Les Mémoires d'Initium
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Après des guerres séculaires, les peuples d'Initium s'accordent enfin une paix relative. Pourtant, tapie dans l'ombre, une menace pèse ...
 
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 Retrouvailles, ou ce qui y ressemble [Réservé]

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Mutsunokami Adonia

Mutsunokami Adonia


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MessageSujet: Retrouvailles, ou ce qui y ressemble [Réservé]   Retrouvailles, ou ce qui y ressemble [Réservé] Icon_minitimeLun 3 Mar - 21:21

[ 29 Venty 6.498 ]


Des arbres, toujours des arbres. Des arbres et encore des arbres. Des troncs surmontés de couronnes de feuilles... Mais Adonia avançait sans ralentir le pas, sans regarder autour d'elle, la beauté des lieux ne la préoccupant pas - pas encore.
Le soleil commençait à décliner, dans moins d'une heure ce serait la nuit, et elle souhaitait atteindre le "point de rendez-vous" avant qu'il soit impossible d'apercevoir quoi que ce soit. Repérant un quelconque rocher, elle bifurqua à droit, enjamba un ruisseau et s'enfonça dans un lit de fougère. Il était évident qu'elle suivait un chemin prédéfini, mais il lui semblait ne jamais devoir l'atteindre, ce qui ne la démoralisa toutefois pas le moins du monde. L'obscurité se faisant de plus en plus lourde, elle murmura une incantation qui fit danser une flamme à un mètre devant elle, moins dans le but de repérer un chemin qu'elle semblait suivre naturellement que d'amoindrir son sentiment de solitude. Les oiseaux chantaient la disparition de la lumière, fiers représentants du cycle ininterrompu de la nature, immuable, plus juste et ordonnée que le plus aguerri des hommes.

L'orage commença à gronder alors qu'Adonia suivait un chemin de terre enfouit sous les pousses diverses, les oiseaux s'éloignèrent, l'ambiance feutrée devint pesante. Elle regarda vers le ciel, les nuages gris et bas étaient déjà au dessus d'elle, au moment où elle déboucha dans une vaste clairière verdoyante. Elle releva la capuche de sa cape de chanvre pour se protéger de la bruine et s'avança de quelques mètres dans l'espace déboisé. Les lacunes du plan commençaient à se combler dans les méandres de son esprit. Si Valaron avait organisé les retrouvailles de la famille dans cet endroit reculé, ce n'était pas pour une des raisons lambda qu'il avait invoqué mais bel et bien pour affronter ses fils, le final qu'il attendait depuis le départ de Nathaniel. Adonia secoua la tête et marmonna intérieurement.


*Personne ne te changera, tu restes l'adolescent borné qui défie le monde entier pour prouver sa force. C'est à se demander comment tes plans peuvent toujours s'exécuter impeccablement, tu réagis à chaque instant de la même manière qu'au précédent.*

Une goutte tomba à ce moment, puis une autre, et la pluie s'élança tout à fait, virevoltant d'un arbre à un autre, dansant sur les feuilles et imprégnant la clairière de cette ambiance inégalable qui n'existe que dans une forêt. Le chant des oiseaux repartit de plus belle, comme pour saluer l'arrivée de leur amie bienfaitrice, et les environs retentirent bientôt du concert des passereaux alors que la pluie redoublait d'intensité. La flamme s'éteignit avec un léger chuintement et Adonia se rendit alors compte de l'obscurité qui l'étreignait. Laissant glisser de son épaule le sac de cuir qui contenait ses quelques affaires, elle s'assit sur une énorme racine qui dépassait du sol.

"Attends moi dans la clairière. Ou plutôt, attends nous."

C'étaient ses mots. Maintenant elle avait tout le temps pour se souvenir et classer avec méticulosité les informations qu'elle avait glanées tout au long du rassemblement des druides. Méditer sur les événements qui allaient suivre ne seraient que le meilleur moyen de les redouter encore plus.


Dernière édition par Mutsunokami Adonia le Dim 9 Mar - 1:27, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Retrouvailles, ou ce qui y ressemble [Réservé]   Retrouvailles, ou ce qui y ressemble [Réservé] Icon_minitimeSam 8 Mar - 15:28

L'obscurité. Son lot quotidien. Pas seulement parce qu'il n'avait plus d'yeux mais aussi parce qu'il n'avait plus aucun repère. Le monde qui l'entourait il ne le comprenait plus depuis des années. Rien ne le touchait, rien sauf qu'il sentait en lui, ce vide incompréhensible qui lui faisait perdre la tête. Il avait oublié les raisons de son départ de la maison familiale, pourquoi il n'était pas resté avec ceux qu'il aimait. Sa mère qui incarnait la personne vers qui il éprouvait tous les sentiments dont il était capable, pourquoi avait-il voulut s'éloigner d'elle ? Son père, bien qu'il fut incapable de le lui montrer, était son modèle. De lui il apprenait tout et c'est lui qui lui donnait cette soif de connaissance. Mais aujourd'hui il ne voulait plus rien, il ignorait son but. Ce qu'il était lui échappait totalement, il était comme sucé de l'intérieur. Le dégout de lui même était le sentiment le plus fort qu'il éprouvait en ce moment. Incapable. Oui il l'était, pire que cela même il ne méritait pas qu'on lui porte le moindre intérêt. Faible. Comme si son incapacité ne suffisait pas il fallait qu'en plus il manque de personnalité. Pire que tout.

Sur l'épaule de son père toutes ces idées lui traversaient l'esprit, soulignées par sa positon. Il était aussi impuissant physiquement qu'il ne l'était mentalement. S'il devait donner un mot pour définir sa vie jusque là ce serait sans hésiter "ratée". Voila des années qu'il avait perdu la vue mais il était demeuré incapable de se redresser. Le choc avait certes été rude et il n'avait peut-être pas bénéficié du meilleur soutien de la part des autres mais le temps avait passé maintenant. Il était temps qu'il se redresse, cesse d'être un pauvre être torturé et se reprenne en main.

La paralysie commençait à se dissiper et de nouveau il pouvait bouger le bout des doigts. Plus il regagnait le contrôle sur son corps plus il se confortait dans l'idée qu'il devait devenir plus fort. Lorsqu'il aurait reprit le contrôle de son corps il ne se laisserait plus jamais ainsi toucher par un sort. Il n'avait été d'aucune utilité sur la place de Mélandre. Un simple bouclier aurait était plus efficace. Voila qui était assez pour lui faire sentir sa profonde nullité. L'obscurité autour de lui disparaissait et laissait place à de beaux arbres feuillus inondés par une pluie fine. Il sentait les gouttes d'eau frapper son corps affaibli par la paralysie. Elles étaient réconfortantes et lui donnaient l'impression de se reconnecter au monde. Ses vêtements trempés devenaient lourds, ses cheveux également. Son son torse déjà disparaissait les marques de brulures. Son vêtement à moitié consumé par les flammes ne pouvait rester sur lui tant il devenait pesant de souvenirs. Toujours sur l'épaule de son père il commença à se mouvoir sans déranger l'équilibre que Valaron s'était appliqué à faire pour le transporter sur une longue distance. Il prit le bas de sa chemise et la tira lentement. Très lentement. Puis il la jeta au sol. Enfin il était libéré de cette désagréable humidité mais aussi de cette guenille qui représentait son passé d'inaction et d'ignorance. Il ne pouvait la voir s'éloigner au rythme des pas de son père mais il l'imaginait très bien. Un sourire de franche satisfaction s'afficha sur ses lèvres. Comme la chemise venait de tomber il deviendrait quelqu'un. A présent il en était convaincu. Ainsi posé, bien que la position n'était pas particulièrement confortable, il savait à quel point son père tenait à lui.

Au bout d'un moment, alors qu'il s'était finalement endormi, Valaron freina le pas et s'arrêta devant une autre personne qui lui adressa la parole. Cette voix il la reconnut immédiatement. Celle de sa mère, douce et posée. Comme on pose une marchandise fragile Serenteï fut déposé à ses pieds. L'hésitation le prenait soudain. Devait il feindre de continuer à dormir et entendre ce qu'avaient les deux personnes à se dire ou se lèverait-il? Se rappelant de ce qu'il venait de se promettre il décida d'agir. D'une voix assurée, tout en restant au sol, il dit :
"-Pardonnez-moi! ... Mère."
Il se redressa un peu, pour montrer qu'il était bien réveillé. Puis à genoux il se mit devant elle en baissant la tête d'humilité.
"-Pardonnez à votre fils de vous avoir laissée seule... Ce n'est qu'un pauvre idiot!"
Les derniers souvenirs qu'il avait avec sa mère lui revinrent un à un. Chaque moment qu'il passait à ses cotés étaient emplis de joie de complicité. Durant leurs jeux ils étaient tous deux les plus grands enfants du monde. Pendant les leçons qu'elle lui donnait il était aussi attentif que possible. Il aurait voulut voir une nouvelle fois son visage si angélique, tellement critiqué par son peuple. Lui il le trouvait parfait. Même s'il était probable qu'elle ne soit pas vraiment une Eycorchée de souche elle était la plus belle mère qu'il pouvait imaginer avoir. Il ne reverrait cependant plus jamais son visage. Ces yeux bleus qui coupent avec son teint et sa chevelure. Plus jamais.

Avant de verser une larme il se ressaisit, prit une profonde inspiration, se rappelant qu'il devait faire son possible pour oublier le passé et s'accepter comme il était aujourd'hui. Il redressa alors la tête, affichant un sourire tendre. Puis il s'accrocha à la main de sa mère et la posa contre son visage. Réconfortante.

Il sentait derrière lui la présence paternelle qui cherchait à lui dire quelque chose, mais n'osait interrompre des retrouvailles. Presque dérangeante mais il avait lui aussi à lui parler. En fin de compte c'est lui qui rompit avec sa mère. Il lâcha sa mère, se redressa en gardant la tête basse, comme pour ne pas confronter son regard absent avec l'un de ses parents.
"-Père... Je vous ait déçu. Le préjudice que je vous ai porté est peut-être plus grand que celui que vous avez fait subir à cette population. Pourquoi m'accorder de revoir mère?"
Bien qu'il en fut très heureux il ne montra pas le moins du monde qu'il appréciait de "revoir" son père. Sa fierté l'en empêchait littéralement. Au contact de son père il retrouvait enfin cette fierté qui l'avait abandonnée jusque là.

[Edit d'Ayesha: Oublie pas que les actions et les descriptions sont à mettre en italique dans tes prochains messages! Supprime cette remarque quand tu l'aura vue...]
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MessageSujet: Re: Retrouvailles, ou ce qui y ressemble [Réservé]   Retrouvailles, ou ce qui y ressemble [Réservé] Icon_minitimeSam 8 Mar - 17:53

Valaron avait finalement atteint le site qu'il avait préalablement sélectionné afin de servir de lieu de retrouvailles familiales. Il ne manquait plus que Nathaniel, qui de toutes évidences, ne tarderait pas, dans la mesure où il s'était efforcé de suivre son père afin de tenter de le rattraper. Cet endroit se situait non loin de la lisière de la Forêt des murmures. Il s'agissait d'une légère zone défrichée, qui décrivait un cercle quasiment parfait, inscrit au coeur de la sylve. Les Lunes irradiaient la place de leur éclat, la frappant de leurs rayonnements, ce qui générait une vive lumière perçant la nuit noire. La pluie battante s'abattait sur la petite assemblée ainsi que le sol, humide, qui ne s'agrégeait cependant guère en boue, demeurant particulièrement rigide et en partie recouvert de quelques graviers. Le Grand Pontife du Synode déposa alors Serenteï, avant de se diriger vers son épouse. Pus il attendit quelques instants, restant coi et observant la scène. Son rejeton semblait commencer à se remettre des attaques qu'il avait subies lorsqu'il tenta de s'interposer face aux Chevaliers Noirs. Satisfait, le noble hybride détourna alors son regard et s'approcha d'Adonia, avant de lui apposer délicatement sa main contre la joue et d'y déposer un baiser, avant de se mouvoir à nouveau.

C'est alors que Serenteï, visiblement remis, commença à demander son pardon à sa mère pour l'avoir abandonné, s'auto-traitant d'idiot. Puis il s'adressa alors à Valaron, avançant qu'il l'avait déçu, et que le préjudice qu'il avait pu causer pouvait même dépasser tous les dégâts causés par l'attentat perpétré à Mélandre, demandant par là-même pourquoi son père l'autorisait à revoir sa mère. Le Grand Pontife du Synode sourit à ces quelques mots. C'était un bon début, son rejeton commençait à reconnaître des torts et à cultiver une certaine culpabilité qui allait ainsi le rendre plus facilement influençable. A présent, le noble hybride savait qu'il allait pouvoir faire quelque chose de son fils, bien que cela allait sûrement prendre du temps. Il ne répondit pas immédiatement à Serenteï, mais prit la parole afin de parler à son épouse.

"J'espère que nous ne t'avons pas trop fait attendre, si tel est le cas, tu auras tout le loisir de le faire payer aux corps armés de Mélandre, qui en sont les responsables."


Puis il leva les bras vers le ciel d'une manière plus ou moins mystique et indicible, contemplant la splendeur des astres lunaires, tout en laissant la pluie caresser son visage.

"Cette pluie n'était-elle pas merveilleuse ? Elle vient bénir notre triomphe..."


Enfin, il s'avança vers Serenteï d'un pas calme et posé, esquissant un léger sourire relativement impossible à interpréter, tant il pouvait signifier maintes choses différentes. Arrivé au niveau de son rejeton, il fit un nouveau volte-face, et daigna lui répondre pour la première fois.

"Oui, tu m'as déçu. Tu as déshonoré la maison Mutsunokomi. Tu es lamentable, faible et pitoyable. Tu ne mérites pas de revoir ta mère. Toutefois, tu peux me remercier pour ma munificience et ma grande clémence, car je t'en offre la possibilité."

Ce discours avait bien entendu des effets tout calculés et prémédités. Il s'agissait tout d'abord de confirmer les dires de Serenteï pour le conforter encore plus dans son état misérable et maintenir ce berceau de culpabilité. Mais dans un deuxième temps, il créé chez son fils une sorte de sentiment de redevabilité, introduisant en lui une certaine gratitude qu'il allait éprouver envers on père. Il venait d'utiliser des techniques de manipulation visant à détourner les agissements et actes exploitables commis par le sujet afin d'illustrer sa propre théorie et de l'exercer contre lui, et à inhiber sa volonté en lui témoignant respect ou compassion.

"Serenteï... Je peux faire de toi ce que tu as toujours voulu être. Il te suffit pour cela de me suivre et de m'obéir. Par ma lumière, tu verras la lumière. Tu découvriras la vérité sur ce monde, celle que tu as toujours recherchée, et je ferai de toi une personne que tu as toujours voulu être. Tu veux cesser de te morfondre n'est-ce pas ? Tu veux cesser d'être un raté, car nous savons toi et moi que tu es un raté, n'est-ce pas ? Tu veux gagner puissance, respect ainsi que connaissance et reconnaissance ? Tout ceci est à ta portée maintenant que tu m'as retrouvé. Ne gâche pas cette chance Serenteï... C'est un cadeau... Que je te fais."
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MessageSujet: Re: Retrouvailles, ou ce qui y ressemble [Réservé]   Retrouvailles, ou ce qui y ressemble [Réservé] Icon_minitimeMar 11 Mar - 0:56

Nathaniel suivait le duo de tête qui fuyait inlassablement les séraphins. En effet, ils avaient été chassés de Mélandre par ces créatures divines et dans leur précipitation Valaron avait prétendu que le paquet qu'il trimballait sur son dos était son frère. Nathaniel doutait fortement de cette dernière information. Même s'il n'aimait pas ses fils, il ne se permettrait pas de rabaisser le nom même de Mutsunokami de la sorte...

Mais de toute façon, pour en avoir le coeur net, il fallait les suivre. Nathaniel se devait de les suivre. Il voulait à tout prix savoir la vérité. C'est donc pour cela qu'il suivait le trio de loin. Non pas qu'il souhaitât les espionner, non, mais le duo ne l'attendait pas ! Qu'importe, il les voyait parfaitement et pouvait, au pire, suivre leurs traces de pas qu'ils laissaient dans la terre sur laquelle ils marchaient. On distinguait nettement les traces fermement enfoncées dans la terre encore humide que laissait Valaron en portant un poids supplémentaire sur son dos et d'autres traces plus fines sans doute faite par ses acolytes stupidement dévoués...

Au bout d'un long moment, Nathaniel commençait à être essouflé mais pas question de faire de pause tant que ses prédécesseurs ne se seraient pas arrêtés eux aussi. Il ne fallait prendre de retard en aucun cas. Il reprit donc la marche après avoir bu un petit peu dans sa flasque qu'il remit bien à sa place dans sa besace. Et il était reparti...

* Tiens, c'est bizarre, ils se dirigent dans la forêt... Les autres aussi... *

Mais en examinant plus attentivement les marques au sol, Nathaniel comprit vite que deux groupes s'étaient formés. Heureusement il suivit le bon grâce aux grosses empreintes que laissait son père et les branches cassées qui pendaient ça et là. Effectivement, il n'y avait pas de chemins prétracés. Or il y avait de fortes chances de se perdre si l'on ne possédait pas d'indices à suivre.

Petit à petit il arriva à rattraper le groupe qui s'était arrêté. Nathaniel, tout d'abord resta en retrait camoufflé par des arbres et des arbustres aux feuillages touffus. Il pouvait de là, observer la scène qui se déroulait sous ses yeux, sans être vu.
Sérentei... Valaron, qui parlait au soi-disant frère de Nathaniel, l'appelait Sérentei. C'était bizarre. Nathaniel ne se souvenait pas de ce nom là... En même temps, de nombreuses années se sont écoulées alors il se pouvait fortement que la mémoire lui joue des tours.

Nathaniel regardait le décor autour de lui. Déjà la pluie, certes fine, recouvraient les traces laissées par Valaron à l'aller. Sortir d'ici deviendrait plus dur. Puis quand il regarda avec plus d'attention, il vit une personne derrière son père. Une personne qui lui rappelait quelqu'un. En effet, cette personne avait un air familier. Il ne l'avait pas remarquée immédiatement car il fixait tour à tour son père et ce fameux Sérentei pour se rappeler de quelques bribes de mémoire qui pourraient lui dire si oui ou non c'est bien son frère.

Pourtant son père lui parlait de la famille, de leur famille Mutsunokami, avec un grand M. Nathaniel ne savait plus quoi penser. Et cette pluie, incessante et rafraichissante, Nathaniel éternua.

* Ah !! La poisse !! Je ne pourrai pas continuer à écouter tranquillement... *

Nathaniel, du coup, sachant qu'il était découvert, s'avançant tranquillement. Son propre calme le surprit lui-même. C'était le calme avant la tempête, le vent avant l'ouragan, la fine pluie avant l'inondation. Il savait qu'il bouillait et pourtant il n'arrivait à exprimer toute sa rage. Il était devenu de marbre. Toute cette froideur était terrifiante. Il s'avança, sans un regard pour la tierce personne qu'il n'avait toujours pas reconnue, sans un regard pour cet eycorché qu'il ne reconnaissait pas non plus, par contre, il fixait d'un oeil presque malsain la personne qui lui servait de père.

Arrivé à hauteur de l'eycorché, il dit d'un ton froid et las...

"- Imposteur ! "

Puis il continua d'avancer vers son père. Son sang tourbillonnait. Ses pensées se bloquaient dans son cerveau. Plus rien ne fonctionnait. Tout allait de travers. Tout était comme si le passé avait fait un bond de 13 ans dans le futur...
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MessageSujet: Re: Retrouvailles, ou ce qui y ressemble [Réservé]   Retrouvailles, ou ce qui y ressemble [Réservé] Icon_minitimeLun 24 Mar - 1:28

La pluie résonnait toujours, inlassablement, mélodie chantante qui ne pouvait s'accorder avec la sensation qu'éprouvait Adonia. C'était comme si le temps avait ralenti, ou même qu'elle était retournée dans le passé, 14 ans plus tôt, alors que tous les quatre formaient encore une famille unie. Elle pouvait à présent constater ce qu'il restait d'eux, éparpillés aux quatre vents, désormais aussi éloignés dans leurs esprits et leurs pensées qu'ils l'avaient été dans le monde pendant toutes ces années. Comment s'étaient-ils retrouvés à cet endroit, à ce moment précis? Etait-ce encore un plan manigancé par Valaron? Le hasard ou le destin? Sans s'expliquer pourquoi, Adonia ne voulait pas connaître l'explication, ne désirait pas que l'un d'entre eux s'avance, prenne la parole pour dévoiler le fond de son cœur. La situation était ainsi, elle changerait s'il le fallait.

A présent Nathaniel était arrivé à leur niveau. Adonia, pour être une experte en la matière, voyait bien que son fils dissimulait ses véritables sentiments. Mais derrière le calme, la froideur même, impossible de distinguer ce qu'il leur réservait. Impossible même de comprendre pourquoi, des années après, il était encore capable d'afficher un tel mépris pour les membres de sa famille.
Et bien tant pis. Qu'il devienne insensible au point de ressembler à son père, Adonia n'en avait cure. Elle continuerait à agir comme une mère se devait de le faire. Elle n'avait absolument rien à se reprocher. Elle avait envie de parler, de poser des mots sur ce qu'elle ressentait, pour poser des questions, donner des réponses. Mais chaque phrase à laquelle elle pensait mourrait sur ses lèvres parce qu'inappropriée, inutile ou mal formulée. C'était comme chercher à exécuter un nouveau sort sans savoir par où commencer. C'était frustrant et donnait l'impression d'être de trop, à la mauvaise place.

Adonia failli se tourner vers son mari pour rechercher dans son regard le soutien dont elle avait besoin. Elle se reprit, traversée par la certitude que les pensées de son mari n'étaient pas tournées vers elle, mais vers leurs fils, ce qu'ils pourraient lui apporter, l'implication et l'utilité qu'ils auraient pour le Synode. L'Eycorché avait comme particularité de ne jamais savoir entièrement dissimuler ses ambitions, en plus de n'être dirigé que sur un seul but à chacune de ses actions.
La pluie redoubla d'intensité mais la jeune femme baissa tout de même le capuchon de sa cape. La fraicheur des gouttes acheva sa réflexion. Elle avança d'un pas et posa sa main sur l'épaule de Serenteï, qu'elle pressa affectueusement, comme une réponse à ses paroles, un encouragement, lui indiquant qu'elle était encore derrière lui malgré les années écoulées et les choix qu'il déciderait de faire.

Et ils étaient là, tous les quatre, face à face et se scrutant les uns les autres. Mais encore une fois c'était de Valaron que tout dépendait, parce qu'il était le « Pontife » du Synode, parce qu'il était le chef de famille, et parce qu'il en était ainsi depuis des années. Depuis le tout début, et Adonia n'avait jamais rien fait contre ça. Elle ne s'était jamais élevée contre lui. Quand elle désirait faire quelque chose, elle le faisait tout simplement, en évitant de croiser un éventuel avis de son mari. Elle n'avait aucune raison de changer la donne à ce moment précis, mais il était hors de question que cela se reproduise avec ses fils.

Alors, ses doigts glissant de l'épaule de Serenteï, elle fit un pas de plus et s'approcha de Nathaniel. Son regard embrassa en un instant la physionomie du jeune Eycorché, s'arrêtant à peine sur les arabesques qui teintaient sa peau. Enfin leurs yeux se croisèrent, leurs yeux du même bleu intense qui tranchaient avec la couleur foncée de leurs cheveux. Alors elle leva sa main gauche et l'approcha du visage de son fils, qui ne fit aucun mouvement. Elle caressa sa joue d'un geste léger, et lui adressa un sourire serein. C'était dans ces instants qu'elle mesurait tout l'amour qu'elle portait à ses enfants, et elle désirait que Nathaniel le comprenne. Les mots s'échappèrent de ses lèvres, sans qu'elle ne puisse les retenir, cette fois.


"Mon fils. Je suis heureuse de te revoir. Sois le bienvenu parmi nous."
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MessageSujet: Re: Retrouvailles, ou ce qui y ressemble [Réservé]   Retrouvailles, ou ce qui y ressemble [Réservé] Icon_minitimeDim 30 Mar - 13:29

"Oui, tu m'as déçu." De pesantes paroles, surtout venant de son père. Il se faisait accablé de reproches comme jamais il n'en avait reçut auparavant. Pour ce n'était pas la première fois qu'il décevait son pauvre père. Jamais pourtant il n'avait perdu son temps à le lui dire. C'était un coup dur à accepter pour Serenteï qui ne savait pas comment réagir. Chaque mot le blessait un peu plus en son for intérieur. Il ne s'attendait pas à ce que son père le félicita, mais il n'imaginait pas non plus la force, l'impact douloureux que les reproches pouvaient avoir lorsqu'ils étaient consentis. "Tu as déshonoré la maison Mutsunokami." C'était bien la dernière chose qu'il aurait voulut. Malgré lui et du fait des ses actions manquants de convictions il avait effectivement montré une image pitoyable de sa famille. Il incarnait l'échec et donc la preuve que sa famille avait été incapable de se redresser de ses blessures.

Serenteï, bien qu'il fut le plus touché par l'incident, avait le devoir de faire bonne figure en toute circonstance devant son peuple mais devant le monde entier également. Personne n'avait apprit la perte de ses yeux car cela aurait enjoué toutes les personnes qui détestaient les Mutsunokami. Lorsqu'on est d'une lignée noble et d'une famille de haut rang social il faut savoir conserver les apparences et éviter de trop s'exposer. Un enfant atrophié aurait donné de mauvaises idées à certains. C'est aussi pour cela qu'il avait quitté la maison.

"Tu es lamentable, faible et pitoyable." Il fronça les sourcils sur ses mots. Il voulait céder à la colère et faire taire celui qui le critiquait mais jamais il n'aurait put s'attaquer à son père. De plus il trouvait dans ses mots une grande véracité. Lui même se savait si faible, comment pouvait il blâmer quelqu'un de lui dire ce que lui même pensait. Desserrant les poings il laissa son visage exprimer son désespoir. Bien que les larmes ne coulaient pas sur ses joues il avait complètement lâché tout contrôle sur lui même. Il était comme écrasé par les poids des mots. "Tu ne mérites pas de revoir ta mère. Toutefois, tu peux me remercier pour ma munificence et ma grande clémence, car je t'en offre la possibilité." Lorsqu'il fit référence à sa mère Serenteï se reprit. Il s'essuya le visage par un mouvement réflexe. Il avait en effet revu sa mère. Quel bonheur que de pouvoir la sentir si proche de lui. Sa main posée sur son épaule. Bienveillante. Quel absolu bonheur que d'entendre sa voix. Elle n'avait pas changé, toujours la mère aimante et douce quelque soit la situation. Un sourire échappa à la vigilance de l'aveugle, ce phénomène si rare qu'il s'interdisait inconsciemment.

Alors que cet instant touchait à sa fin et que Valarón de nouveau prévoyait son prochain mouvement on entendit un bruit dans les fourrés. Serenteï se redressa lentement et se mit aux cotés de sa mère. Rapidement un homme se dénonça. Il disait en un mot combien il haïssait Valarón. Qui était il pour ne pas le craindre au point de l'insulter ouvertement? Etait-ce un fou, un suicidaire ou pire, un guerrier? "Rien de tout cela." lui susurra Héraclès qui le voyait distinctement comme un magicien. Dans sa voix on sentait la colère impersonnelle qui le rendait encore mystérieux pour le fils du Pontife. Ce dernier ne prit même pas la peine de cesser son discours à l'attention de Serenteï, et en guise de réponse Nathaniel n'obtint que le vent et la pluie.
"Je peux faire de toi ce que tu as toujours voulu être." Et c'était sans doute vrai. Après tout Valarón était un redoutable chevalier noir. Il connaissait toute sorte de magie, l'art du combat autant à l'épée qu'à la lance ou désarmé. C'était un enseignant merveilleux, un vrai pédagogue qui lui avait déjà apprit l'histoire, la science et les langues. Surement saurait-il faire de lui quelqu'un de fort physiquement comme mentalement. Sur ce point Valarón marquait l'accent et ce n'était pas sans toucher la sensibilité fragile de Serenteï.

Nathaniel s'avança sans que personne ne lui adresse la parole. Seule Adonia, leur mère qu'ils s'ignoraient commune, lui montra qu'il comptait. Elle se détacha de Serenteï, fit glisser sa main de son épaule qui descendit le long de son bras jusqu'à sa main. Elle s'éloignait. Le plus longtemps possible il resta à son contact jusqu'à ce que leur main se détache et que le charme ne retombe. Pour Serenteï ce seul petit geste était comme une rupture violente qui le faisait souffrir mille tourments. Des pensées irréfléchies traversaient son esprit perturbé. Quand soudain il fut extirpé de son trouble par la délicieuse voix de sa mère.
"Mon fils. Je suis heureuse de te revoir. Sois le bienvenu parmi nous." L'incompréhension était totale. Parlait elle à celui qu'elle venait d'abandonner ou au nouveau venu. Pourquoi s'éloigner pour lui dire cela? C'était donc à l'inconnu qu'elle disait cela. Mais cela n'avait pas plus de sens. "Mon fils..." disait-elle. Mais Serenteï ne se connaissait qu'un frère et il était encore très jeune.

Soudain son visage s'illumina. Le seul souvenir qu'il avait de son frère remonté à fort longtemps, les années avaient passées depuis et en conséquence l'image qu'il avait de lui ne reflétait qu'un vérité passée, révolue. Voila donc qu'il retrouvait son frère. Héraclès lui confirma que son frère avait bien changé. Son visage, ses cheveux, sa carrure, tout avait été modifié. Serenteï fut envahit d'un sentiment de joie et s'avança précipitamment pour embrasser celui qu'il n'avait plus depuis la lointaine adolescence.


"Nathaniel? Nathaniel, c'est incroyable!"
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Mutsunokami Valarón

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MessageSujet: Re: Retrouvailles, ou ce qui y ressemble [Réservé]   Retrouvailles, ou ce qui y ressemble [Réservé] Icon_minitimeDim 30 Mar - 16:10

Valaron demeurait littéralement froid et impassible. Il faisait une totale abstraction de la pluie, et la récente irruption de Nathaniel ne l'ébranla aucunement. Bien au contraire même, puisqu'il s'était préalablement arrangé des orte qu'il puisse le suivre. Ce dernier, dès son arrivée, commença à le traiter d'imposteur, puis à se diriger vers le Grand Pontife du Synode, qui restait passablement stoïque, et qui n'attendait qu'une chose, que Nathaniel arrive enfin en face de lui et sorte de ses gonds. Cependant, Adonia, avait plus ou moins involontairement freiné voire stoppé la course de leur progéniture. Elle lui manifesta alors des marques d'affection, tant en gestes qu'en paroles, après avoir glissé sa main sur l'épaule de Serenteï. Ceci fit alors légèrement sourire le noble hybride, qui décida de prendre sommairement la parole, afin de lâcher une remarque ironique.

"Chérie, tu traites là nos 2 fils de manière bien peu équitable !"

Puis il commença à se mouvoir de nouveau. Tout d'abord, en direction de Serenteï, qui visiblement, semblait ressasser les propos que son père lui avait tenus. Mais celui-ci avait fini par comprendre que l'individu qui venait de faire son apparition n'était autre que son frère. D'ailleurs, Nathaniel quant à lui, ne semblait absolument pas avoir porté le moindre intérêt à Serenteï depuis son arrivée, alors que Valaron lui avait préalablement annoncé qu'il n'était autre que son frère. Certes, il l'avait psalmodié de manière implicite, mais suffisamment claire, et son fils qui n'était guère stupide, l'avait de toutes évidences compris, compte-tenu de la réaction qu'il avait pu manifesté à Mélandre et des efforts qu'il avait déployés afin de suivre son père jusque dans cet endroit solennel de la forêt.

"Tu es finalement parvenu à me suivre, me voilà rassuré. Toutefois, ne vois-tu guère à quel point tu ignores ton frère, que tu as toujours recherché ces dernières années, et qui lui vient de te reconnaître ? Finalement, des 2, tu sembles être celui ayant le plus délaissé l'autre... Tu es pathétique... Aveuglé par ton désir de vengeance, et ton animosité envers ma personne, tu en es même parvenu à laisser derrière toi l'essence même de cette vandetta et son objectif : des réponses concernant Serenteï, et le retrouver, alors que celui-ci gît à 2 mètres de toi..."

Bien évidemment, un observateur avisé aurait immédiatement remarqué la teinte de manipulation qui se dégageait de ces propos. Néanmoins, pour les acteurs de la scène, notamment Serenteï et Nathaniel, la chose ne pouvait être évidente, du fait du contexte, de toutes les émotions et de toutes les pensées auxquelles ils étaient actuellement en proie, et dont ils ne pouvaient inexorablement se défaire dans l'instant. Mais quoi qu'il en était, le Grand Pontife du Synode était parvenu à ses fins et avait d'ores-et-déjà réussi son premier objectif, en réunissant toute la famille Mutsunokami en cet endroit précis.

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MessageSujet: Re: Retrouvailles, ou ce qui y ressemble [Réservé]   Retrouvailles, ou ce qui y ressemble [Réservé] Icon_minitimeMer 9 Avr - 11:51

[ H-S : Dsl pour l'attente... Et sinon, quand j'ai dit " imposteur " c'était pour Sérentei, que je n'avais pas reconnu ( ne l'ayant pas vu depuis quelques années ! ) Voilà. ]


Nathaniel avait bien patiemment écouté les propos hasardeux et loufoques de son père envers l'eycorché qui apparemment était son frère. Même cette pensée ne le fit pas réagir immédiatement. Une autre chose, encore plus significative à ses yeux, avait accaparé son attention : Sa mère. Elle non plus, il ne l'avait pas reconnue. Pourtant, il remarqua une chose : son sourire. Comment avait-il pu oublier un si sublime sourire qu'était celui de sa mère. On aurait dit qu'un rayon de soleil venait de chasser la douce et fine pluie qui les entourait. Sa rage avait commencé à se calmer quand elle lui sourit. Il ne s'en voulait plus qu'à lui-même en se demandant comment il avait pu oublier autant de souvenirs de son passé, comment il avait même réussi à les annihiler. Il en fut un peu surpris, mais au final pas tellement que ça... Il avait appris en prenant son père pour exemple à fuir ses sentiments, à les anéantire, à les enfouir au plus profond de lui. Pour avancer, il fallait oublier le passé, laisser ce passé aux souvenirs et laisser les souvenirs au passé...

Mais soudainement, il fut rattraper très brutalement par cette réalité morbide. Cette personne qui était sa mère venait de faire un geste que Nathaniel eut du mal à accepter. Elle venait d'effleurer la joue d'un tierce personnage, une personne qui lui était inconnue. Une certaine rage revenait en lui alors qu'il avait réussi à la chasser, la voilà qui revenait tout sourire devant. Elle le narguait, l'habitait, le quittait mais finalement revenait. Parfois elle était utile, et à d'autres moments, elle était futile. Sa mère... Pendant des années, il ne l'avait eu que pour lui tout seul. Bien qu'elle n'était pas toujours présente et à son écoute, elle était là, dans la demeure familiale, rien que pour lui puisque Valaron, lui, fuyait et se réfugiait dans son esprit pour imaginer ses plans macchiavéliques. Alors voir un inconnu effleuré par la douce main de Mère, c'était intolérable. Mais qui était-il donc à la fin... ?
Et le voilà, qui à cet instant précis, tel un fou qui se précipite vers la lumière blanche, lui, cet étrange personnage se précipite vers Nathaniel en l'appelant par son prénom...

Comment peut-il le connaître ? Mais qui est-il ? Je n'y comprends plus rien désormais... Se pourrait-il que... ? Non ! Il ne se peut... Cela est impossible.

Nathaniel se sentait assez désarçonné. Il avait l'impression que tout tournait autour de lui alors qu'il n'en était rien. C'était simplement les pensées de son esprit qui affluaient en trop grands nombres à la fois pour qu'il puisse les gérer toutes d'un coup.

Petit à petit, il les mettait en place, les unes après les autres quand tout à coup l'une de ses pensées se crut permis d'essayer d'ouvrir la fenêtre de son passé. Il y avait là un blocage. Nathaniel se le refusait. Il secoua la tête, pris un air sombre et sérieux pendant une demi-seconde, le temps nécessaire de chasser toute pensée obscure, puis il secoua la tête à nouveau. Il la releva et sourit comme si de rien n'était. Ah ce fameux sourire, il le tenait sûrement de sa mère. Un sourire qui s'adaptait à toute situation quelle qu'elle soit, charmeur et enjoleur, réconfortant et chaleureux, sadique et obscène, le tout à la fois. Il adressa ce sourire à sa mère tandis qu'elle continuait à s'approcher.

A son tour, il fit aussi un pas en avant, en signe de bonne volonté, et comme pour jouer le jeu des retrouvailles, il la serra dans ses bras. Ou plutôt il se laissa serrer dans les siens. Ensuite, avec grâce, il se déroba subtilement et tomba nez à nez avec ce parfait inconnu dont même le visage. Il scruta lentement chaque recoin de son visage, cherchant un signe, une trace, un symbole de son passé, une apparence qui lui permettrait de le reconnaître. Il fouilla aussi la mémoire de ses souvenirs, mais ce visage ne revint pas. La seule chose reconnaissable était qu'il était lui aussi un eycorché. Il lui sourit, baissa la tête en signe de politesse, et se tourna vers son père...

"- Alors, Père, c'est ici que vous voulez rassembler les morceaux brisés d'une famille dispersée -par vous- dont l'idée même du lien de parenté fait sourire toutes les lèvres. Dites-moi la vérité cette fois. Pourquoi ici ? Pourquoi maintenant ? Et surtout, pourquoi lui ? dit-il en pointant Sérentei du doigt. Qui est-il ? Qu'a-t-il à voir avec nous, avec vous, avec moi ? "

Tant d'interrogations venaient mourir sur ses lèvres. Il n'avait pas assez de souffle pour toutes les évoquer. Il ferma son esprit à toute autre pensée néfaste afin de se concentrer sur l'essentiel mais une chose le perturbait. En fait, plusieurs choses le perturbait intérieurement : cet inconnu connaissait son nom. Etait-il alors vraiment un inconnu ou se pouvait-il que Nathaniel eut même réussi à effacer tous les souvenirs de son enfance ? Sa mère, elle aussi était venue. Pourquoi ? Pourquoi Père voulait les réunir à nouveau alors que c'était le premier à vouloir chasser tout le monde de la demeure familiale ? Et Père, comment pouvait-il espérer les attendrir avec une illusion de liens de parentés, de famille, alors qu'une fois de plus ce fut lui le premier à vouloir les briser ?

Nathaniel devait continuer à fermer son coeur de tout ceci, il se devait de se fermer face à l'inconnu de la vie, l'inconnu du quotidien. Il fallait qu'il continue à se rendre imperméable à tout aléa. Malgrè tout, il ne resta pas insensible au geste de sa mère, c'est pourquoi après avoir prononcé les quelques mots à son père, il retourna près d'elle, lui souriant du même sourire qu'elle lui faisait. Décidément, elle ne pourrait jamais le renier totalement, trop de trait de visage se retrouvaient alors même que Nathaniel avait eu recours à sa propre magie pour altérer son visage... Il s'avança vers sa mère, et attendit. Malgrè tout, il eut un regard, en soupirant, pour cet inconnu qui était sûrement dans une belle galère, encore dûe à son père...
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