Les Mémoires d'Initium
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Après des guerres séculaires, les peuples d'Initium s'accordent enfin une paix relative. Pourtant, tapie dans l'ombre, une menace pèse ...
 
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 Un pied dans la réalité

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Mutsunokami Serenteï
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Mutsunokami Serenteï


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MessageSujet: Un pied dans la réalité   Un pied dans la réalité Icon_minitimeMar 2 Oct - 18:44

"-6 mois ont passés et je n'ai toujours pas trouvé le courage d'affronter le regard des autres... Cela fait longtemps maintenant que j'y penses tu sais... oui bien sur tu le sais mieux que quiconque."

Une main vint alors frotter le plumage sombre et soieux d'un beau rapace à l'oeil vif, surveillant constement les environs. La main tendit alors une petite boule de viande vers le bec dont l'oiseau s'empressa de lui débarasser. Avalant rapidement sa nourriture il se remit à epier le moindre mouvemet suspect avec un regard percant à travers les bois sombres. Soudain il dona une poussée violente sur le bras qui le tenait et s'envolla aussi vite battant puissement des ailes pour prendre de l'altittude. Un sourir se dessina sur les lèvres du chasseur, il aurait de quoi manger avant la midi et ce serait parfait pour reprendre la route vers la cité que l'on appercevait maintenant sur le flan Est des montagnes.

L'oiseau avait effectivement saisit une bête de bonne taille entre ses serres. Il plongea comme sur sa proie en direction de son maître qui l'attendait avec une autre récompense. Le sourir aux lèvres, le plaisir de voir qu'il pourrait toujours compter sur un tel animal lui rendait toute confiance en lui. A quelques metres des pieds de Serenteï s'abbatit un chevreau percé de six trous d'où s'échappaient un peu de sang. L'oiseau l'avait laché depuis les airs avant de se poser sur le bras ganté de son maître, qui lui donna immédiatement une autre petite boule de viande.


"-Tu es toujours aussi vif Heracles. Et tes proies sont de plus en plus belles. Ton oeil s'améliore !"

Il s'abaissa vers l'animal mourrant pour l'egorger et ainsi abreger ses souffrances. Le soleil ne se levait toujours pas que déjà les pièces de viandes étaient découpées en morceaux divers à la manière des bouchers. Il n'avait mangé que le coeur et s'était chargé d'un sac contenant les autres pièces qu'il donnerait à des animaux qu'il trouverait ou à des tribues aborigènes. Le soleil commenca à monter mais la ville au loin semblait toujours aussi sombre et la légère lumière qu'elle emanait n'en semblait pas naturelle. Des lucioles pensa t-il alors, en effet il avait apprit que la ville dans laquelle il s'appretait à entrer était remplie de luciole.

Au moment où le soleil fut à son zénite on put voir foncer à toute vitesse un aigle de belle taille qui se percha sur un arbre à l'entrée de la ville. Peu de temps après ce fut Serenteï, un homme dont on ne voyait pas le visage couvert par ses cheveux blancs. Il semblait âgé à sa démarche, puisqu'il se courbait afin de conserver un équilibre avec le sac de viande. Ses muscles saillants rendaient cependant cette théorie impossible et on ne lui donnait plus alors que la 40aine.

L'aigle descendit de son arbre pour venir se poser sur le bras que tendait l'homme dans le vide. Il laissa s'écraser son sac au sol et se redressa alors lentement pour contempler les hauteurs de la ville. Il dégagea rapidement ses cheveux du visage pour y voir plus clair et relacha la constante contraction de ses yeux. Il put alors admirer la beauté d'un cité qu'il n'avait vu qu'en illustrations aléatoires et décrite dans les livres. Il pensa alors que l'expérience des sens ne pouvait être approchée par les mots, qu'il fallait avoir au moins une fois vu la nuée de batiments touchant de leur sommet le ciel, et les rues illuminées par des centaines de douces lumières, pour comprendre ce qui se dégageait de cet endroit. Un climat appaisant, où chacun semblait n'avoir besoin de rien d'autre que de se laisser vivre. La cmmunication oale semblait même inutile pour se sentir proche des autres. Cela faisait un grand changement avec les villes des pics de Vallandryan, bien plus austères et surtout bien moins belles.

Reprennant ses esprits devant un tel spectacle le visiteur ayant soif de découverte ramassa son sac, reprit une posture moins noble et se dirigea dans les rues qui le mèneraient vers la place centrale. La progression dans cette atmosphère lui plaisait et il ne s'en serait pas lassé même s'il avait dû le faire chaque jour mais un événement vint troubler son euphorie. Un groupe de jeunes gens l'ayant vu au moment où il avait retiré la seule protection sur son visage cherchaient à se jouer de son mal-être. L'aigle s'envolla sur l'ordre de son maître et lorsqu'on vint poser une main sur le sac du viel homme il se trouvait déjà haut dans les cieux.


« - Alors mon vieux, on a oublié son visage dans son sac ? Qu'est-ce qu'il contient d'autre ton sac mon ami ?»

A la fin de chaqu'une des phrases les gloussements de autres amplifiaient la peur que l'on pouvait ressentir dans une telle situation. Serenteï n'aurait pas cherché à cacher cette peur s'il n'avait pas sut que ceux qui l'importunaient trouvaient leur satisfation dans l'affichage de la peur de leur victime. Il ne leur ferrait pas se plaisir, et peut etre trouveraient t-ils alors que leurs actes n'avaient aucun interêts.

Le chef du groupe commenca à fouiller dans le sac et lorsqu'il ressentit une matière flasque il laissa tomber le sac et retira sa main instinctivement. Il recula d'un pas et afficha un visage dégouté. Les autres vinrent autour de lui pour le soutenir dans un éventuel piège mais ils ne purent qu'être surpris en voyant la tinte qu'avait prise la main de l'apprentit voleur. Rouge sang, le sang de l'animal découpé que contenait le sac. Serenteï se pencha pour ramasser le sac et remettre les quelques bouts de viandes qui s'en etaient échappés puis il se retourna vers le croisement des deux rues.


« -Eh ! Le vieux, t'en va pas comme ca ! C'etait quoi ce machin ? Tu as découpé ta dernière victime et l'a mise dans ce sac ? »

Techniquement c'etait absolument vrai et s'aurait été mentir que de nier ce fait. Pour cette raison il ne prononca qu'un petit son accompagné d'un hochement de la tête. A la vue de la confirmation de sa théorie il recula de nouveau d'un pas et regarda, désemparé, ses collègues. Ces derniers s'appretaient à aller directement en informer les autorités. Ils partirent par l'autre rue, à l'opposée des deux hommes qui se regardaient, l'un avec la ferme intention de retenir l'autre.

« -Tu n'iras nul part mon gars ! Les meurtriers on aime pas ca par chez nous ! »

D'un sourir aimable il lui renvoya son insulte et retorqua d'un voix calme.

"-Non, vous préférez les voleurs !"

Cette réplique suffisait à sortir de ses gons les jeune homme déjà en surtension. Il sortit une lame de sa veste en se dirigeant d'un air menacant vers l'homme sans regard. La ruelle était peu fréquentée et personne ne pourrait temoigner de ce qui allait bientôt arriver.
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Akynor Kerawyn
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MessageSujet: Re: Un pied dans la réalité   Un pied dans la réalité Icon_minitimeMer 3 Oct - 11:53

(j'me permet de m'incruster... J'ai le droit ? ^^''')

Ah, l'agitation des villes... Tous ces gens qui marchent et courent bruyamment, se bousculant les uns les autres dans les artères principales de la ville, devant les différentes échoppes et commerces... Il est des situations où l'on peut constater que les Divinités n'ont pas donné grande différence entre les êtres humains et les animaux, à ceci près que ces derniers ont suffisamment de respect envers leurs semblables pour ne pas leur marcher dessus lorsque que leur troupeau se resserre. Cependant, lorsque l'on s'écarte de la foule, on peut souvent constater que l'ambiance n'est pas du tout la même... Contrairement aux grandes rues où les habitants de tout Initium pullulent en masse, plus l'on empreinte les ruelles étroites qui s'éloignent du centre de Thélus, et plus la densité de personnes diminue. Mais ce n'est pas sans raison... En effet, les quartiers sombres abritent nombre de malfrats -voleurs, assassins, bandits de tous âges- qui ne demandent qu'à trouver quelqu'un à dépouiller, que ce soit pour leur propre compte ou celui d'une quelconque guilde.
*C'est dans ce genre de rue que j'aime à vagabonder...*
Qui est cet homme ? Le nom a peu d'importance dans ce genre d'endroit. Seules la réputation, l'allure et surtout la peur servent à quelque chose dans ces bas fonds délaissés aux plus pauvres. Ici, des haillons rapiécés sont plus souvent signes d'anonymat et de sécurité qu'une magnifique toge aux couleurs flamboyantes, qui n'aura pour seul effet que d'attirer tous les individus dont l'argent est la ligne de conduite. Même un clochard, la bouteille à la main et l'insulte facile a plus de chance de survie qu'un riche et respecté seigneur à qui l'art du combat n'a jamais été appris. Etrangement, il semblait que même les lucioles, sensées éclairer cette ville de jour comme de nuit, en tout temps et toutes saisons, hésitaient à s'aventurer par-ici. En effet il n'y avait pas plus de cinq ou six de ces petites bêtes fluorescente en ces rues, contre plusieurs dizaines dans les dédales du centre et des quartiers "fréquentables".
*C'est dans ce genre d'endroit que j'ai toujours vécu...*
Vécu ? Non... Survécu plutôt. Toutes ces années passées dans ces endroits où la vie est constamment mise à l'épreuve sont à la base l'éducation et de ce que cet homme aux vêtement sombre est aujourd'hui. Mais il en est sûrement de même pour tous ceux qui ont grandi dans ces quartiers. Ici une vie a un sens simplement en existant. Pour les personnes les plus aisées, l'argent, la possession, la domination et le pouvoir sont sources de but dans la vie, mais quiconque a grandi dans les quartiers d'habitations du bas peuple comprend vite que ce sont des notions impossibles à atteindre pour eux, et se tourne vers des notions moins superficielles...

*Maître... Je n'ai pas oublié votre enseignement...*


[FLASH BACK]

Dans ces même rues étroites de Thélus, plusieurs années auparavant, un jeune homme et quelqu'un que l'on pourrait prendre pour son père vagabondaient. Leurs habits ne les distinguaient pas comme faisant partie d'une quelconque classe plus ou moins aisée, mais la vue de tous ces pauvres gens toucha le coeur du jeune garçon. Il mit sa main dans sa poche, semblant y chercher quelque chose. Le tintement de quelques pièces retentit et aussitôt, son tuteur l'attrapa par le bras et lui interdit de donner de l'argent à qui que ce soit. Devant le regard interrogateur du garçon, il commença une explication à voix basse, au creux de son oreille.

"Ce bruit est très recherché ici. Ceux qui vivent ici sont prêts à tout pour obtenir ce que tu as dans ta poche. En voulant rendre service tu t'attireras des ennuis, car si quelqu'un voit que tu as de l'argent, peu importe combien tu lui donnera, il te dépouillera pour en avoir plus... Il n'y a pas besoin de raison à cela, c'est le caractère des humains, c'est tout."

A peine avait-il relevé sa tête que trois clochards se levèrent, un sourire carnassier ornant leurs visages. Ils avaient effectivement entendu le bruit caractéristique produit par les pièces de monnaie et voulaient s'en emparer... C'était sans compter qu'ils ne savaient pas à qui ils avaient affaire. Le vieil homme était en effet une fine lame, et avant que les trois malfrats aient pu esquisser une attaque, ils se retrouvèrent au sol sans même savoir comment. Les mouvements fluides et précis de cet homme se gravaient dans les yeux de celui qui l'accompagnait pour ne plus jamais en sortir... Le sang de ses bandits se répendait vite sur le sol, et bien que leurs blessures ne soient pas mortelles, elles étaients assez profonde, suffisamment pour les dissuader ainisi que leurs semblables qui avaient assister à la scène de laisser passer les deux individus sans chercher à leur causer le moindre ennui...

[FIN FLASH BACK]

Le goût du sang... Cette odeur toute particulière et cette sensation étrange qui résulte de sa vue... Le sang n'est pas qu'un liquide vital, il est aussi source de sensations étranges pour certaines personnes. Certains l'aiment, d'autre en ont peur, d'autres encore s'évanouissent en le voyant. Mais quoi qu'il en soit personne ne reste indifférent à la vue de ce liquide rouge.

*Les souvenirs de mon passé m'ont rappelé cette sensation... Est-ce que cela me manquerait ? Y serais-je donc devenu dépendant ? Non... Pas exactement. Comme à cette époque, je suis venu pour trouver un travail. Mais pas le genre de boulot pour lequel on postule. C'est sur ça que je dois me concentrer, pas sur mes souvenirs...*

"Ah ! Désolé ! Je vous avez pas vu ! ...Eh mais dites-moi... Vous avez un sabre ? Vous savez donc vous battre ! Suivez-moi, on a besoin de votre aide !"

*Pfff... Qu'est-ce qu'il me veut lui ? ...En plus ils sont deux et l'autre s'est même pas excusé... Enfin, si je passe pour quelqu'un de bien ça sera déjà ça de moins à faire pour plus tard...*

Et son chemin reprit à travers ces rues froides, mais cette fois-ci dans une direction qu'il ne décidait pas. Apparemment cela se passait vers l'entrée de la ville. En arrivant sur les lieux en effet un homme aux cheveux blancs et un jeune homme qui semblait être un ami des deux jeune garçons qui avaient foncé dans l'inconnu aux vêtements couleur nuit se faisaient face, comme s'ils allaient se battre...

"- ...C'est pas mon problème. Si vous avez un compte à régler, faites-le vous-même.
" Mais ce type à un morceau de corps dans son sac ! C'est un meurtrier ! Faut lui régler son compte !"
*Oh... Intéressant... Aurais-je finalement trouver un employeur ? Ou bien c'est juste un vulgaire chassur de prime ? Dans tous les cas, il me sera utile. Les chasseurs de primes sont souven recherchés par leurs rivaux, et s'il en est un, je vais pouvoir me remplir les poches... Encore un peu.*
"Oh... Dans ce cas c'est différent..."

La lame glissa en sortant de son fourreau, dans un bruit métallique reconaissable entre milles. Doucement, il se retourna, faisant face à "l'adversaire"... En effet son plan n'était pas de le tuer, ni même de se battre contre lui, aussi il ne pouvait pas l'appeler "adversaire". Il falait faire partir les voleurs sans que cela paraisse louche, et sans les blesser... Une tache aisée...

"Allez prévenir les autorités, si ce que vous dites est vrai, je ne pourrais sûrement pas résister longtemps face à cet assassin !"

Sans chercher à comprendre, les trois personnes s'exécutèrent. Un moment de silence passa, pendant lequel les deux "combattants" se firent face sans échanger autre chose qu'un regard. Un sourire commença alors à se dessiner sur les lèvres de l'homme aux cheveux sombres. Il rangea son sabre et marcha tranquillement en direction de celui qu'il aurait du prendre pour cible.

"Bon, il semblerait qu'on soit débarasser de ces gens. Ils sont bien trop naïfs pour des voleurs... Il semble que vous ayez à faire dans cette ville. Puis-je me permettre de me joindre à vous ? Comme on dit... Euh... J'ai oublié la citation. Mais elle illustrait parfaitement le fait qu'il vaille mieux voyager à deux... Ah au fait, je m'appelle Akynor, et il vaudrait mieux partir avant qu'ils ne reviennent..."
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MessageSujet: Re: Un pied dans la réalité   Un pied dans la réalité Icon_minitimeMer 3 Oct - 22:06

"-Hmm un meurtrier... Les mals entendus sont la base de l'incomprehension qui mène à la discrimination. Absurde, elle n'est plus justifiée alors que par la fierté de l'homme refusant d'admettre qu'il a eut tord. Je ne me risquerais pas à ce que l'on se fourvoie sur mon compte... Permettez donc que je rétablisse la vérité, bien qu'il paraisse inutile de la préciser. Je ne suis ni meurtrier, ni voleur et encore moins fauteur de trouble. Ce sac ne contient rien d'autre que de la viande de chèvre. Je vous prie d'excuser mon omission."

Se sentir en faute Serenteï ne le pouvait pas vraiment puisque devant la peur qu'il avait ressentit en se faisant aborder par un groupe de malfaiteurs en mal de satisfaction il était normal qu'il fut tétanisé et incapable de répondre avec tous ses moyens. Mais à entendre le mot supposé le définir il se rendit compte et reprit ses esprits voyant l'erreur qu'il faisait commettre à ces réfractaires de la société. De plus il ne voulait pas se faire arreter à tord par la milice alors qu'il n'avait pas passé une heure en ville, surtout avec toutes les rétiscences qu'il avait réusit à surmonter pour s'y aventurer.

Le chef des agresseurs s'apprétait à donner son coup lorsqu'un voix. retentit de l'autre coté de la rue. Serenteï ne montra aucun chancellement mais intérieurement il aurait voulut tenter de fuir aussi vite que possible. Bien qu'il ne soit pas lache il n'était pas pour autant stupide au point de se laisser tuer ou même blesser mais il ne pouvait bouger tellement la situation à laquelle il faisait face ne lui était pas commune. Ne sachant qu'un chose, le voleur n'oserait pas le tuer s'il ne se défendait pas, il pria intérieurement. Des prières qui furent entendues puisque, coup du hasard, quelqu'un venait faire hésiter l'agresseur. Apparement quelqu'un de sûr de lui, il etait sans aucun doute un maître du combat ou le meilleur feinteur de cette planète pour oser s'interposer entre quelqu'un d'instable et sa cible.

Au moment où il se rendit compte que la voix venait de le sauver Serenteï expira de soulagement et relacha le stress qui faisait battre son coeur au plus vite de ses capacités.

Le coupe jarret s'en alla mander la milice et Serenteï put enfin se retourner sans craintes vers son sauveur. Il était quelque peu étrange, non pas d'apparence, car même s'il l'avait vu Serenteï était mal placé pour juger de l'apparence d'un autre, mais dans ses mots resonnait la tromperie et la satisfaction. Il se presenta finalement en ami ce qui surprit par dessus tout le jeune barde. Au premier abbord il lui aurait donné tout d'un autre membre du gang mais à présent il n'y semblait plus du tout et venait même en opposant à cette micro-organisation. Serenteï ne repondit pas et leva brusquement la bras gauche dans le vide.


"-Hm... Vous ne semblez pas à ces opportinistes, je me dois de remercier votre bienveillance, Akynor. Je me nomme Serenteï, Mutsunokami de mon nom. J'arrive du Nord et suis en ville depuis peu en quête de clareté... Me joindre à vous serait un premier pas dans cette quête et si vous me le proposez je me dois d'accepter."

Soudain l'aigle de Serenteï vint se poser sur le bras qu'il tendait depuis quelques secondes. Il tenait un bien étrange objet dans son bec qu'il lacha lorsque son maître lui tendit la main avec une boulette de viande à l'intérieur. Un clef. Elle n'avait rien de spécial et cela intrigua le barde. Pourquoi son animal lui avait il ramené une clef quand il s'attendait à un message ? Probablement était-ce encore une des enigmes que lui envoyait son pédagogue de père. La clef devait ouvrir quelque chose qu'il découvrirait dans cette ville lorsqu'il aurait comprit ce qu'il avait à comprendre ici.

Il pensait que c'était encore une méthode d'apprentissage de la vie de son père sans même supposer qu'il pouvait s'agir simplement du seul objet que son crétin d'oiseau aurait trouvé à lui rapporter. Evidement puisque son oiseau n'avait rien d'un imbecil. Serenteï sourit alors et mit la clef dans sa poche après l'avoir tatée du pouce pour en deviner la forme. Cette clef ouvrait le cadena d'un livre étant donné sa taille.


"-Sauriez vous me dire où se trouve la bibliothèque ? Je crois que mon cher oiseau y a dérobé un objet important. A moins que vous ne sachiez rien pour les étrangers."

Puis, remmettant son sac en équilibre sur ses épaules il avanca vers la sortie de la ruelle qui menait directement à la grand place. Ici tout était plus actif et ils auraient plus de facilité à passer sans être importunés. Bien qu'il n'y voyait pas il entendait la bruit d'une fontaine au centre de la place.

"-Tous semblent d'un calme inapproprié à une telle foule. N'y a t-il donc aucune conversation à une heure aussi matinale ?"
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MessageSujet: Re: Un pied dans la réalité   Un pied dans la réalité Icon_minitimeLun 8 Oct - 14:41

*Etrange pour un assassin... Il a pas d'odeur. Et en plus il est aveugle... Et puis qu'est-ce qu'un tueur irait faire dans une bibliothèque... Pfff c'est chiant, j'réfléchirais une autre fois à tout ça.*
"La bibliothèque ? J'y suis déjà allé, c'est... Euh... Par là !"

Etant arrivé après les explications de l'aveugle, l'homme aux lunettes n'avait aucune idée de la véritable identité de celui qu'il accompagnait désormais à travers les rues de la cité de Thélus, en quête de l'immense bibliothèque qui regorgeait du savoir de tout ce monde. Bien sûr il y était déjà allé, mais la direction qu'il avait indiqué était tout à fait aléatoire... D'ailleurs, oubliant qu'il avait affaire à un non-voyant, Akynor pointait son doigt dans le vide, désignant une ruelle opposée à celle par laquelle il était arrivé. Ainsi donc les deux hommes commencèrent leur marche vers le centre de Thélus, l'un prenant l'autre pour un assassin et ce dernier prenant son "sauveur" pour un homme bon... Comme quoi les malentendus sont partout et ne pas chercher à les découvrir ne peux mener qu'à une impasse. Mais qui sait, peut-être que le bien ne peux que provoquer le bien ? En tous cas, si la bonté refaisait surface dans le coeur du sombre jeune homme au dépend de l'avarice et de l'indifférence, ça ne serait sûrement pas pour tout de suite... Suivant aveuglément (hoho, sans faire exprès ^^'''') les indications d'Akynor, celui qui s'était présenté sous le nom de Serenteï Mutsunokami pensait se diriger vers le lieu qu'il avait demandé par le chemin le plus court, mais au lieu de ça, il trouva...

"...Une impasse... Hm... Ca devait pas être là alors..."

Oui, si une chose manquait cruellement au Thiel porteur de lunettes, c'était bien le sens de l'orientation... Il reprit donc son chemin dans le sens inverse jusqu'à revenir au centre pour empreinter une autre rue qu'il disait reconnaître, mais là encore, les deux hommes se retrouvèrent coincés devant un mur... Mais il en fallait beaucoup plus pour décourager Akynor, aussi il retourna une troisième fois au centre pour empreinter un autre chemin, qu'il espérait être le bon. "Tous les chemins mènent à Thélus", comme dit le proverbe; mais il faut croire qu'une fois qu'on y est tous les chemins n'ont pas forcément d'issue... Cette fois-ci cependant il préféra demander son chemin à un habitant de la ville. Et contrairement à ce que l'on peut croire, s'il n'a pas de sens de l'orientation sa mémoire, elle, n'est pas prête de défaillir. Il s'excusa auprès de l'homme aux cheveux blancs de l'avoir mené nulle part deux fois de suite, après quoi il suivit les indications fournies par le Thélusien. Ce chemin était plus long que ce à quoi il s'attendait, et se passa dans un certain silence entre les deux personnes, jusqu'à ce qu'Akynor décide de le briser.

"Alors vous venez d'où ? Je sais que la bibliothèque de Thélus est une source de savoir connue dans tout Initium, même si je me rappelais pu du chemin et que beaucoup de gens viennent de loin pour consulter ses ouvrages... Ah et aussi, c'était quoi ce truc que votre oiseau vous a donné ?"

L'oiseau en question intriguait assez l'assassin vêtu de noir... En effet il obéissait au doigt et à l'oeil (ou juste au doigt ^^'''') de son maître. Si ce n'était que pour la petite boulette de viande qu'il recevait lorsqu'il venait se poser sur son bras, cela devait vouloir dire que ce morceau de viande devait vraiment être bon... Mais s'il y a une chose qu'Akynor savait, c'est qu'il n'y a pas toujours besoin d'une raison pour suivre et servir un maître...

[FLASH BACK]

Au milieu d'une route bordant une foret gisait, à moitié mort, un jeune garçon âgé de moins de vingt ans. Baignant dans son sang qu'il voyait s'évaporer sous la chaleur du soleil, il regardait des rapaces voler en cercle plus haut dans le ciel, signe qu'il pensait annonciateur de sa mort... Il n'arrivait plus à bouger ses membres, même parler lui faisait mal, et il ne sentait plus sa colonne vertébral et ses jambes. Plus le temps passait et plus il oubliait qu'il était blessé, commençant à perdre le sens des choses. Il oubliait pourquoi il avait mal... Il oubliait ce qui l'avait mis dans cet état... Ses yeux devenaient lourds et les cris des maudits oiseau qui tournoyaient loin au dessus de lui se faisaient plus proches... A ce moment, où il pensait avoir aperçu la mort dans son manteau noir, deux pieds lui firent face. Deux pieds dans des sandales. D'un geste mou et lent, il tourna la tête vers le visage du propriétaire de ces pieds... Sa vision était floue et ses pensées confuses, il n'arrivait même pas à le décrire, ni à savoir quels signes, même flous, pouvaient distinguer l'âge d'une personne... L'inconnu en question se pencha sur le jeune garçon à bout de force, le regardant sans le toucher, comme s'il savait que ce dernier était encore en vie. Doucement, il s'approcha de son oreille, et lui dit tout bas, dans un murmure qui sembla à l'ouïe du jeune à l'agonie un souffle, ou un sifflement...

"Si ta volonté de vivre s'arrête pour si peu, ce que tu auras accompli il y a trois ans aura été inutile... Oui, je sais ce que tu as fais... Non, je ne te dirais pas comment... Je te laisse une dernière chance de prouver que tu n'as pas tué pour rien... Si tu parviens à te lever et à faire deux pas vers moi, je te prendrais sous mon aile... Mais si tu ne trouve pas suffisamment de force dans ton mental pour te prouver à toi-même que tu n'as pas fait tout ça pour rien; si tu penses que tu n'est pas assez fort pour le prouver à tes parents à qui tu as ôté la vie pour ça... Alors reste au sol, et meurt dans ta lâcheté et ta faiblesse..."

L'homme se releva et fit deux pas en arrière, fixant toujours le garçon à qui il avait lancé ce défis insensé. Bizarrement, bien que ce dernier était incapable de distinguer nettement les contours de son visage, il pouvait voir un léger sourire aux lèvres de l'inconnu... Détail anodin ou pas, quoi qu'il en soit, le garçon ne pouvait laisser passer ces mots sans rien dire ou faire... Avant même de se relever, il ravala douloureusement le peu de salive qui lui restait, lançant un regard noir à cet homme qui avait pointé du doigt ses faiblesses... Lentement, il plaqua sa main droite sur le sol, de son bras tremblant. Non sans mal, il parvint, une minute plus tard environ, à prendre appui sur ses deux mains. De ses blessures coulait beaucoup de sang, et en voulant bouger ses jambes, il en cracha une partie (du sang, hein, pas des jambes ^^'''), avant de retomber au sol... L'inconnu flou soupira longuement avant de se retourner et de marcher lentement, dos à Akynor. Les yeux pleins de rage et de haine, celui-ci trouva la force de se relever, à bout de force... Il parvint au même stade qu'auparavant, mais en moins de temps cette fois-ci. Voyant que l'homme sans nom marchait toujours en lui tournant le dos, il prit une inspiration qui lui donna l'impression d'avoir troué ses poumons.

"Oh ! Kh... Tu crois que.. Que tu peux partir com... Kh... Comme ça ?! ...Retourne-toi, vieux schnock ! Re.. Kh kh... Revient ici que j'te fasse regretter... Ce que t'as dit !"

A ces mots le "vieux schnock" s'arrêta et se retourna, regardant Akynor qui se tenait à présent debout, avec cette lueur incroyable dans les yeux... Ses bras pendaient devant lui et il se tenait courbé, mais il tenait sur ses jambes. Ses blessures saignaient encore pour la plupart, mais cela ne l'empêcha pas de faire un pas... Puis un deuxième... Puis un troisième... Il avançait ainsi à un rythme très lent, mais il ne quittait pas de ses yeux rageurs l'homme qui avait osé le provoquer. Au lieu de deux pas, il en fit treize, jusqu'à arriver à hauteur de l'inconnu. Dans les yeux de ce dernier brillait une autre lueur, malice mêlée de bienveillance, de surprise et d'admiration. Alors que le jeune homme s'écroulait pour perdre connaissance, l'inconnu le rattrapa dans ses bras pour lui murmurer à l'oreille...

"Alors considères-toi comme mon élève à présent..."

[FIN FLASH BACK]

Un léger sourire aux lèvres en se remémorant ce détail de son passé, il se ressaisit alors que Serenteï commença à prendre la parole.


Dernière édition par le Ven 9 Nov - 23:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un pied dans la réalité   Un pied dans la réalité Icon_minitimeLun 29 Oct - 13:23

"-Voila un homme fort serviable... De plus il n'est pas aussi prompt à s'illusionner sur mon compte que d'autres et il ne cherche même pas à savoir ce que contient le sac... Aurait-il des vues sur moi ? Non je suis bien trop repoussant ! Mais puisqu'il me conduit là où je désir me rendre pourquoi hésiter ?"

L'homme à la courbure disgracieuse et à l'aigle posé sur le bras, dont l'oeil vif se subsitutait à ceux de son maïtre, suivit à travers les sombres ruelles celui qu'il pensait etre un bienfaiteur à l'odeur inconvenante. Il sentait quelques souillures d'insectes mais surtout le sang séché. Lorsqu'il s'en appercut Serenteï chercha plusieurs explications logiques, montant et démontant théories sur théories hasardeuses. Finalement un seul raisonnement semblait logique et il ne lui donnait aucun réponse initialement recherchée, mieux vallait ne pas s'en préoccuper et préférer se tenir à une certaine distance pour ne pas avoir cette désagréable impression.

Heureux de voir que l'homme mettait tout son ouvrage à trouver le chemin le plus rapide le barde sans instrument suivait aveuglement son guide. Lorsqu'il s'arreta dans une ruelle fermée Serenteï sentit l'hésitation d'Akynor, finalement il était aussi perdu que lui dans cette ville mais il trouvait que l'intention restait louable. L'altruiste au sens de l'orientation relatif confirma l'intuition de Serenteï qui prefera garder le silence, mais sous sa chevelure un sourir gentiment moqueur s'était caché. Akynor rebomba le torse et proposa une autre direction. Il revint sur ses pas jusqu'à l'endroit où il disait avoir commis l'impaire et prit tout simplement l'autre chemin, celui opposé au précédent. Devant tant de détermination et malgrès sa difficulté ahurissante à se repérer dans l'espace, Serenteï ne pouvait qu'admirer. Une deuxième fois ils tombèrent dans une ruelle finie et une deuxième fois un sourir se dessina sous la longue chevelure de l'homme courbé.

L'aigle poussa un petit cri faible et aigue que seule une oreille proche et entrainée pourrait distinguer. Serenteï tendit alors l'oreille jusqu'au bec de son compagnon qui le mettait au fait de ses sentiments vis à vis de l'homme en noir. La confiance qu'il avait en cet oiseau défiait les liens qu'il avait pour son propre père et pour cela tout ressentiment de l'un ou de l'autre affectait inéxorablement le jugement de la paire.

"-Hm... je suis d'accord mais attendons d'en savoir plus pour emettre un jugement."

Pendant qu'Akynor demandait son chemin les deux êtres complémentaires profitèrent du laps de temps pour échanger leur oppinion respective. Aucune chance, pensaient-ils, que leur prétendu guide les entende. Lorsqu'il revint avec en tête le plan du chemin à suivre pour la bibliothèque Serenteï détourna sa tête en direction de nul part, comme s'il profitait de l'attente pour admirer la ville et son ambiance nocturne. Akynor leur indiqua le long chemin, plus une impasse durant un long moment et plus une parole non plus.

"Alors vous venez d'où ? Je sais que la bibliothèque de Thélus est une source de savoir connue dans tout Initium, même si je me rappelais pu du chemin et que beaucoup de gens viennent de loin pour consulter ses ouvrages... Ah et aussi, c'était quoi ce truc que votre oiseau vous a donné ?"

Briser le silence devenait necessaire et si Akynor ne l'avait pas fait Serenteï s'y serait obligé. Les questions d'usages afin de faire connaissance sortirent en premières mais parmi elles se trouvait celle qui interessait Akynor. Serenteï la repéra et se rendit compte qu'il devenait coutumier des ommissions ces derniers temps.

"-L'oiseau... vous voulez dire Heracles je suppose. C'est un aigle très intelligent. Il est allé à la bibliothèque tout à l'heure pour trouver ce qui m'appartient. Je ne sais pas à quoi sert cette clef..."

Il sortit de sa poche l'objet en question.

"-Mais apparement je trouverait ce que je cherche là bas. Avant que vous ne le demandiez je préfère vous le dire, ma lyre. Ou plutot celle qu'on devait nous apporter suite à la vente aux enchères et qui n'a jamais quitté les coffres de cet imposteur. A la bibliothèque je trouverait un livre sur le crochetage ou mieux, l'article de la loi qui l'enfermera à vie dans les geoles s'il persiste à nous voler."

Enfin ils arrivaient à la bibliothèque. Serenteï avait eclairsit l'esprit d'Akynor et le sien et cette mise au point calmait ses interrogations sur le sens de cette clef. Il monta les grands escaliers de la bibliothèque. Ceux-ci étaient un lieux de passage constant de lecteurs et interessés qui formaient des flux entrant et sortants et juste avant d'arriver devant les grandes portes d'entrée on l'arreta. C'était un garde qui se chargeait de réguler les flux et accessoirement de taper sur les intrus souhaitant voler un ouvrage.

"-Excusez monseigneur mais vous ne pouvez entrer avec ce rapace sur le bras ! Je vous demanderait de vous en débarasser."

"-Mais il est très sage ! De plus sans lui je ne vois rien... soyez aimable, il ne fera aucun mal."

Perplexe le garde se gratta le crâne en se questionnant sur le nombre de coup qu'il recevrait si l'oiseau venait à faire du grabuge. Finalement aucune règle interne n'interdisait les aveugles de rentrer, bien qu'un aveugle n'aurait jamais put lire le moindre des livres. Serenteï vit qu'il marquait un point en faisant hésiter son interlocuteur et prit le pas sur sa réponse afin de faire basculer définitivement la balance de son coté.

"-Dieu vous le rendra, soyez en assuré. Akynor venez, j'aurais besoin de votre accuité visuelle ici, si vous me le permettez."

La grande bibliothèque de Thélus. Enfin ils y étaient et l'emerveillement etait au rendez-vous. De très hauts plafonds et des scultures travaillées de toute part. Les grandes rangée de livre organisées sur des étagères aussi hautes de le plafond n'étaient pas sans impressionner celui qui n'en avait entendu parler que dans les livres d'histoire. Très vite il se reprit, bousculé par un homme pressé, et se dirigea vers le bibliothècaire afin de demander l'endroit où il trouverait les deux types d'ouvrages qu'il cherchait. Il mit son bras gauche sous sa chevelure, cachant totalement l'oiseau qu'il ne pourrait défendre à chaque confrontation.

"-Bonjours, je suis à la recherche de deux ouvrages, pourriez vous me dire tout d'abbord auquel cette clef fait référence ?"

Le bibliothècaire examina la clef en remettant ses lunettes sur le nez. Puis d'un plissement des sourcils il se concentra afin de se remémorer le livre qui avait sur sa couverture ce genre de clef.

"-Vous avez là non pas la clef d'un ouvrage monsieur mais celle de notre remise... Vous devez être le fils de monsieur Mutsunokami je suppose. On m'a prévenu de votre visite, vous trouverez ce que vous cherchiez dans la salle au fond de l'allée C."

Les choses s'éclairsissaient. Son père n'était pas inocent dans cette affaire une fois de plus ce qui fit sourir le jeune homme. Apparement on savait qui il était et dans la remise il aurait ce qu'il cherchait. Serenteï fit signe à Akynor de le suivre tout en s'excusant de le mener à son tour dans des directions hasardeuses.
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MessageSujet: Re: Un pied dans la réalité   Un pied dans la réalité Icon_minitimeVen 9 Nov - 12:32

Plus le thiels aux lunettes rondes parlait avec cet homme aveugle, plus il devenait évident que Serenteï n'était pas un tueur. Encore une erreur de jugement hâtif de la part de l'homme en noir... Cependant, il restait une chance pour Akynor de se rendre utile pour cet homme. En effet, ce dernier avait parlé d'un livre de crochetage et d'un objet qu'on lui avait volé, et l'idée de commettre un larcin, même si ce n'était que pour rendre à quelqu'un ce qu'on lui avait volé, plaisait énormément à Akynor. Tout en pensant au profit qu'il pourrait tirer de la situation, son regard se fit perçant et son air lunatique sembla disparaître un moment pour laisser place à une expression pleine d'avidité... Tout en laissant son plan se développer dans sa tête, il reprit presque inconsciemment ses airs de jeune homme dans la lune tout en suivant l'aveugle à l'intérieur de la bibliothèque.
L'expression "montagnes de livres" n'était vraisemblablement pas suffisante pour définir l'immense quantité d'ouvrages qui trônaient par centaine de milliers sur des étagères parfaitement alignées et haute d'une bonne quinzaine de mètres. Sur le flanc de celles-ci, des panneaux sur lesquels une lettre était peinte à l'encre noire indiquait le rang de l'allée, classification alphabétique des ouvrages qui y étaient entreposés. Les deux hommes restèrent un moment à contempler ce spectacle incroyable. Même l'aveugle Serenteï semblait parvenir à distinguer la beauté émanant de cette source de sagesse. En fermant les yeux, Akynor parvenait effectivement à sentir l'odeur spécifique des livres et du bois vernis qui se dégageait tel de l'encens et parfumait légèrement toute la pièce.
Ils furent tous deux tirés de leurs pensées au même moment et par le même homme pressé qui bousculait à tout va, comme s'il avait un rendez-vous important dans cette bibliothèque qu'il était sur le point de manquer. Se ravisant, Serenteï se dirigea vers le bureau du bibliothécaire, apparemment fermement décidé à savoir où le mènerait cette clef que son aigle lui avait remise plus tôt. Par politesse, Akynor resta quelques mètre en arrière ; après tout, ce n'était pas ses affaires. Après un temps de réflexion de la part de l'homme de bibliothèque, l'aveugle appris où il devait se rendre pour trouver la serrure qu'ouvrait cette mystérieuse clef. C'est ce moment que choisi le thiel pour revenir aux côtés de celui qu'il avait guidé tant bien que mal jusqu'ici, le suivant dans les dédales de la remise. Là, des boîtes, des livres, des cartons et toutes sortes de choses étaient entreposées, semblant attendre un propriétaire quelconque. Cette grande pièce semblait assez vide, et pour l'assassin et voleur confirmé qu'il était, il n'était pas difficile pour Akynor de déterminer si quelqu'un se tenait dans les alentours ou pas. Après avoir "vu" que personne ne pouvait entendre ce qu'il avait à dire, il décida de briser le silence qui à nouveau s'était installé entre les deux personnes. A cet instant une fois de plus, son regard était imprégné de cette teinte d'arrogance, de sûreté et d'avarice, en même temps que sa voix se faisait sifflante et basse...


"Je dois vous avouer que je vous ai pris pour un assassin au début. Mais je peux voir clairement à présent que vous n'en êtes pas un, pas plus que vous n'êtes un chasseur de prime ou un voleur, ce qui m'était aussi venu à l'esprit... Comment pourrais-je affirmer cela après seulement une ou deux heures passées avec vous, sans échanger une quelconque information sur vos occupations ? ...Un jour un vieil homme m'a dit : "Quelqu'un qui porte sur lui l'odeur du sang reconnaît ceux qui sont entachés de la même réputation sans avoir besoin de leur parler"..."

Un moment de silence pendant lequel l'aveugle sembla réfléchir passa, avant que l'homme vêtu de noir ne reprenne le cours de sa phrase...

"Et, Serenteï... Vous ne portez pas la même odeur que moi..."

La révélation n'avait pas laissé son interlocuteur indifférent, mais que pensait-il ? Impossible de le dire. Savoir si quelqu'un avait déjà tué ou pas faisait partie de ses compétences; mais savoir lire les pensées n'était pas quelque chose qu'il savait faire. Cependant, laisser cet homme dans le noir de ses intentions n'était pas correct, et ne serait pas profitable non plus. Il fallait lui expliquer le pourquoi de cette révélation.

"Mais n'ayez craintes... Je n'ai pas été payé pour vous tuer ni vous dépouiller; et ce n'est pas le genre de choses que je fais par plaisir. Si je vous ai laissé savoir ceci, c'est à cause de ce que vous avez dit un peu plus tôt... Vous cherchez à récupérer un objet volé, non ? Eh bien il se trouve que je n'ai pas de contrat en cours actuellement, et de ce fait mes services seront vôtre, si toutefois vous avez de quoi payer mes honoraires. Rien ne vous oblige à accepter non plus, et un refus ne signera pas votre arrêt de mort, mais je tenais à vous faire savoir cette information..."

Voilà comment il procédait. Il se rapprochait d'une personne qui pourrait s'avérer être nécessiteuse, passait quelques temps à ses côtés jusqu'à obtenir une information qui lui serait profitable et une fois ceci fait, il proposait ses services. Après, que l'interlocuteur accepte ou refuse, ça n'était pas de son ressort. Une seule chose l'aurait dérangé cependant, ce fut qu'on le dénonce aux autorités. Et cette fois-ci il réalisait son erreur d'avoir proposé -un peu trop tôt à son goût- ses services avant de connaître le sens de la justice de la personne à qui il s'adressait. En effet, si l'aveugle refusait et menaçait de le dénoncer, il se retrouverait dans une situation particulièrement délicate... Cette réflexion lui fit sentir à quel point il avait été stupide de ne pas avoir attendu encore un peu. Il venait de jouer toute sa carrière et toute sa vie sur cette phrase... S'il était ne serait-ce que soupçonné, il se retrouverait devant les autorités le temps qu'ils trouvent qui il est, d'où il vient ; et si l'on pouvait faire le lien entre lui et cette chose qu'il avait faite il y a de ça plusieurs années, il pouvait au mieux espérer passer le reste de ses jours derrière les barreaux, et il préférait ne pas penser au pire... Tout était à présent entre les mains de celui qu'il avait escorté jusqu'ici...

(un peu court, mais faudra s'en contenter ^^)
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MessageSujet: Re: Un pied dans la réalité   Un pied dans la réalité Icon_minitimeSam 10 Nov - 19:57

La grande remise sentait le renfermé et la possière s'était insinuée dans tous les recoins de la pièce, l'air pesant atrophiait le sens de l'odorat de l'aveugle qui misait une bonne partie de son orientation sur ce sens. Il ne lui restait ici que l'ouïe et son aigle.

Des deux le volatile était surrement le plus utile. Il y a quelques années de cela, alors qu'il fetait son 10ème anniversaire en compagnie de sa mère et d'une lettre de son père, trop occupé par les affaires à l'autre bout du monde pour venir ce jour, un cadeau peu commun lui fut offert. Un aigle de Vallandryan, une espèce commune là-bas et dressée pour vivre en communion avec les Eycorchés.

La vue d'un écorché, vivant majoritairement dans les cavernes profondes de leur montagnes nordiques, n'étant généralement pas bien développée contrairement à celle de ces animaux les deux espèces étaient complémentaires. Ravi il ne mit que peu de temps à l'adopter et à se faire adopter en retour et très vite le vide de son père fut comblé par l'aigle Vallandryan qu'il nomma Heracles en référence à un roman fictionnel que lui lisait sa mère. 10 ans après alors que leur relation s'était renforcée et les deux frère, comme ils se considéraient l'un l'autre, et qu'ils étaient devenus de solides gaillards, la ville des Eycorchés fut attaquée par une ligue composée de guerriers de diverse espèces souhaitant débarasser le monde des démons qu'ils voyaient en cette espèce à l'apparence disgracieuse.

Sérenteï subit ce jour là un grand bouleversement, il perdit le peu de son acuité visuelle et le peu de présence paternelle qu'il avait réussit à convaincre quelques temps avant de travailler moins pour être plus présent avec sa famille. Mais il ne perdit pas la vie, et cela grâce à l'intervention de son aigle. Il ne vit pas ce qu'il fit à ses guerriers haineux qui le menacaient, la seconde d'avant, avec une lame sous la gorge. Les cris que poussèrent les deux hommes furent horribles et les éclaboussures de sang sur son visage n'etaient pas moins d'indices sur ce qu'avait dû faire son compagnon. Ils n'en parlèrent jamais par la suie, ni l'un ni l'autre ne souhaitant se remémorer ce jour maudit mais la blessure morale qu'il avait recut n'avait pas disparue pour autant de son esprit.

Et voila qu'aujourd'hui un vieu souvenir remontait soudainement à la surface par les mots que prononca Akynor, l'assassin. Il s'était laissé conduire jusqu'ici naïvement, sans même remettre en doute l'intégritée de la personne. L'odeur de ses vêtement ne lui avait pourtant pas échappé mais il préférait penser que l'agneau qu'il avait transporté lui faisait confondre. Pourtant l'homme confirma sa condition de meurtrier et Sérenteï faillit s'évanouïr. L'odeur lui rapellait les souffrances physiques de ses yeux mais aussi les hurlement insupportables de son peuple de de ces hommes.

Il recula d'un pas, hésitant entre la stupeur et la haine. L'aigle poussa alors un cri stridant, il ne comprennait pas ce que venait de dire l'homme mais il sentait l'état de Sérenteï et voulait lui faire reprendre ses esprits. Lorsqu'il l'entendit il fronca des sourcils et serra les dents pour se donner un point de controle et réflechir calmement. Il était improbable qu'il fit partit de ces monstres et même si ça avait été le cas il ne comptait pas le tuer sur place. Il avait apprit à pardonner et, bien que pour toujours il se souviendrait de ce jour comme du pire de sa vie, il ne souhaitait pas accomplir une quelconque vengeance. Ce fut d'ailleurs le point de discorde qui le confronta longtemps à son père, ce dernier ne supportant pas la "lacheté" de son fils.


"-Vous êtes donc... un assassin !" Dit il en gardant les dents bien serrées.
"-Un de ces hommes qui ne cherchent que le profit sans se soucier de l'âme, de leurs vertues comme de leur défauts... Un homme qui n'a que faire de la morale et qui méprise ceux qui la respectent ! Non, je ne peux avoir recours aux services d'un tel homme !"

Cependant, son aide ici lui serait bien utile. Ce n'était pas Heracles qui trouverait la serrure qu'il cherchait. Le dilem était important, il pouvait choisir de riquer ne plus pouvoir sortir de la pièce ou de se faire aider par l'un des hommes les plus abjectes de la planète. Finalement il repensa à l'attitude détéstable de son père revanchard et à ce qu'il s'était promis de faire pour le convaincre d'abandonner de si sombres idées. En cherchant à comprendre l'attitude d'un homme on peut toujours arriver à lui pardonner et en lui faisant comprendre en retour son erreur on peut obtenir de lui le respect. Il allait donc utiliser cette opportunité pour comprendre l'un de ces hommes à la morale branlante.

"-Je n'ai pas d'argent sur moi, mais ce que je cherche nous en dira plus ! Mon père m'a guidé ici, il est donc probable qu'il me laissa quelques pièces. Elles sont à vous si vous me permettez de trouver ce coffre !"

Dans le coffre se trouvaient effectivement quelques pièces, de quoi acheter de l'équipement et des vivres pour traverser le desert de Pat'hotep. C'était là-bas que la lettre lui dirait d'aller. L'aveugle se retourna avec la nette impression qu'il commettait une erreur mais sa determination était sans limite sur ce sujet. Bientot il saurait ce que lui voulait son père une fois de plus et il aurait avec lui la preuve que l'un d'eux avaient tord. Il n'evincait pas la possibilité que ce fut lui qui était dans l'erreur mais pour le découvrir il devait aller jusqu'au bout de sa réflexion et cela passait aussi par la découverte de la psycologie de cet immorale.
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MessageSujet: Re: Un pied dans la réalité   Un pied dans la réalité Icon_minitimeSam 10 Nov - 22:40

"Un homme sans morale... Ne cherchant que le profit..."

Les propos de Serenteï semblaient avoir touché assez profondément l'homme vêtu de noir... Même s'il est vrai que la réputation des assassins n'est pas de celles d'hommes au grand coeur ni de serviteurs de la veuve et de l'orphelin; même si la voie qu'avait choisi Akynor n'était pas la plus louable et que ses actions n'avaient pas été des plus nobles qui soient; et malgré son avarice maladive; il n'acceptait pas qu'on le juge sans morale. "Sans morale"... Les maux du passé reviennent souvent à l'entente d'un mot, et sans savoir que la même chose était arrivée à son interlocuteur quelques minutes plus tôt, le thiel sombra à son tour dans les méandres de ses souvenirs lointains...

[Flash Back]

Une faible bougie éclairait un mur entaché d'une flaque de sang... Le sang d'un vieil homme, étendu par terre. Le coupable, encore debout devant son oeuvre accomplie, regardait avec des yeux pleins de satisfaction et de supériorité le corps qui se refroidissait lentement. Un sourire carnassier sur les lèvres, il écoutait les dernières paroles de celui qui fut un jour son maître...

"Tu es devenu... Très fort... Plus que ce que je n'aurais jamais imaginé... Tu mérites amplement de posséder ce pouvoir... Maintenant que je suis là, à la botte de la mort, je réalise enfin... L'étendue de mon erreur... De ma vie, j'ai gâché l'essentiel, cachant les vraies valeurs qui font de nous des êtres humains par un voile de superflu... Je t'ai entraîné avec moi sur la route de l'avarice, t'enseignant à tort une valeur que ton coeur ne te prédisposait pas à avoir... Pardonne-moi, Akynor... J'ai fait de toi... Un être sans morale... Comme je l'ai été... Pard..."

D'un coup, d'un seul, l'expression sur le visage du jeune homme changea du tout au tout... Laissant tomber son sabre au sol, Il semblait descendre du piédestal de marbre, depuis le haut duquel il contemplait sa victoire, pour s'agenouiller devant ce vieillard qu'il avait tué froidement, afin de recueillir son dernier souffle. De ses yeux n'émanaient plus aucune haine, plus aucun sentiment néfaste... Seule une immense tristesse qui n'avait pas besoin de larmes pour transparaître... A présent, dans sa tête, dans son esprit corrompu, une lueur d'espoir se dessinait. Il réalisait le sens des mots de feu son tuteur... "Un être sans morale", c'était précisément ce qu'il était devenu... Il avait tué maintes et maintes fois, suivant l'exemple de son maître, et tout ça... Pour de l'argent... Depuis le moment où il avait frôlé la mort et avait été recueilli par ce vieil homme, il n'avait vécu que dans le but d'acquérir de l'argent. Depuis ce jour, on lui avait enseigné que l'argent régissait le monde, que seule la toute puissante monnaie pouvait réaliser tous les souhaits de mortels. Il fallut un nombre incalculable de morts, dont celle de la personne qu'il considérait comme son père, pour que cette logique apparaisse comme fausse au raisonnement du thiel vêtu de noir. un nombre incalculable... Un nombre bien trop important pour être calculé...

[Fin Flash Back]

D'aucun diront que malgré cette prise de conscience, il n'a pas changé et est toujours autant attiré par l'argent. Cela n'est pas totalement faux, sans pour autant être vrai. Pourquoi alors continue-t-il de gagner sa vie en prenant des vies et en dérobant des objets ? Il fait ce pour quoi il a été élevé. Seulement, depuis ce jour tragique, ce n'est pas l'argent qui lui fait accepter un contrat. C'est la nature de ce contrat qui guide son choix. Au fond de lui-même, il sait parfaitement qu'il ne pourra être pardonné simplement en ne tuant que ceux qui le mérite. D'ailleurs, personne ne mérite de mourir, aucun critère ne défini ceux qui ont le droit de vie ou de mort... Ceux qui définissent ces critères n'ont pas de morale...


"Pas de morale... Avant de faire un pas de plus, je me dois de corriger un point. Ma morale n'est certes pas louable, et loin de moi l'idée de vous faire croire qu'elle est intacte... Mais dans mon esprit, même si ne fut pas le cas depuis toujours, la vie prime sur l'argent. Les aprioris que vous avez sur les assassins sont justifiés... Mais je ne suis pas comme tous les assassins."

A ce moment précis, son regard changea en une expression qui n'avait pas orné son faciès depuis très longtemps. En le regardant, on ressentait une détermination à toute épreuve, chose qu'il n'avait pas éprouvé depuis des années. Lui-même pensait avoir oublié ce sentiment si fort qui lui donnait envie de montrer ce dont il était capable, de surpasser les attentes d'autrui et de leur faire revoir tout leur jugement... A nouveau il sentait revenir en lui cette sensation qu'il n'avait plus éprouvée depuis des années. A nouveau il se sentait vivant... C'était décidé, il allait montrer à cet homme que son coeur n'était pas aussi noir que ce que l'on pourrait penser et que malgré son goût prononcé pour l'argent il possédait une part de morale.

"Je ne vois qu'un seul moyen de faire changer votre opinion sur ce que je suis... Je vous offre mes services. Gratuitement. Je vous aiderais dans votre quête, vous qui semblez chercher la justice, ou tout du moins qui aspirez à la rendre. Aucun mort ne sera à déplorer pendant ce temps, je vous en fait le serment."

Sans dire un mot de plus, il fit un signe perceptible pour l'aveugle, l'incitant à le suivre pour trouver le coffre dont la clé était entre les mains de son nouvel "employeur". L'aigle posé sur l'épaule de ce dernier intriguait toujours autant Akynor, et son regard n'osait s'en détacher trop longtemps, malgré les intentions louables qu'il revendiquait. Le peu de confiance qu'avait réussi à gagner de la part de l'aveugle semblait avoir disparu et une tension palpable régnait entre les deux hommes, qui marchait à présent à une certaine distance l'un de l'autre, le thiel servant de guide et cherchant des yeux la fameuse allée C qui renfermait le bien tant convoité par Serenteï, ou tout du moins un indice qui y mènerait. Aucun mot prononcé, seulement cette atmosphère lourde qui pesait jusqu'à ce que le coffre en question soit trouvé par les yeux avisés de l'assassin.

"C'est ici... Je vous laisse le soin d'ouvrir ce qui est à vous..."

Sans rien ajouter, Akynor recula d'un pas et s'adossa contre le mur qui faisait face au mystérieux coffre de bois, attendant une réaction de la part de l'aveugle.
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MessageSujet: Re: Un pied dans la réalité   Un pied dans la réalité Icon_minitimeDim 11 Nov - 14:12

La plume est plus forte que l'épée, bien que dans ce cas il faille plutot dire la parole que la plume, se vérifiait partiellement ici. Les deux hommes s'étant mutuellement touchés l'un après l'autre rouvrant des blessures plus graves qu'une entaille dans la chaire. Sérenteï reprennait lentement son calme habituellement inaltérable. Il avait des principes aquis depuis des années par le chemin de sa propre pensée qu'il ne comptais pas violer aujourd'hui, ni un autre jour. Se remettant de sa haine et calmant avec lui Heracles qui était à présent bien agité il fut surprit de voir qu'Akynor n'avait pas supporté son discours. Unbe premiere leçon sur l'esprit d'un assassin, ces derniers ne sont pas toujours conscients de leur propre immoralité et pensent pouvoir se racheter à tout moment. L'idée d'emettre un jugement sur cette manière de penser effleura un instant l'aveugle mais il s'en interdit. Il n'était pas un dieu et il n'esperait pas même les égaler un jour avec tout le savoir du monde, il ne se permettrait donc jamais de penser qu'un homme pouvait penser mieux ou pire que lui.

Si l'assassin n'arrivait pas à supporter qu'on lui dise qu'il était immorale alors peut-etre accepterait-il mieux d'entendre la raison de cette dénomination. Mais avant qu'il ne puisse s'en justifier, lui dire que prendre le contre-pied de la société n'était pas la solution au bonheur le ténébreux Thiel lui offrit ses services. L'etonnement et la stupéfaction ensemble n'étaient pas assez fort pour décrire alors l'état d'esprit de l'Eycorché, si mal retranscrit sur son visage par un bouche ouverte et la tête figée. Alors que quelques secondes auparavant il se défendait vigoureusement contre les "attaques" sur son immoralité voila qu'il proposait de servir gratuitement les intêrets de l'homme qui l'avait manifestement blessé. Un attitude surprenante qui laissait Serenteï entre la suspition et la stupéfaction. On lui montra enfin le coffre et il se forca à oublier ce qu'il avait en tête à cet instant pour se contenter de l'ouvrir. Dedans rien d'autre qu'un petit sac d'or et deux bouts de parchemin. Il se saisit du premier, et le tendit à son aigle comme s'il voulait qu'il lut les ecritures.

Dans son esprit d'oiseau les symboles ne prennaient aucun sens mais il les voyait exactement comme les voyaient les être d'intelligents supérieur. Alors qu'ils restaient tout les deux figés, l'oiseau fixant la lettre maladivement et l'Eycorché se concentrant, on put voir les lèvres de ce dernier bouger et dans un souffle se former les sons que suggéraient les ecrits.


"-Le premier a été liberé... L'ancien royaume est tombé... La paix plus jamais ne reignera jusqu'à ce que les dieux soient comblés et la justices rétablie. Nous nous en allons ensemble accélérer le processus. Mélandres sera notre premiere victoire, le dernier jour de la fête du Ramamthin nous marquerons les esprits et alors nous aurons fait le premier pas vers l'accomplissement de notre destinée."

Alors qu'il semblait reciter les mots ecrits sur la lettre dans un dialecte incompréhensible très ancien il vit qu'Akynor ne comprenait pas un mot de ce qu'il disait et prit la peine de lui traduire ce qu'il lisait. Il s'agissait d'un language utilisé des siècles auparavant par une civilisation éteinte et dont le language était encore perpétué par quelques érudits à travers le monde, Serenteï avait eut l'immense honneur de travailler et d'apprendre cette langue morte avec l'un d'eux.

Il était clair que seul un fanatique plus angereux encore qu'un assassin pouvait avoir de telles idées et la piste de son père était plus que claire elle aussi. Il ne connaissait pas beaucoup de gens capable d'utiliser cette langue, d'utiliser des allégories obscures, et enfin de lui faire faire un tel parcours pour découvrir ses intentions. C'était un jeu auquel il s'adonnait depuis bien longtemps. Serenteï fut amusé de voir qu'il n'avait pas changé mais il laissa vite place à l'inquiétude. Mélandres, voila un endroit lointain qu'ils auraient bien du mal à atteindre. Ils ne pouvaient passer par les forêt des Murmures, trops vastes où ils étaient sur de ne jamais trouver leur chemin. Il leur faudrait donc passer par le desert de Pat'hotep, peut etre le dernier endroit qu'ils verraient de leur vie.

L'aveugle poussa un soupir en relachant la pression qu'il s'imposait pour lire la lettre dans les yeux du rapace. Il secoua la tête energiquement et posa un bras sur l'épaule de l'assassin en noir. La seconde d'après il se retrouvait avec un sac d'or dans les mains. Serenteï savait que jamais il n'accepterait de le suivre dans une telle folie et ce serait surrement sans son aide qu'il devrait rejoindre la ville dans laquelle l'évènement marquant aurait lieu.


"-Nous aurions besoin de vos services pour ne pas mourrir ecrasé par la chaleur de la journée, atrophié par le froide des nuits et échapper aux scorpions des sables... Et vous auriez à utiliser cette bourse pour nous faciliter la tache en trouvant couvertures, vasques d'eau et besaces de nourriture. Mais je ne peux vous demander de venir mourrir avec moi dans un desert dans le but de voir un fou accomplir ce qu'il croit juste."

Puis il s'en alla de la remise. En vérité il ne s'en alla que vers un mur complètement nu à l'opposée de la sortie. Il ne savait pas du tout comment il sortirait seul d'ici et il ne comprit son erreur que lorsqu'il fut au pied du mur. Il posait ses mains pour suivre le mur en espérant tomber sur une porte. Il se cognait à la moitier des objets sur le sol et ne manquait pas de s'écraser au sol lorsque l'un d'eux était plus lourd que lui pour qu'il ne le déplace à la place.

Il tomba une nouvelle fois au sol avant de comprendre qu'il était complétement perdu. Enervé par son handicap il serra les poings et cogna de toutes ses forces, ce qui n'était pas grand chose, sur le sol manquant au passage de se casser une phalange. Heracles était partit se poser sur une étagère en attendant que son maitre ne retrouve le calme. A la place le vêtement qu'il portait pour cacher sa honte se déchira et révéla les ailes qu'il ne parvenait plus à garder repliées.

Deux grandes ailes de chaire de couleur pourpre se déployèrent le cachant totalement sur le sol. Elles etaient chaqu'une aussi grande que lui et leur largeur excedait le double de la sienne. Battant lentement de bas en haut en repoussant toute la poussière autour de lui un nuage de particule se dressa dans la pièce et rendit impossible de voir à plus d'un mètre devant soi, même pour l'oeil perçant d'un aigle. Affollé ce dernier trouva sage de se poser sur une épaule plutot que de rester en hauteur d'où il ne voyait rien.

Alors qu'il se relevait douloureusement, il prit conscience que les ailes qui s'étaient déployées avaient en plus encore grandies. Sa haine pour son propre corps grandissait proportionnelement à la taille de ses deux ailes et à cet instant il se haissait enormement.


"-Non ! Non..." Hurla t-il en même temps qu'il touchait de ses mains l'attroce vérité.

Puis le nuage de poussière retomba permettant de nouveau de voir dans la pièce. Serenteï ne voyait toujours rien mais il sentait mieux desormais et la position de Akynor, vers qui il se dirigea, ne lui échappait plus. Agacé, plus que cela, excédé il dirigea son regard vide vers lui.

"-Les Eycorchés comme moi ont beaucoup de difficultés à survivre dans des milieux sec et chauds..." Lanca t-il avec un soupçon d'amusement et une grande dose d'agacement.
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MessageSujet: Re: Un pied dans la réalité   Un pied dans la réalité Icon_minitimeSam 17 Nov - 14:02

*Etrange le lien qu'il possède avec cet oiseau... Je n'avais jamais vu un aveugle capable de lire grâce à un animal. Enfin, je pense que c'est ça, sinon je vois mal comment il aurait pu lire ce texte sans même en toucher les caractères... Cet homme est vraiment peu commun...*

Même traduit, le message ne prenait aucun sens dans l'esprit du thiel. Les mots avaient un sens, mais les phrases... Mis à part la partie sur Mélandre et la fête du Ramanthin, il ne parvenait pas à comprendre le sens caché derrière ces tournures. Cependant, il était clair que la personne qui avait écrit cela préparait un immense coup d'état, peut-être même la conquête du monde ou le retour du Dragon Flamboyant... Il avait lu dans un livre très étrange, aujourd'hui disparu, que cette créature avait été invoquée par un groupe autrefois très puissant, un groupe caché dans l'ombre dont très peu connaissent l'existence. Ces personnes sont d'ailleurs sûrement mortes aujourd'hui, mais si la possibilité d'invoquer le Grand Fléau existait il y a plusieurs années de cela, elle doit toujours exister aujourd'hui, et ce serait un désastre si quelqu'un y parvenait à nouveau... Lui qui possédait cette chose , il était de son devoir d'en faire enfin un usage louable. Avant qu'il puisse ouvrir la bouche, Serenteï posa sa main sur son épaule et lui donna un sac rempli de pièces de toutes sortes, lui annonçant que bien que son aide serait apprécié, il n'était pas obligé de le suivre dans cette épopée à travers tout Initium.
Sans se décoller du mur, il resta un instant à regarder l'aveugle essayer de sortir de la remise. Il est vrai que pour quelqu'un qui a perdu le sens de la vue, un endroit tel que celui-ci où règne une forte odeur de poussière et de vernis, s'orienter devient très vite difficile. Cela dit, Akynor ne pouvait s'empêcher d'admirer le courage et la détermination de son vis-à-vis. Au moment où le thiel se décida à venir en aide au non-voyant, celui-ci trébucha une nouvelle fois... Une fois qui sembla être de trop. Cette fois, sa colère fut perceptible depuis l'endroit où se trouvait l'homme vêtu de noir. Derrière ses petites lunettes rondes, son regard se figea lorsque les vêtements de Serenteï se déchirèrent pour laisser apparaître deux immenses ailes qui semblait faites de chaire, d'une couleur peu commune... Un rouge sombre tendant vers le pourpre, donnant à celui qu'elles recouvraient des allures d'ange du jugement, créature céleste aux ailes sans plumes. A la fois fasciné et surpris par cette vision, l'homme aux lunettes ne parvenait pas à en détacher ses yeux. Il est vrai qu'il était peu commun de voir ce genre de chose, en particulier lorsque cela arrivait à une personne située à moins de deux mètres de soi. Les deux ailes battaient avec suffisamment de force pour projeter de la poussière aux environs, et Akynor fut contraint de remonter ses lunettes et de plisser les yeux pour ne pas être aveuglé par les particules qui s'envolaient dans toutes les directions. Il s'aperçut alors que l'aigle qui s'était posé un peu plus haut au moment où Serenteï s'était laissé emporter semblait lui aussi chercher un moyen de ne pas être aveuglé par ce tourbillon de poussière.


*Cet homme... Est vraiment courageux. Ce poids a du être un véritable fardeau pour lui... Courageux... Peut-être un peu trop.*

Reprenant ses esprits, Akynor marcha calmement vers l'homme à terre. Il ramassa un sac que ce dernier avait fait tomber, puis les vêtements déchirés, et les tendit à Serenteï qui s'était relevé et qui avait fait quelques pas vers lui. Tout cela, sans dire un mot, ni même laisser échapper une seule émotion de son souffle. Ce n'est qu'au bout d'une petite minute sans bruit que le non-voyant décida de briser le silence pesant.

"-Les Eycorchés comme moi ont beaucoup de difficultés à survivre dans des milieux sec et chauds...
- Dans ce cas je ne te laisse pas le choix. Pardonne ma familiarité mais j'ai pour habitude de tutoyer ceux qui m'emploie, et je ne te laisserais pas refuser mon offre. Mes services sont tiens. J'aiderais "le fou" à accomplir son but."

Un sourire sincère ornait son visage, bien qu'il fut impossible pour Serenteï de le distinguer. On dit que le hasard fait bien les choses... Peut-être est-ce vrai. Quoi qu'il en soit, par ce même hasard, Akynor avait trouvé quelqu'un qui lui offrait la possibilité de faire quelque chose de louable de ses capacités, et il ne voulait pour rien au monde rater cette opportunité...

(l'inspiration me quitte en ce moment... désolé...)
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MessageSujet: Re: Un pied dans la réalité   Un pied dans la réalité Icon_minitimeSam 24 Nov - 21:29

"J'aiderais "le fou" à accomplir son but." Cette phrase ne quittait plus ses pensées désormais. Le Thiel n'avait apparement aucun préjugé négatif contre les Eycorchées puisqu'il n'avait fait aucune réflection à ce sujet. Peut-etre connaissait-il bien ce peuple et n'écoutait donc pas les dérisions des gens. Quoi qu'il en soit l'image qu'avait Serenteï d'un assassin changeait, et en tout point la nouvelle image était plus belle que la précedente. Il arriverait plus vite à comprendre et à pardonner qu'il ne l'aurait cru et cette idée l'emplissait d'espoir. Son père n'était pas insencé, il l'écouterait et il se laisserait convaincre par les propos maitrisés de son fils, pensait-il.

"-Merci d'offrir vos services à un homme comme moi. Vous n'imaginez pas comme il est rare pour nous autres de trouver grâce aux yeux d'un ignorant."

Cela le conduisait d'ailleurs à penser qu'Akynor n'était pas un ignorant. Un homme qui se devait d'être aussi discret qu'une ombre devait surrement tout connaitre de l'endroit où il se trouvait. Par conséquent s'il connaissait les Eycorchées peut etre avait il eut chez eux à s'y cacher. Et s'il avait eut à s'y cacher, pour quelle autre raison aurait-ce été sinon pour honnorer un contrat ? Il avait tué des Eycorchées par le passé. Soudain la tension de l'aveugle s'accelera, il s'arreta en plein milieu de la bibliothèque, dans une allée où beaucoup de gens pouvaient les voir. Il tremblait. Autour de lui les gens le regardaient d'un oeil interrogateur. Sa transe était visible.

Heracles poussa alors un cri innodible directement dans l'oreille de son maître qui secoua alors la tête et cessa tout tremblement. Il reprit ses esprits, se redressa, ne donnant plus du tout l'impression d'être un viellard clapottant. Il savait qu'il s'était emporté dans ses suppositions et se promi de demander le pardon si injustice il y avait eut, même fictive. Mais il vérifierait avant. Il se retourna vers Akynor qui l'avait observé pendant ce moment de folie et hocha de la tête en souriant. Un sourire qui cachait ses dernieres pensées sur lui. Il remboitta le pas, avec plus d'assurance qui traduisait sa méfiance et son envie de percer à jour les secrets eventuels d'Akynor.


"-A propos, je ne suis pas fou, et je ne pratique pas non plus l'autodérision !" Lui lanca t-il souriant en sortant de la bibliothèque.

Bien sur il savait que l'assassin en viendrait à se demander de qui il avait voulu parler à cet instant et sans doute cela le conduirait à penser de lui qu'il était bien mystérieux. Une impression utile lorsqu'on veut capter l'attention. Et une personne curieuse en dévoille souvent plus sur elle qu'elle n'en apprend des autres.

La ville avait regagnée une certaine agitation avec l'avancement du soleil dans le ciel mais une ambiance nocturne persistait. Ici un Eycorchée ne se sentait pas dépayser et bientot il quitterait le confort de sa vie simple pour se frotter aux rudesses de l'aventure. En fin de compte il était plus excité que triste, s'il se laisser penser sans barrières morales il aurait même été jusqu'à dire qu'il était heureux que son père ait décidé de faire quelque chose de monstrueux. Bien entendu il s'arreta bien avant une telle conclusion...

Le desert, ils auraient à le traverser et cela commencait à inquieter sérieusement le maître comme l'aigle. Ni lui ni son animal n'étaient fait pour voyager dans un tel milieu et il n'était pas question de traverser par la foret, où ils se serraient vraissemblablement perdus.

Serenteï s'arreta devant un magasin de vêtements, il y acheta quelques tuniques adaptée à la marche sous les tempètes de sable. Devant un marchand, dur en affaires, d'armes qui leur assura que l'Espadon valait mieux que l'Ascalon pour affronter les dars des scorpions, bien que son prix excede légèrement celui d'une monture fraiche. Naturellement il ressortit avec un "Espadon". Et finalement un marchand de vivre leur fit un bon prix sur des fruits à "pourrissement lent" et quelques gourdes d'eau.


"-Les Thélusiens sont durs en affaires. Je suis sur que mon père a beaucoup apprit d'eux ! Mais surrement pas autant que ceux que l'on rencontrera à Mélandre."

Il prit alors la direction du desert, après s'être bien recouvert de sa tunique, equipé de l'arme dont il n'avait pas la moindre idée de comment la dégainer et chargé des gourdes et nourrittures. Il en donna bien sur une partie égale à Akynor, partageant son fardeau par pure gentillesse bien entendu.

(Si l'inspiration te manque c'est que tu vis bien et n'as besoin de rien d'autre que ce que tu as ! lol Ou alors que tu n'as pas sut négocier un bon prix avec elle ! Je ne peux pas t'en vouloir, moi même je ne reponds que maintenant.)
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MessageSujet: Re: Un pied dans la réalité   Un pied dans la réalité Icon_minitimeVen 18 Jan - 17:22

(voilà, après une loooongue absence dont je te demande mille fois de bien vouloir m'excuser, je répond ^^''''')


Après un moment de réflexion, l'aveugle accepta avec un sourire l'offre du thiel, geste qui réjoui intérieurement ce dernier qui ne pensait pas parvenir à changer le point de vue qu'avait auparavant l'eycorché à son sujet. Des préjugés, certes, tous les deux en était des victimes. L'espace d'un instant, Akynor se dit que ceux auxquels il avait à faire face une fois son véritable "métier" dévoilé se trouvaient à pied d'égalité avec ceux qu'avait constamment à subir Serenteï, mais bien vite il retint cette pensée. En aucun cas cela n'était comparable. Un tueur, tant qu'il n'a pas dévoilé ce détail qui fait de lui ce qu'il est, n'a pas à affronter les lourds regards d'autrui; et à ce sujet il ne pourra jamais comprendre la souffrance que doit endurer l'eycorché quotidiennement, peu importe à quel point il essayera de se l'imaginer.

En sortant de la bibliothèque, Serenteï, apparemment plongé dans une réflexion intense, s'arrêta brusquement au milieu de nulle part, comme s'il avait été foudroyé, ou qu'une vision horrible lui était apparue... L'assassin, quelques pas derrière, regarda par dessus l'épaule de l'eycorché, façon de savoir si sa transe était dûe à une personne en particulier, mais apparemment cela n'était pas le cas. La tension qu'il dégageait était plus que palpable pour le thiel, habitué à ressentir ce genre d'émotions chez les autres, et si cet homme avait été sa cible, il aurait été capable de le tuer dans le noir le plus complet, en le situant rien qu'à l'angoisse qu'il générait. Mais bien vite Serenteï repris ses esprits, suite à ce qui apparut à l'homme vêtu de noir comme un simple mouvement de la part de l'aigle.

*Encore lui... Décidément, ces deux là sont vraiment compatibles à 100%. Un seul geste pour se comprendre, peu de personne peuvent se vanter de parvenir à ce résultat avec un animal.*

Leur marche reprit vers l'immense porte de la bibliothèque, et juste avant de la franchir, l'aveugle interrompit les pensées d'Akynor, une fois de plus tournées sur la relation qui unissait l'aigle et son maître.

"A propos, je ne suis pas fou, et je ne pratique pas non plus l'autodérision !"

La technique de Serenteï fonctionna à merveille puisque le thiel vêtu de noir ne put s'empêcher de penser que la personne qu'il escortait semblait décidément bien plus mystérieuse que ce qu'il n'avait imaginé jusque là... Des dizaines de questions flottaient dans son esprit à présent, et à chacune d'entre elle il tenta d'apporter une réponse par lui-même; mais chaque réponse entraînait une autre série de question... Alors que les deux hommes parcouraient les rues nocturnes de la ville, éclairées par les lucioles qui font de Thélus la ville que l'ont connait, il récapitula pour lui-même tout ce qu'il savait au sujet de l'eycorché...

*Donc, pour résumer... C'est un eycorché, il a donc grandit dans les pics de Valladryan. Il est aveugle, et à en juger par les traces autour de ses yeux, ce n'est pas de naissance. Il n'aime pas les assassins et la simple entente de ce titre le fait blêmir et semble le perdre dans des tourments du passé... Sa blessure est donc sûrement l'oeuvre de l'un d'entre eux. Etant donné que les eycorchés quittent rarement leur pays natal en raison du soleil, cette attaque hypothétique doit être la cause de sa fuite... Et s'il ne fuyait pas ? ...Bon c'est pas grave, je trouverais pourquoi à un moment ou un autre. ...Et pourquoi est-ce qu'il s'est fait attaqué ? Le coffre qu'il a ouvert plus tôt contenait un parchemin qui semblait être écrit dans un langage ancien, et pourtant il l'a "lu" comme s'il parlait couramment cette langue. Ca voudrait donc dire qu'il a reçu une éducation d'assez haut niveau ? Ou alors il a été élevé chez quelqu'un qui possédait un savoir suffisamment élevé pour lui instruire... Raaah, voilà, j'suis encore plus embrouillé maintenant ! Peu importe, je garde tout ça en tête... Ca me servira surement plus tard au cas où j'en apprend plus sur lui.*

Tout en rassemblant ces idées, il suivait l'eycorché à travers les dédales de Thélus, parcourant échoppes et boutiques les unes après les autres pour se préparer pour affronter le désert. Heureusement, Akynor avait déjà eu à le traverser une fois dans sa vie, et il connaissait donc plus ou moins le terrains, ce qui apportait au groupe un avantage. Quoi que... A s'en fier à son sens de l'orientation, cela n'était peut-être pas un atout en fin de compte. Il faut dire que le thiel n'aime pas vraiment avoir à réfléchir lorsque cela n'est pas nécessaire, aussi lorsqu'il n'y a pas de vie ou de contrat en jeu, son comportement change du tout au tout. D'ailleurs, à trop se concentrer sur les questions concernant Serenteï, il ne remarqua même pas que le vendeur du magasin d'armes vantait les mérite d'une lame qui, malgré son prix, ne tiendrait surement pas ses promesses sans un entretien régulier et soutenu, chose que le commerçant omit de préciser à son acheteur...

Pendant ces quelques emplettes, Akynor se contenta d'acheter une tunique pour le désert; une grande toge beige recouverte d'une capuche et attachée au niveau de l'épaule par une broche ornée d'un symbole violet, rappelant que cette tenue provient d'une échoppe de Thélus. Une fois le nécessaire vital -nourriture, eau, etc.- ajouté à leur bagage, le tandem sortit de la ville sur une phrase de Serenteï, stipulant qu'il avait un père qui avait côtoyé fréquemment Thélus. Indice que le thiel ajouta à la liste de ce qu'il savait déjà au sujet de son "employeur". Cependant cela ne faisait qu'ajouter des questions et ne répondait en aucun cas aux questions qui s'attachaient à son esprit. La tête et le dos bien chargé, les deux hommes quittèrent la ville sans un regard en arrière avant de s'attaquer aux rudes vagabondages du désert. Cependant, Akynor ne put contenir une dernière remarque avant leur périple pour atteindre Mélandre.

"Eh bien... C'est un voyage difficile et plein de réflexions qui s'annonce..."

Sur cette phrase il espérait captiver l'attention de son partenaire et peut-être ouvrir la voie à un élément de réponse pour résoudre "l'énigme Serenteï"...
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MessageSujet: Re: Un pied dans la réalité   Un pied dans la réalité Icon_minitimeMer 6 Fév - 2:49

[Post en deux temps : Seconde partie dans le desert]

Voyage long et difficile. Oui, ces deux adjectifs étaient pourtant bien faibles pour décrire le calvaire que devrais supporter l'Eycorché. Bien sur pour un Thiel la chaleur n'avait pas de véritables contraintes. Si c'était vrai pour les thiel en revanche pour les Eycorchés s'était parfaitement faux. Habitués à des climats froids et humides et surtout très sombre, Serenteï allait connaitre l'exacte opposé au lieu idéal. Ce qui faisait de ce desert l'enfer sur terre.
Si l'apprehension n'était pas dans ses habitudes il faisait une exception pour cette fois. Les livres qui parlaient de cet endroit, une etendue - semblant infinie - de sable, le decrivait comme la pire abomination qu'un voyageur puisse connaitre. Le sable s'insinu dans vos chaussures, bouillant. Aucun nuage à l'horizon et donc pas plus de pluie, et lorsque vous commence à en voir ce n'est jamais bon signe. Cela signifie que vous allucinez et que vous ne tarderez pas à vous effondrer, ou pire encore si ce nuage est réel il s'agit d'une tempête de sable. Dans une tempête il est impensable de continuer à progresser, tout comme il est impensable qu'on puisse vous retrouver vivant. A moins de tomber sur le village.


"-Si ca ne vous dérange pas je préfèrerais avancer de nuit... La chaleur ne nous crevera pas, je pourrais nous guider mieux qu'en plein jour et surtout nous risquerons moins de rencontrer les scorpions des sables. La nuit m'arrange sur bien des fronts." Dit Serenteï tout en laissant paraitre un peu de culpabilité. Il attirait Akynor dans une bien difficile epopée, et pourtant il ne se plaignait pas, et voila qu'encore il lui demandait une faveur. Il craignait d'exagérer.
Se saisissant de sa carte il pointa sa position à l'aide d'un instrument de géometrie. Il se saisit d'un autre à la forme semi-circulaire et pointa une lointaine dune devant lui, son aigle se pencha alors vers lui pour lui communiquer ce qu'il voyait. Après quelques notes il estima sa future position par une croix sur la carte et se mit en route. Le dune serait leur premiere etape.


"-Hmm... le jour se leve à peine, mais la dune n'est pas si loin. Nous ferons une première halte à ce point, de là-bas je pourrais évaluer notre distance de l'Oasis. Car nous devons l'atteindre en priorité. AUjourd'hui nos gourdes sont pleines, mais dans trois jours..." dit-il un peu inquiet. Il ne faisait pas vraiment attention aux endroits où il mettait les pieds, il avait d'ailleurs faillit ecraser deux Welwitshia. Cet acte lui aurait couté cher. Sa démarche pouvait avoir l'air de celle d'un inconscient mais il n'en était rien. En bon etudiant il connaissait les dangers d'un tel lieu et la façon de les esquiver sans effort. L'odorat relativement développé il n'avait aucun mal à se diriger d'un pas sûr. Autour d'eux, dans un rayon de 20 metres seulement, se trouvaient une pieuvre des sables et une bonne centaine de fourmis Suintantes. Encore endormis le danger qu'ils representaient était encore minime. Ce qui inquiétait plus Serenteï était la position du Soleil. Dans quelques minutes le desert se reveillerait et il fallait absolument qu'il trouve un endroit où s'abritter sans risque.

"-Faites attention. Ne marchez jamais sur autre chose que du sable." Ils arrivaient au sommet de la dune, plutot haute, d'où il pourrait prendre les mesures pour les prochaines directions à prendre.
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