres de fer et appela :


- S'il vous plait ! Vous m'entendez ? On a besoin d'aide ! On est trois ! Bloqués ! Vous m'entendez ?
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MessageSujet: Re: Dans la boue et l'eau putride   Dans la boue et l'eau putride Icon_minitimeLun 2 Juin - 0:36

Le soleil dardait ses rayons par dessus la brume ondoyante. Le port s'éveillait, comme s'il ne prenait pas la mesure des évènements de la nuit. Comme si une carcasse de métal fondu qui avait autrefois parcourut le ciel n'éventrait pas un entrepot des docks. Les albanestres riaient dans le vent. Une pénible odeur de cendre flottait dans l'atmosphère, teintée du sordide relent des égoûts se déversant dans l'eau douteuse du port.

Piën manoeuvrait les rames de ses bras musclés: pour rien au monde elle n'aurait nagé dans cette eau polluée. Elle se releva, laissant les vaguelettes pousser le cannot contre le quai. Saisissant le paquet de bout soigneusement enroulé, elle le glissa dans l'anneau de métal et le noua habilement malgré ses mains palmées.
L'heure était au bilan. Elle avait accordé permission à ses hommes, qui s'étaient joyeusement éparpillés pour profiter pleinement des festivités, à la recherche d'alcool, de filles faciles ou pour le plaisir de voir les feux d'artifices. Elle ne leur avait pas accordé le droit d'assister au retour des chasseurs de léviathans: il fallait faire les soutes, vérifier l'étanchéité, récurer tout l'accastillage gorgé de sel après la traversée... Il aurait été injuste de leur refuser plus longtemps les festivités pour lesquelles ils avaient pressé leur retour.

Elle avait préféré garder l'Alouette. Seule sur le navire, tête à tête avec les étoiles... Puis les détonations, les cris et les lueurs de l'incendie. Silmanth était sorti de son antre à ces bruits, et avait contemplé d'un air sombre et entendu le reflet rougeoyant de la ville sur l'eau. Le vieux capitaine avait hoché la tête, et était retourné dans l'obscurité de sa cabine, la laissant seule avec ses tourments. Un trouble l'avait saisi. Elle mesurait combien la vie de chacun de ses hommes était liée à elle, combien sa responsabilité était grande face à leurs vies si fragiles. Il lui sembla sentir une flamme s'éteindre. Elle leur avait donné leur permission.

C'est alors que la mer avait semblé enfler. Le navire commença à dériver: l'ancre avait été décrochée par un mouvement du fond marin. Les amarres gémirent: le poids du bateau ne tarderait pas à les faire craquer. Il risquait alors de venir cogner contre le quai et d'endommager sa coque. Seule pour faire la manoeuvre, elle débloqua la chaine et la laissa se dérouler jusqu'à ce que l'ancre s'accroche dans une aspérité. Là était le danger: la chaine se mit à filer à toute vitesse, menaçant de lui emporter les doigts. D'un coup de pied bien placé, elle bloqua le mécanisme. La tension soudaine fit osciller le bâtiment entier, puis il se stabilisa enfin. Elle poussa une longue expiration de tension relachée, et s'autorisa un regard vers le port. La terre avait tremblé.
Elle avait ensuite attendu. Le ciel s'éclaircit à l'est sans plus de changements.

Et voilà que l'alkyline s'aventurait parmi les terriens. Il était temps de retrouver son équipage, et de faire le point sur les pertes éventuelles.
Mais alors qu'elle s'apprêtait à se hisser sur le quai en s'accrochant au gros anneau rouillé, une voix parvint à ses oreilles, toute proche. Un appel au secours. Il n'y aurait pas dû y avoir de voix venant de ce côté ci: elle était seule à s'amarrer, et cela ne provenait pas des quelques passants sur le quai.

Elle distingua alors une sortie d'égout de la hauteur d'un ansurien, creusée à même la jetée, obstruée de vieux barreaux couverts de bernacles. Elle détacha son bout et d'une poussée de la rame contre le rebord, dirigea l'embarcation vers la provenance des voix.

Elle tomba face à trois créatures pitoyables: la première chose qu'elle remarqua fut leur odeur, puis l'impression qu'ils avaient pris un bain parmi les immondices -ce qui ne devait pas être qu'une impression- et enfin l'expression d'épuisement sur leurs visages émaciés, qui s'étaient éclairés en la voyant surgir. Ils semblaient tous porter des blessures plus ou moins bénignes. L'arachnide semblait même avoir une sérieuse hémorragie à l'un de ses bras: la chitine, déchirée, laissait son fluide vital suinter à l'extérieur de son corps.

La méfiance reprit le dessus sur la pitié qu'elle avait ressenti au premier abord. Les personnes honnêtes ne fréquentaient pas les égouts. On les disait le repère de ces enfoirés de lépreux, avec leur Inroë mortelle... Et vu les troubles récents, dont elle ignorait l'essentiel... Des fugitifs, manifestement.

"Vous êtes enfermés? Comme c'est ennuyeux... Bien sûr, je vais vous aider. Mais d'abord, j'aimerai savoir... Qui vous êtes, et ce que vous faites dans un endroit aussi charmant."

Elle aurait mieux fait d'agir et de ne pas poser de questions, ou de les abandonner à leur sort comme si de rien n'était. Mais elle ne se sentait pas la lâcheté d'adopter l'une ou l'autre des attitudes sans savoir réellement ce qu'elle faisait. Si elle libérait des criminels, ce serait en connaissance de cause. Car comment aurait-elle pu les laisser enfermés, condamnés à une mort certaine? Ils n'étaient que des gamins...

[A toi Esk! Dès qu'on sort de ces égoûts on migrera vers les docks vu que c'est plutôt là que ça se passe... En temps que PNJ je compte mettre un peu, peut être pas d'action mais d'évènements le prochain coup... (enfin rien de nouveau sous le soleil mais pour nos persos ça risque d'être un choc!]
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