Les Mémoires d'Initium
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Après des guerres séculaires, les peuples d'Initium s'accordent enfin une paix relative. Pourtant, tapie dans l'ombre, une menace pèse ...
 
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 [Galdir Soraï, mercenaire]

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Ayesha Oren’hill
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MessageSujet: [Galdir Soraï, mercenaire]   [Galdir Soraï, mercenaire] Icon_minitimeSam 8 Mar - 0:39

Bon alors pour rendre notre rp plus dynamique, je propose qu'on fasse jouer Galdir en PNJ... Evidemment, faudrait pas que ce soit Angal qui doive le faire... Vu qu'il a déjà plein de trucs à faire...

[Lieu] : Falaises d'Ardès -> Expédition dans les falaises
[Nom] : Soraï
[Prénom] : Galdir
[Age] : 32 ans
[Race] : ansurien

[Description]* : Peau mat, turban dans lequel sont enroulés ses cheveux (très longs et bouclés au demeurant, mais ça se voit pas parce que... Ils sont dans le turban) et grande barbe noire, je manque toujours d'inspi pour les vêtements... Tunique ample qui bouffe au niveau de la ceinture, à laquelle pend un joli sabre à lame courbe au fourreau couvert d'arabesques, pantalon de toile solide type marin, yeux verts qui ne sont pas dépourvus d'un certain charme, même si le reste du personnage ne donne pas vraiment envie de lui faire la causette... Disons qu'en le voyant, on se dit qu'il a l'air de ce qu'il est, un mercenaire, de ceux qui prennent des contrats pas très reluisants... Ah oui, il lui manque le lobe d'une oreille, et il a de méchantes brûlures sur le visage, ainsi que pas mal d'autres cicatrices du même genre sur le corps mais ça se voit pas parce qu'il ne quitte pas souvent ses vêtements (et l'hygiène? O_o)


[Caractère]* : Il a l'air d'une brute, mais en cela il n'est pas vraiment ce qu'il parait. C'est un chef né (enfin pas né, mais il est doué je veux dire. Il est pas devenu comme ça par nature...): autorité et tactique sont ses principaux atouts. Autorité avec tout ce que ça veut dire dans son milieu: intimidation, cruauté quand il le faut, impitoyable quand il le faut... Le meilleur moyen de tenir ses hommes, c'est de les terroriser tout en leur montrant qu'on est compétant dans le même temps. Et ne dormir que d'un oeil la nuit avec une lame à portée de main au cas où quelqu'un ait l'idée de lui piquer sa place. Pour éviter ce genre d'ennuis, il a découvert avec l'expérience que mieux valait avoir des hommes pas trop malins, qui aiment qu'on leur dise ce qu'il faut qu'il fassent...
Pour avoir survécu si longtemps dans ce métier, on se doute qu'il n'est pas le dernier des abrutis. Etre mercenaire c'est souvent tremper dans plein d'affaires louches, se servir au passage, bref un mix d'assassinats, de banditisme, l'escortage reste le côté le plus honorable de la profession. Evidemment il y a les missions de la Coalition mais ce n'est pas accessible à n'importe qui et il n'a pas le profil recherché...
Il est donc égoïste, légèrement paranoïaque, sans scrupule pour se remplir les poches ou violer la donzelle même si c'était pas indiqué dans le contrat. Son propre intérêt avant tout, et au sommet de son intérêt sa vie... Il est resté en vie jusque là, pas question de se laisser poignarder dans le dos maintenant, et tant pis pour les statistiques!
Il n'est pas dépourvu d'un certain attachement pour ses hommes, même s'il les traite comme des chiens... Là est peut être l'explication: il les aime comme on aime bien son médor, comme on aime quelque chose qui est à nous et sur lequel on a tous les droits, tout en sachant qu'un chien peut vous mordre si vous lui tournez le dos...
On l'aura compris Galdir ne fait confiance à personne et personne ne lui fait confiance. Et ils ont raison...

[Histoire]* :

Le 12 Natury 6478

La guerre faisait des ravages depuis trop longtemps déjà. C'était l'avis d'une grande partie des ansuriens, quelle que soit la haine qu'il portaient ou non aux autres peuples. Elle nous arrache tout ce que nous possédons, et seule reste la lassitude et le désespoir.
Il y avait des milliers d'orphelins dans les rues de Sentar et celles des autres villes, Médian en était rempli, à croire qu'on ne pouvait plus croiser que des enfants et des veuves. C'était tellement commun qu'on n'avait même plus pitié. On s'était habitué, comme à tout. Le sort de Galdir ne faisait verser de larme à personne, on ne regardait même pas le garçon efflanqué qui tendait ses mains crasseuses aux passants désoeuvrés. Tous avaient ce regard vide des gens qui ont vu trop d'horreurs, et les rires résonnaient comme le souffle d'une bête proche de l'agonie qui semble aspirer à quelque dernières bouffées de vie...
Le gamin aux poches vides s'assit sur une marche de pierre éclaboussée par la boue. Les pluies de printemps avaient transformées les rues poussiéreuses en marécage argileux. Il en avait marre de mendier. De toute façon personne n'avait d'argent à dépenser par les temps qui courraient, alors qui pouvait se permettre d'être généreux? Mais le vol n'était pas son truc. Il avait essayé quelques fois, et s'était fait prendre. Il n'était pas prêt d'oublier la bastonnade reçue sur la place. Il avait failli en mourir, il avait craché du sang pendant un mois. Mais malgré les apparences il était solide, il tenait à sa vie si misérable soit-elle.
Une jeune femme approchait, seule dans la ruelle sordide. Il lui vint à l'esprit de s'interposer avec son surin, mais un coup d'oeil à sa démarche assurée et à l'épée qui pendait à sa ceinture le découragea. Il avait déjà tué un gosse plus jeune que lui une fois, pour une portion de haricots et un abri qui lui appartenait. Mauvais plan, il avait vomi tous le repas volé et avait dû abandonner la cache occupée par un cadavre qui l'accusait avec ses yeux vitreux... Mais c'était un gosse de sept ans, et même si il méprisait les filles celle là avait en pleine forme, bien nourrie, ce qui n'était pas son cas...
Il tendit donc sa main dans un geste sans espoir, ne se donnant même pas la peine d'ouvrir la bouche.
La femme s'arrêta.

"Tu as quel âge?"
Elle avait une voix chaude, basse et envoutante. Et ce qu'il appercevait de sa physionomie dans l'obscurité dénotait une grande beauté, non dépourvue de défauts, mais de ceux qui ne font que renforcer le charme.
"Douze ans, m'dame. Une ptite pièce siouplait! Pour un pov' malheureux qu'a perdu ses deux parents dans les combats et qu'a une ptite soeur à nourrir..."
Sa soeur était déjà morte de faim, son père avait déserté et s'était fait exécuter, quand à sa mère elle s'était évanouie dans la nature... De toute façon personne ne croyait aux mensonges tarabiscotés des gamins des rues, alors ça ne valait pas le coup de faire preuve d'imagination. Même si il était plutôt doué à ce jeu là...
Elle ne lui laissa pas le temps de finir. En un instant elle était près de lui, le releva d'une main ferme au col et lui tira la tête en arrière par les cheveux, l'examinant comme s'il avait été du bétail ou un esclave.
"Tu as l'air robuste... Je te nourris et je te loge, petit cafard, et en échange tu bosses pour moi."
Il n'en menait pas large en vérité, mais s'efforça de garder son air débrouillard et effronté et lui répondit en souriant, laissant voir le trou de ses quelques dents manquantes:
"Ce serait une occas' inespérée, ma ptite dame... Quel genre de taff?"
"Une occasion en or, crois moi... De quoi venger tes chers parents, avec formation intégrée... D'ici trois mois, tu te battras mieux qu'un sam'hein enragé..."
C'était tentant, même si il se foutait royalement de l'honneur de ses parents, qui n'en avaient pas eu de toute façon... Ce qui l'attirait c'était la perspective d'un repas à heure fixe. S'il fallait combattre pour ça, il le ferait...
"Vous manquez à ce point d'effectifs, pour en être réduits à recruter des gamins comme moi? On est là pour la chair à canon ou c'est vraiment qu'vous avez plus d'soldats?
... C'est bon, j'suis preneur. Mais j'veux un salaire. Faut qu'j'envois dl'argent à ma soeur, comprenez..."
"Ecoute, petite tête, on parlera rémunération quand tu m'aura montré ce que tu sais faire. Je vais pas débourser pour un bon à rien."
[Je suis bien inspirée donc j'écrirais la suite plus tard... De toute façon ça n'a pas beaucoup d'importance pour le jeu, c'est juste pour le plaisir Smile ]

[Métier] : Mercenaire

[Rôle dans le RP] : Merci à ceux qui ne prennent pas part à ce rp de ne pas lire si ils veulent préserver le suspens... Enfin c'est vous qui voyez :p

Galdir s'est engagé avec ses cinq hommes de main (les Almagérains) pour une mission d'escorte d'une expédition scientifique dans les Falaises d'Ardès. En vérité il compte massacrer ses clients pour dérober leur matériel et le revendre à prix d'or... Il a pour cela fait appel à un groupe d'hellbereths (j'ai mis de vrai hellbereths parce que je trouvais ça plus intéressant, on peut broder sur les raisons qui les poussent à accepter) chargés de tendre une embuscade au groupe. L'attaque a bien lieu, ils s'éclipsent comme prévu mais les scientifiques avaient malheureusement engagé deux autres mercenaires, et l'eycorché met en déroute les quelques hellbereths avec son arme à feu. Pas près à renoncer pour autant, Galdir décide de remettre ça à leur destination. S'engage alors une bataille sur le flanc de la falaise (la plante étudiée pousse dans les endroits très escarpés), sur le sentier étroit, à quelques mètres du vide... Par le dialogue, les deux autres mercenaires parviennent à convaincre les hellbereths de cesser le combat... (à préciser hein XD) Ils comprennent alors qu'il est temps de prendre la poudre d'escampette et s'engagent sur la seule issue, un passage escarpé emprunté auparavant par leurs ex-alliés hellbereths, qui grimpe vers les hauteurs de la falaise et le plateau (on est pas très loin du plateau, quelques mètres en dessous en fait... Sid pourrait les tirer comme des lapins, mais bon on trouvera bien une raison pour qu'il le fasse pas... Par exemple comme il ne veut pas tuer, s'il les touchait ils tomberaient au bas de la falaise...)
Alors qu'il se croit sorti d'affaire (c'est toujours là que les choses se gatent) de fortes secousses font trembler la terre, avec plusieurs conséquences:
-Des strates friables de la falaises menacent de s'écrouler (certaines ne se gênent pas pour le faire)
-Les animaux (perdu leur nom) deviennent fous et une fois encore (pas une bonne idée ces bestioles) menacent de jeter leurs propriétaires dans le vide
-Galdir tombe...
Et devrait être rattrapé inextremis par Mihaïl...
Après, on verra bien... Il nous devra quelques explications! (mais comme on sera tous en très mauvaise posture ce sera pas le bon moment pour ça...)
Ses hommes peuvent se faire tuer ou mourir d'une façon ou d'une autre ou le laisser tomber ^^
[Entrée/Sortie du RP] : Entrée: Lorsque les scientifiques ont commencé leurs études botanique et que les mercenaires se sont un peu détendus... Il lance l'offensive et se joint au combat...
Sortie: pas décidée encore, on verra bien... Peut mourir d'une façon ou d'une autre ce qui rendrait le geste de la golgoroth inutile T_T ou bien se barrer par la suite... J'aimerai juste éviter le "on ramène cet odieux personnage à Arrène pour qu'il y soit jugé comme il le mérite" ^^ Toutes les idées sont les bienvenues...
[Divers]* (s'il a des tics, un cheveu sur la langue, enfin tout ce que vous pensez bon de préciser et que vous n'auriez pas pu caser dans les autres caractèristiques.) :
Pas d'idée, j'ai assez développé le reste je crois... Il aime le combat et son ivresse... Il est pas particulièremen pro-ansurien même si il connait bien le milieu (la femme qui l'a recruté faisait parti des gens qui voulaient poursuivre la guerre coûte que coûte et qui ont refusé le pouvoir de la Coalition Pacifique...)


Dernière édition par Ayesha Oren’hill le Sam 8 Mar - 20:30, édité 1 fois
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Angal Enysth
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MessageSujet: Re: [Galdir Soraï, mercenaire]   [Galdir Soraï, mercenaire] Icon_minitimeSam 8 Mar - 1:13

ha! bien content de voir que le PNJ sert pas que quand c'est moi qui le fait XD

en plus la fiche est bien plus complète que les miennes O_O'


ui désolé, j'ai toujours pas répondu u_u
va falloir que je diminue un peu le nombre de mes RPs si jveux pas handicaper les autres.

donc Meelie, si ça te dit de contrôler le PNJ...sinon il serait ptètre temps d'engager quelqu'un d'autre, vu l'arrivage de nouveaux membres, non? t'en penses quoi Celesti?
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MessageSujet: Re: [Galdir Soraï, mercenaire]   [Galdir Soraï, mercenaire] Icon_minitimeSam 8 Mar - 1:22

Ca me dirait bien de jouer les PNJ aussi...
J'ai demandé à Celesti si il pouvait le faire en fait, mais il est surement assez occupé comme ça...
Je peux m'en charger mais comme je participe au rp c'est peut-être pas intéressant...
Si Meelie a le temps... Sinon comme tu dis vous pouvez recruter quelqu'un d'autre...

Sinon j'étais inspirée c'est pour ça ^^
J'aime bien faire les fiches des personnages...

T'en fais pas pour le temps de réponse, je t'ai fait autant attendre... Et ça risque de se reproduire T_T
Y a des priorités dans la vie Smile
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Maelianna Audulan
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MessageSujet: Re: [Galdir Soraï, mercenaire]   [Galdir Soraï, mercenaire] Icon_minitimeDim 9 Mar - 0:08

Pour l'histoire des modos, c'est vrai que un modo ou deux de plus pourrait être utile pour la gestion du forum sans cesse grandissant Very Happy

Pour jouer le pnj je sais pas trop... si il n'y a personne d'autre je veux bien, mais j'ai beaucoup de choses à gérer à la fois donc ca va pas être facile -_-" et puis j'ai toujours des appréhensions à jouer des persos que je n'ai pas crée (peur de le jouer mal... U_U" par respect vis à vis de son créateur...)

Donc si personne d'autre ne peut le faire, et si vous avez pas peur d'intégrer un boulet de plus XD
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MessageSujet: Re: [Galdir Soraï, mercenaire]   [Galdir Soraï, mercenaire] Icon_minitimeDim 9 Mar - 0:27

[Meelie: Normalement Celesti était ok pour le faire, donc si tu le sens pas c'est comme tu veux... Après moi je peux le faire aussi, c'est juste que je joues dans le même sujet... Mais ça me dérange pas en soi.]
Une heure plus tard...



Suivant le pas rapide de sa nouvelle patronne à travers les tortueux passages de Sentar, Galdir hésitait à savoir s'il devait remercier sa bonne étoile ou craindre pour son sort. Il y avait quelque chose d'étrange, un élément manquait au tableau quotidien de misère offert par la cité. Le marché et son activité étourdissante, les vendeurs à la sauvette, les bars louches en plein air, les taudis malsains et les demeures de maîtres toutes aussi sales... Il n'y avait guère que quelques seigneurs de guerre pour tirer leur parti de la situation, s'appropriant les terres encore imbibées des entrailles de leurs soldats... La bourgeoisie et la petite noblesse, elles, avaient dû vendre les tableaux des ancêtres et les bijoux de prix pour préserver leur niveau de vie... Les façades avaient certes belle allure mais derrière les pièces étaient vides, et la taille des appartements ne faisait que mettre en évidence leur dénuement. Comment allaient-ils survivre, à présent que tout leur patrimoine s'était évaporé? Pour les nobles l'idée même de travailler consistait en un reniement de leur qualité, mais ils n'avaient guère le choix... D'ailleurs, ils n'avaient même pas ce choix là: il n'y avait pas de travail. Les hommes restants, toute classe sociale confondue, paressaient innactifs à regarder le temps passer. Il s'agissait surtout de détourner son attention de celle qui déchirait tous les ventres: la Faim. On ne trouvait plus de viande depuis des mois déjà, et les ménages économisaient comme il pouvaient un peu de farine et de patates flétries dévorées par les germes. Les paysans ne pouvaient plus cultiver, les villages étant régulièrement la proie des flammes. Ce n'était même pas les ennemis les responsables, mais des bandes de brigands formées de déserteurs, voir même certains groupes de soldats qui pillaient plus qu'ils ne réquisitionnaient... Dans ces circonstances, une pitance quotidienne valait qu'on risque sa peau à la guerre. Les démons pouvaient-ils être plus terribles que ses congénaires? Il en doutait.

C'est en parvenant aux confins de la ville qu'il comprit ce qui avait disparut de ses places et ruelles. Les petits mendiants, les malandrins aux mains agiles, les morveux qui partout traînaient leurs guenilles et leurs frimousses morveuses... Et pour cause, ils étaient tous réunis ici, dans ce qui ressemblait à un camp militaire désordonné. Les rumeurs concernant des voleurs d'enfants lui revinrent à la mémoire. Qu'allait-on faire d'eux?

La femme qui l'avait recruté se retourna vers lui.

"Tu as faim, non? Tu peux aller chercher une ration de soupe à la tente bleue, là-bas... Profite de cette journée pour te reposer, tu auras besoin de toutes tes forces pour la suite... Un long voyage nous attend. Si tu as besoin de quelque chose, demande Clisthène. Mais ne me dérange pas pour rien!"

Un instant il crut voir une lueur de peine dans ses yeux marrons, mais avant qu'il en ait eu le coeur net ils avaient repris leur dureté habituelle. Un visage las mais inflexible. Il n'arrivait pas à la situer par rapport à lui, comme si le poids de la cruauté de ce monde l'avait prématurément vieillie. Des plis soucieux fronçaient ses sourcils, et son attitude hautaine, pleine d'une sévérité trop grande pour son âge, venaient contredire les cheveux chatains qui auréolaient sa figure pâle et la fragilité de sa ténue silhouette dressée contre tous et contre elle même. Une femme que ni le temps ni les hommes ne saurait briser, tel était l'image qu'elle lui donna à cet instant. Il contempla son dos lorsqu'elle s'éloigna avec une sorte de pincement au coeur. Voilà le genre d'êtres que cette époque créait. Solitaires et déterminés. Mais incapables de se réchauffer les uns les autres. Même si elle le traitait comme un moins que rien, il aurait aimé l'aider, soulager les blessures qu'il lisait en elle. Impossible. Ils évoluaient chacun dans leur sphère propre, et il n'y aurait pas de point de contact. La regarder de loin, c'est tout ce qu'il pouvait espérer.

Un bouillon terreux où nageaient quelques navets, voilà ce qui portait le nom de soupe. Mais c'était mieux que rien. Et Rien, c'était son compagon d'ordinaire... Il n'allait pas perdre son temps à attraper le bourdon pour une fille qui le traitait de cafard... Mieux valait se concentrer sur le plus important: sa propre survie.

Des cris attirèrent son attention: deux gosses se roulaient au sol comme des chiots enragés, encouragés par les sifflets et les cris scandés des spectateurs. Il se dépêcha d'engloutir ce qui restait de son repas, pas question de perdre ça, puis se mêla au groupe exité qui encerclait les bélligérants.

L'un des deux venait de prendre l'avantage, il semblait doué: plaquant son adversaire au sol sous ses genoux, il lui bourrait la face de coups de poings. Mêlant sa voix à celle des autres, il l'acclama:

"Vas-y! Défonce lui la gueule!"

C'était vraiment grisant de regarder un combat... Sans doute était-ce que ressentaient les arrènois lorsqu'ils organisaient des luttes entre gladiateurs, ça devait juste être plus sophistiqué, avec des règles et des techniques... Mais la violence et la joie procurée étaient les mêmes.

Le sang qui parsemait les poings de l'assaillant, sa figure, les cris, l'autre allait bientôt ressembler à un golgoroth après une pluie d'acide...

Il allait le tuer. Cette brusque certitude doucha l'enthousiasme barbare du garçon. La scène n'avait plus rien d'amusant, il était en train de tabasser l'autre à mort. Personne ne bougeait, les mêmes sourires dévoilaient les dents, et pourtant ils savaient, aussi bien que lui, alors pourquoi ils ne bougeaient pas?

Il fallait que quelqu'un s'interpose! Il allait le tuer! Mais ça ne pouvait être lui, il n'était pas assez costaud pour jouer les héros... C'était pas son genre...

Ecartant les gosses amassés contre lui à coups d'épaule, il s'avança dans l'espace dégagé. Les yeux avides d'une vingtaine de gamins se posèrent sur lui, des yeux de loups... Un nouveau combattant dans le cercle, qui allait défier le vainqueur! Qui dominerait?

Pris dans une sorte de transe brutale, l'autre ne cessait pas de frapper sa victime, dont la tête balottait à chaque coup sans plus aucune résistance... Il devait avoir trois ou quatre ans de plus que Galdir. Sans se laisser le temps de regretter son geste, il l'aggripa par sa queue de cheval et le tira en arrière.

L'adolescent se retourna, la figure barbouillée de sang, ses yeux fous ne s'attardèrent même pas sur le nouvel adversaire, il plongea sur le poignet et le mordit sauvagement.

Galdir poussa un cri étonnament aïgu lorsque les dents se refermèrent sur sa chair. En un bond, l'autre était debout, le défiant du regard, un sourire dément étirant ses les lèvres. Il cracha un trait sanglant. Un haut le coeur saisit Galdir, c'était le bout de chair qui manquait à son bras... Ignorant la plaie qui pissait le sang, il suivit le mouvement de l'autre lorsqu'il commença à tourner lentement. Ils tournaient, attendant une ouverture, une faille dans la garde. Son coeur tonnait dans ses oreilles. Il ne savait pas pourquoi il était là, pourquoi il se battait, pourquoi il risquait de mourir.
Son shiv sortit d'un geste fluide de sa manche, un mouvement souple du poignet fit jaillir la lame. Son ennemi le vit, il se précipita sur lui. Le poignarder d'un bon coup dans le bide...
Le coup se perdit dans les épaisseurs de tissu, il tomba à la renverse, écrasé par le poids de l'autre. Il lui tordit le bras. Serrant les dents, il tentait de résister, de se débattre, agittant en vain ses pieds, la prise se resserrait...
Un craquement, douleur atroce, hurlement, c'était lui qui criait comme ça? Le couteau tomba dans la boue, sa main hors d'usage pendait lamentablement...
Si tu as besoin de quelque chose, demande Clisthène, elle avait dit... Où était-elle désormais? Comme toujours, il ne pouvait compter que sur lui même.

Un sentiment de triomphe écarquillait les yeux de son tortionnaire qui levait déjà le poing... Le choc se répercuta dans tout son crâne, il sentait que les dommages seraient irréparables. Du sang brouillait sa vue, il devait avoir la pommette éclatée... Il allait crever, mais pas rapidement. Il ne pouvait rien faire...
L'autre écarquillait toujours les yeux, assez bizarrement... Il fixait un point au dessus de lui, l'air stupéfait de quelqu'un qui se réveille brutalement, avec une très mauvaise surprise. Il glissa lentement sur le côté, ses mains agitées de soubresaults, le surin de Galdir planté entre les omoplates.

Accroupie derrière lui se tenait sa première victime, dont le sourire sauvage entre les lèvres fendues ne laissait aucun doute sur sa satisfaction à voir les derniers instants de son bourreau.

Galdir reprit conscience de l'effervescence qui les entourrait: le retournement de situation avait porté au comble le plaisir des spectateurs. Il leur jetta un regard consterné. Sans se lever, il s'empara de sa lame avec une grimace de dégoût, marquant sa propriété sur cet objet sans valeur et pourtant si précieux. Il l'essuya sur le corps encore chaud, qui ne semblait d'ailleurs pas tout à fait mort, mais il perdait trop de sang pour avoir une chance.

Chancelant, il se redressa. Sa tête semblait broyée dans un étau. Il fallait qu'il se repose, à l'abri... Mais il n'y avait pas d'abri, s'il dormait on allait lui chourav son shiv... Le type au visage en miettes s'était relevé lui aussi, il devait vraiment être solide après la rouste qu'il s'était pris... A bien y regarder c'était un hellbereth robuste malgré son jeune âge. Il avait posé un pied sur la figure du jeune ansurien mourant et s'appliquait à présent à lui pisser dessus... Galdir détourna le regard. Il comprenait la haine mais ça lui donnait envie de gerber.

Les autres formaient un mur, il fallait qu'il sorte du cercle... A sa grande surprise ils s'écartèrent lorsqu'il s'avança, lui délivrant un passage. Malgré sa piètre prestation il avait gagné un certain respect. Et puis ils savaient qu'il avait un shiv bien prêt à frapper dans sa manche...

Ses jambes ne voulaient plus le porter. Il allait tomber dans les vapes. Une main sur son épaule, un soutien: quelqu'un le transportait à l'écart.

Une gerbe d'eau lui dégoulina dans le cou, le sortant de son apathie. Face à lui se tenait l'hellbereth à qui il avait sauvé la mise... Et qui lui avait sauvé la sienne.

"Hé p'tit gars, faut t'remettre!"

"C'est pas moi qui d'vrait 'tren forme, c'est toi qui d'vrait r'poser six pieds sous terre après c'que t'as pris..."

Un rire nerveux les agita, et l'hellbereth lui tendit sa main épaisse avec.

"On m'nomme Patpoche, merci de m'avoir aidé... T'es un chic type, on croirait pas en voyant ta caboche... Tiens, freluquet, t'as bien mérité que j'partage ac toi..."

Il sortit de sa ceinture une flasque remplie d'un liquide limpide, dont l'odeur à elle seule témoignait d'un fort degré d'alcool.

Ce misérable butin devait représenter l'enjeu du combat à mort. Qui, de l'ansurien à la queue de cheval ou de l'hellbereth, avait défié l'autre? Il ne voulait même pas le savoir. C'était tragique, mais il s'en foutait. Ca n'avait rien de juste. Croire ça c'était chercher des excuses. Il s'agissait juste de survivre, comme des bêtes.

Il prit le flacon des mains de Patpoche et déclara:
"Chui Galdir, pas un freluquet!"

La goulée qu'il engloutit lui brûla l'oesophage, il fallait ça pour faire passer le goût du sang...
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MessageSujet: Re: [Galdir Soraï, mercenaire]   [Galdir Soraï, mercenaire] Icon_minitimeLun 10 Mar - 1:26

Le 17 Natury 6478

Les plaines s'étiraient à perte de vue, l'horizon limpide seulement troublé par le filet blanc de quelques cheminées, témoins ténus de la présence d'un village. Il ne neigeait plus mais le froid ne semblait pas vouloir relâcher son emprise. La terre noire et meuble, si fertile, offrait sa nudité à l'étendue vide du ciel. Pas de nouvelles pousses pour un printemps qui ne venait pas. Juste les touffes de l'année précédente roussies par le gel. Où étaient les semis à travers les sillons qui quadrillaient autrefois le paysage familier? Il n'y aurait pas de récolte. Il fallait garder des réserves pour nourrir les proches: aucun surplus à mettre en vente. Inutilisées, les terres les plus riches de Médian se transformaient au fil des mois en friche broussailleuse.

Une colonne de voyageurs s'éparpillait le long d'une route effacée par le vent. Des enfants, harassés, qui avançaient au rythme des exortations menacantes de cavaliers armés suivant le convoi.

Cela faisait des jours qu'ils marchaient. Galdir peinait à mettre un pas devant l'autre tout en gardant serrés les pans du manteau mité dont il avait hérité. Une marque de la générosité de Patpoche, qui lui avait offert dès le premier soir son lourd vêtement bordé de fourrure de mongoki et de loup, héritage sans doute de son pays natal. L'ansurien avait bien tenté de refuser le présent, mais ses dents claquaient comme il parlait et son ami lui avait fourré entre les bras avec une taloche sur la tête, coupant court à toute protestation.

Son ami. Il était le premier dont il pouvait dire cela et cette idée le réchauffait davantage que le manteau, même s'il n'osait pas tellement y croire. Mais n'avaient-ils pas tous deux sauvé la vie l'un de l'autre? D'après Patpoche, cela équivalait à un serment de sang. Il n'y avait pas cette tradition dans la culture ansurienne mais Galdir la comprenait très bien. Seule la présence de l'hellbereth à ses côtés parvenait à rendre supportable cet âpre voyage. Il avançait quelques pas devant lui, les bras seulement couverts par ses hardes déguenillées. Comment pouvait-il ignorer le froid mordant qui faisait grelotter tout le monde, des plus jeunes gamins aux soldats sur leur chevaux?

Jusqu'à cette rencontre, il prenait les hellbereths pour des cousins des ansuriens, un peu attardés mais alliés. Patpoche lui faisait découvrir qu'ils n'étaient ni des brutes ni des sauvages mais un peuple au QI équivalent au sien, endurci par un environnement hostile et une longue habitude des luttes entre clans. Le garçon de quatre ans son ainé se montrait pudique sur son passé, lui révélant seulement qu'il était arrivé à Sentar comme réfugié avec sa mère. Il l'avait perdue dans la foule, et malgré ses efforts pour la retrouver, il n'avait réussi qu'à s'égarer un peu plus dans la ville inconnue.

C'était Patpoche également qui avait fabriqué une attelle de fortune pour immobiliser son poignet brisé, Patpoche encore qui parvenait à le faire rire le soir lorsqu'ils se pelotonnaient contre le sol dur afin de conserver un peu de chaleur. Il avait de sacrés talents de conteur et tout son répertoire y passait, des légendes de son peuple aux histoires et anecdotes drôles entendues ça et là... Il rassemblait toujours un public d'enfants aux yeux brillants qui puisaient là un maigre réconfort.

Il était vrai que les repas tombaient à heure fixe. Il était vrai aussi qu'ils ne suffisaient pas à alimenter les estomacs noués des gamins épuisés par la marche et le froid. Et la première impression de Galdir lors de sa rencontre avec Clisthène, la jeune femme au regard d'acier, semblait s'avérer: on les traitait comme du bétail.

Comme pour confirmer ses pensées, un cheval à la robe fumante arriva au trot à leur côtés, monté d'un soldat au visage masqué par son casque. Il tira ses rènes brutalement, stoppant sa monture à leur niveau. Le jeune ansurien détourna aussitôt le regard et s'appliqua à fixer ses pieds nus, gonflés, autour desquels s'entortillait une masse informe de chiffons troués.

"Plus vite, vermine! A ce rythme nous n'arriverons jamais dans les délais!"
Un petit garçon poussa un gémissement. Il n'avait cessé de ralentir, se faisant bousculer par les individus plus résistants qui poursuivaient leur marche aveugle. Ils ne savaient même pas où on les menait. Se prenant les pieds dans une dénivellation du terrain, l'enfant s'écroula face contre terre.
Les aboiements furieux du soldat claquaient comme des coups de fouet.
"Relève-toi! Debout! Ne m'oblige pas à mettre pied-à-terre, ou il t'en coûtera..."
Mais les menaces n'eurent aucun effet. Il n'était pas le premier à s'effondrer, mais jusqu'à présent tous avaient eu assez de force pour se reprendre et continuer. Les personnes les plus proches stoppèrent leur marche forcenée et un embouteillage commença à se former dans le convoi. Un adolescent se pencha pour soutenir le gamin. L'ordre contraire du cavalier le fit tressaillir:
"Ne le touche pas! Circulez, bon sang, circulez! Vous ne voyez pas que vous bloquez le passage?"
Sa main sur le pommeau de l'épée ne laissait aucun doute sur le sérieux de son interdiction. Avec un regard gêné au petit corps affalé au sol, l'adolescent poursuivit son chemin, bientôt imité par les autres badauds dont les pas frôlaient l'enfant inconscient.

Galdir recommença lui aussi à avancer, mais il s'aperçut aussitôt que Patpoche était resté en arrière. Il repéra la silhouette massive de l'hellbereth, immobile parmi le flot des voyageurs rendus indifférents par l'épuisement. La tête droite, son ami fixait sans retenue le soldat. Un regard féroce et accusateur, un regard de défi. Pestant contre son stupide honneur, Galdir fit demi-tour, progressant tant bien que mal à contre-courant.

"Reste pas planté là, 'bruti!" murmura-t-il en aggripant Patpoche par la manche.
"Mais..."
Il l'entraîna malgré lui à travers la foule, s'éloignant du soldat et du malheureux à bout de forces.
L'hellbereth se dégagea brutalement de sa prise, lui jetant un regard à la fois furieux et méprisant.
Heureusement, ils étaient trop loin désormais pour qu'il puisse faire quoi que ce soit.
"Le prends pas comme ça! Tu s'rais mort toi aussi si tu t'étais révolté..."
"Et le petit?!"
Galdir détourna les yeux.
"Y va p'têtre le prendre sur son cheval..."
Ils savaient tous deux qu'il ne le ferait pas. Il avait vu l'homme dégainer son épée.

Ainsi se manifesta le premier cas de dysenterie.


Dernière édition par Ayesha Oren’hill le Mar 11 Mar - 13:14, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Galdir Soraï, mercenaire]   [Galdir Soraï, mercenaire] Icon_minitimeLun 10 Mar - 14:45

T_T ! J'vé commencé à accumulé les trucs en faite :X ! Projet, semaine pleine de devoir et autre machin compliqué ! Alors je délègue à quiconque le voudrait, le rôle de PNJ ^^ ! (Maelly ? tu te sentais d'attaque ? Very Happy)
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MessageSujet: Re: [Galdir Soraï, mercenaire]   [Galdir Soraï, mercenaire] Icon_minitimeLun 10 Mar - 15:46

Well well well
Vu l'investiment que j'ai déjà manifesté pour ce personnage (histoire à rallonge et cie) je vais m'en charger, ça évitera de surcharger d'autres personnes!
Faut juste qu'on m'explique comment se connecter avec le compte du pnj...
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MessageSujet: Re: [Galdir Soraï, mercenaire]   [Galdir Soraï, mercenaire] Icon_minitimeMar 11 Mar - 23:09

Le 18 Natury 6478


Ils cheminaient sans mot dire, renfermés dans un silence hostile troublé par les halètements. Le souffle d'une grande meute. Ils avaient croisés une colonne de réfugiés au regard vide, tirant ce qui restait de leurs biens dans des charrettes grinçantes, qui avaient réchappé au sac de leur village par une phalange sam'hein. Sans doutes en représailles des multiples attaques portées par l'armée ansurienne aux civils des volcans. Ils approchaient de la guerre, foyer funeste et brûlant.

Le paysage se transformait graduellement. Plus sauvage, plus hostile. La journée précédente était apparue une masse sombre barrant l'horizon. A présent le mur vert était suffisamment proche pour qu'on distingue le moutonnement luxuriant des frondaisons et l'entrelac impénétrable des racines arborescentes. Ils longeait la lisière de l'obscure Forêt des Murmures, cette jungle immense dont personne ne ressortait... Vers l'est, toujours plus loin, vers le front.

D'autres enfants, trop faibles pour continuer, se laissaient distancer. Les soldats qui escortaient le convoi attendaient que s'écartent les derniers retardataires pour les achever. Le sentier à peine tracé qu'ils empruntaient laissait place derrière eux à une piste au sol meuble tassé par le piétinement où l'on ne remarquait même pas les petits corps squelettiques, recroquevillés sur eux même, noyés de poussière dans leurs haillons trop amples agités par le vent. Tristes, tristes étendards déjà désertés par la vermine fuyant les corps glacés par la mort. Il n'y avait pas de mouches.

Leurs rangs se clairsemaient, mais ils restaient très nombreux. Combien? Perdu au milieu de la multitude, Galdir avait grand peine à l'évaluer. Plusieurs centaines, sans doute. Trois, quatre cent? Tous n'étaient pas originaires de Sentar ni même des camps de réfugiés qui flanquaient la ville. Les hommes armés avaient passé par d'autres cités pour rassembler le plus grand nombre possible d'enfants. Les orphelins et autres petits miséreux, ça ne manquait pas en ce moment...

Et en tout et pour tout, une bonne vingtaine d'hommes pour les garder. Il aurait suffi qu'ils se révoltent pour renverser ce pouvoir autoritaire qui les opprimait... Mais ils n'étaient que des enfants, sans foi ni loi peut-être, mais des enfants tout de même. Des enfants qui avaient peur, des enfants aux yeux hagards qui se laissaient conduire, dociles, dieu sait-où, à l'abattoir peut-être?

Galdir ne supportait plus la tension qui régnait depuis la veille entre lui et Patpoche. Il avait d'abord préféré laisser de la distance entre eux, espérant que les choses se tasseraient d'elle même. Sans le soutien de l'hellbereth, la cruauté des pierres entaillant ses pieds et la morsure du froid paraissaient plus acerbes encore. Des pensées lui obscurcissaient l'esprit, tournoyant comme une volée de moucherons, revenant sans cesse sur les mêmes idées. Il avait eu raison d'agir comme il l'avait fait, sans son intervention l'hellbereth se serait révolté, et serait mort à l'heure qu'il est. Mais il avait beau se dire que mieux valait vivre lâchement que mourir honorablement, une sourde culpabilité ne le quittait plus. Qu'il retourne le problème sous tous ses angles, il avait raison, mais c'était une victoire douloureuse, un constat amoindrissant, au goût amer.

Il finit par décider que le seul moyen de briser le reproche qui se dressait entre eux était de provoquer la colère de son ami. Seuls les éclats d'une dispute pourraient disperser ses obscurs déchirements. Il préférait encore une violente tempête à ce silence solitaire.
"Tu fais comme si c'tait moi le responsable... Tu t'sentirais mieux là bas, les tripes à l'air?"
Pas de réponse, juste un dos muet où roulaient les muscles au rythme de la marche. Il le pousserait à lui répondre, à le frapper si il fallait, tout plutôt que cette obstination stupide qui les éloignait sans cesse plus l'un de l'autre...
"Fais pas comme si c'était à moi que t'en voulais! C'est toi qui peux rien faire, tu crois qu'avec ta carrure de golgoroth, tu peux protéger les autres? T'es faible, comme moi, on y peut rien! Rejette pas la faute sur moi si ce monde est pourri!"

L'adolescent se retourna d'un bloc et l'ansurien cru qu'il allait le frapper. Ca aurait mieux valu que le regard blessé qu'il lui jeta. Il attendait des accusations, de la fureur, mais pas cela. Un silence humilié. Il avait eu raison et il le regrettait.

Il aurait fallu des mots pour s'engouffrer dans la brèche à présent ouverte, mais Galdir ne trouva rien de réconfortant à dire et l'instant passa. Ils reprirent leur marche côte à côte, mais quelque chose s'était brisé entre eux.

Il fallait meubler.
"Tu m'as toujours pas dit ton vrai nom, au fait... Patpoche, c'est pas un nom, ça!"
Malgré lui, son ton restait agressif. Mais ce fut avec douceur qu'après un instant de réflexion, l'hellbereth répondit.
"En fait, je sais pas trop pourquoi ils m'ont appelé comme ça dans la bande... Un surnom, les autres te l'imposent, tu choisis pas... P't'être parce que j'étais chargé de faire les poches des bourgeois pendant qu'd'autres faisaient l'guet ou distrayaient la garde... Ou alors parce qu'j'avais rien qui m'appartennais, rien dans les poches..."
Ce n'était pas vraiment la réponse à sa question... Il attendit, espérant qu'il évoque un passé plus lointain où des gens aimants lui avaient donné un vrai nom.

"Pour moi... 'Fin pour nous... Rien ne compte plus que la survie. Si t'es en désaccord avec quelqu'un, qu'y possède quelque chose dont t'as besoin, le défier et le tuer c'est survivre. Tu gagnes, t'es le plus fort, t'as le droit de vivre: c'est juste. Se battre, c'est reconnaître la force de l'autre. Mais menacer quelqu'un de faible, sans que ta vie ou ton honneur soient en jeu, c'est interdit. Si tu acceptes ça, les dérives vont trop loin. C'est ça, not' morale."
Surpris que l'hellbereth finisse par lui parler de sa culture, Galdir comprit qu'il tentait de justifier son action et sa colère. Mais ça ne suffisait pas à expliquer la contradiction entre le fait d'humilier et tuer un type pour de l'alcool et d'en protéger un autre alors qu'il ne le connaissait même pas... Il essaya à son tour de défendre son point de vue nettement plus pragmatique...
"Mais ce qu'on fait à quelqu'un d'autre, c'est pas tes affaires! Okay, ces types sont des salauds, alors que nous on tue que pour survivre. Mais pour survivre, faut aussi éviter de s'impliquer dans un truc risqué qui te regarde pas!"

"La survie, c'est plus que garder son corps en état de marche... Un proverbe de chez moi dit qu'un homme sans honneur est un homme mort. Quand j'ai vu ce gosse et ce qu'ils allaient lui faire... Même si c'tait sans espoir, il fallait intervenir, il le fallait, tu comprends? Si j'étais mort là bas en le défendant, je serais plus vivant que je le suis maintenant... Je n'ai rien fait, et d'autres meurent de la même façon, indigne d'un être conscient, et j'y ferais plus rien. Ce genre de truc se rattrape pas. Quand tu laisses faire une telle ignominie, il y a quelque chose, en toi, qui meurt. Nous ne sommes plus intacts, désormais, nous sommes sur la pente qui nous mène à la mort... Comme un poison qui ronge l'âme."

Tout ça c'était bien beau, mais Galdir était pas franchement convaincu de la présence d'une vie après la mort, aussi l'idée de décéder lui flanquait une trouille bleue... La nature de l'homme, c'était de tenter de survivre à tout prix, la morale ne représentait que le vernis cachant la saleté de cette âme. Et la religion un joli paquet cadeau pour le néant...
"Elle est déjà empoisonnée, notre âme... Dès la naissance, à mon avis! Quand tout va bien, ça se voit pas, mais dès qu'y a des périodes sombres, des guerres, dès que not' survie devient incertaine, on montre notre vrai visage: des bêtes!"
Patpoche ne répondit pas immédiatement, et le petit ansurien se dit qu'il ne trouvait rien à lui opposer. Comment affirmer le contraire, avec ce qu'ils voyaient autour d'eux, ce qu'ils subissaient, ce qu'ils ressentaient? La pensée de Galdir était simple: d'expérience il savait les gens capable du pire, lui comme tous les autres, dès lors il fallait juste éviter que ce pire lui arrive à lui...

"Pourquoi t'es intervenu ce jour là? Pourquoi tu m'as défendu de cette ordure alors que ça te servait à rien? Pourquoi avoir risqué ta peau à laquelle tu tiens tant?"
Il resta un instant stupéfait, partagé entre perplexité et agacement: il avait considéré ce geste comme une faiblesse, une imprudence. Finalement, il éclata de rire.
"Par stupidité, probablement..."
Patpoche lui asséna une tape sur la tête avant de le rejoindre dans son hilarité. Comme s'il fallait en rire pour que ça soit supportable, ils ne pouvaient plus s'arrêter.
Finalement Patpoche s'essuya les yeux et rétorqua avec un sourire :
"Si seulement tout le monde pouvait être aussi con..."


Dernière édition par Ayesha Oren’hill le Lun 5 Mai - 19:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Galdir Soraï, mercenaire]   [Galdir Soraï, mercenaire] Icon_minitimeLun 5 Mai - 19:00

La halte fut inattendue, après tant de jours de marche sans interruption. Le site était dégagé: à droite l'étendue miroitante de l'Océan, à gauche le couvert sombre de la Forêt. Il se dégageait une atmosphère printanière porteuse d'espoir des chants d'oiseaux et du chuintement des vagues. Sans un mot, ils s'accroupirent à l'endroit même où ils s'étaient arrêtés. La marche les avait vidés de leurs forces et le visage fort de son ami était désormais émacié. Ils attendaient les instructions des cavalliers circulant entre leurs rangs.

Finalement, on les regroupa en un grand cercle et on les laissa s'installer dans des positions plus propices au repos. Au centre, un ansurien aux cheveux noirs comme les ailes d'un corbeau et aux yeux d'un bleu très vif se redressa. Instinctivement, les enfants se raidirent. A son attitude, il semblait prêt à leur adresser un discours. A ses côtés, la femme qui l'avait entrainé dans cette galère, Clisthène, se tenait droite et frêle et jetait sur leur groupe misérable un regard froid et sévère.
Le vêtement de l'homme brun, bien que d'une coupe martiale, était constitué d'etoffes de prix. Un guerrier noble, sans doutes. Un mouvement bref du menton, et les adultes qui les escortaient se mirent au garde à vous. Le silence n'était troublé que par le bruissement des criquets, les enfants se taisaient, intimidés, et Galdir n'avait pas envie de parler de toute façon. Il avait trop soif. Enfin, le militaire prit la parole.

"Je viens de la Cité Royale. Je suis le général Steyard, et c'est moi qui vous ai fait regrouper et venir ici. Et je vais vous confier une chose: c'est sa Majesté Hitelber elle même qui m'en a donné l'ordre. Je vais immédiatement lever les doutes qu'on vous a laissé jusqu'à présent. Mon objectif était de réunir la jeunesse ansurienne, pour former les meilleures troupes d'élite que notre peuple ait jamais connu."
Il s'exprimait d'une voix chaude et rauque, et accompagnait ses dires de gestes amples et brusques.
"Mais j'arrive ici, et qu'est ce que je trouve? Un ramassis de gosses faméliques dévorés de vermine, tout juste bons à mendier et à voler leur pitance! Des chiens, des rats, voilà ce que vous êtes!"
Une vague de murmures d'indignation monta des rangs. Quel que soit son état, Galdir supportait mal qu'on l'humilie, d'autant plus qu'il n'y était pour rien s'il vivait misérablement. Les protestations s'éteignirent brusquement sous le regard fusillant du général.
"Et voilà, qu'est-ce que je disais! Geindre, c'est tout ce que vous savez faire! Voilà ce qu'est devenue la race ansurienne, à quel déchéance nous en sommes arrivés. Vous avez conscience de la gravité de la situation: il n'y a plus de pain, plus de cultures. Les pénuries, les queues interminables devant les magasins."
Il ajouta avec un petit rire:
"Oui, moi aussi, je connais ça... Ca vous surprend? Je n'en ai pas l'air, mais je vis comme tout le monde!"
Il reprit vite son sérieux, et redressa la tête comme s'il faisait un rapport à un supérieur.
"Je vais vous parler franchement. J'ai été sur les deux fronts, et notre armée est dans une position facheuse. Les pertes ne cessent d'augmenter, les hommes sont las de se battre et de mourir. Vous n'êtes que le résultat de ce drame. La guerre vous a tout pris.
Mais je vais vous apprendre une chose: la guerre peut aussi vous donner. L'armée manque de troupes: on recrute n'importe qui désormais, et les vétérans se font de plus en plus rare. Votre nation a besoin de vous. Nous n'avons plus le choix: il faut vaincre ou mourir. La race ansurienne ne supportera pas d'être humiliée par les démons. Nous devons nous relever et changer le cours de l'Histoire!"
Galdir trouvait ça bien beau, mais il ne voyait pas ce qu'il venait faire là dedans.
"Vous vous demandez: comment vous, petits mendiants, pourriez y parvenir? Pour le moment, vous n'êtes rien. Mais je vais vous former. Je vais faire de vous des soldats parfaits, l'élite des guerriers ansuriens. Vous êtes jeunes, et en vous vous trouverez la force, je le sais. Je peux faire de vous des héros. Ensemble, nous allons fonder une nouvelle section de l'armée. Une section spéciale. Car le point clé de notre victoire ou de notre défaite se trouve ici."
Du poing, il désigna les formes sombres des volcans noyés par les nuages, à l'horizon.
"Le front de l'est, le peuple démoniaque des sam'heins."
Il montra ensuite sur sa tempe une longue cicatrice blanchâtre qui contrastait avec sa peau sombre.
"J'ai moi même affronté leurs lames. Ces démons sont d'une force incroyable, mais ce qui fait leur supériorité, c'est leur rapidité, leur agilité et leur souplesse. Là-bas, un seul de leurs combattants massacre cinq des notres. La vue de la danse enflammée des sam'heins terrorise nos hommes. Je vais vous apprendre à ignorer la peur. Je vais vous apprendre à danser et à semer la mort. Ensemble, nous allons créer la Durien."
Il coupa brusquement sa tirade, cheveux ébourrifés, l'air échauffé, et les fixa de ses yeux brillants.
"Qu'en dites vous? Voulez vous restaurer la fierté ansurienne? Voulez vous devenir forts?"
Habitués à rester soumis et discrets, les enfants n'émirent qu'un murmure d'assentiment. Le visage du général se fendit alors d'un sourire féroce, et il reprit, criant presque.
"C'est tout ce que ça vous inspire? Allons, ne vous retenez pas! Voulez vous devenir des héros?"
Cette fois-ci, les enfants laissèrent éclater leur voix. Galdir beugla avec les autres, savourant le sentiment de se savoir guidé vers un avenir glorieux. Il ne vit pas l'air sombre qu'affichait Patpoche à ses côtés. Contemplant le général Steyard, il resta silencieux au milieu des cris d'enthousiasmes de ses jeunes camarades.
Lorsque le tumulte s'appaisa -ils n'avaient pas eu une telle occasion de s'amuser ou de se défouler depuis longtemps- Steyard leva le poing au ciel en un salut militaire et cria encore:
"Pour le Roi Hitelber!"
Et son cri fut repris par une cacophonie de voix d'enfants éraillées par la soif.
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